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Asile doré du Bénin au capitaine Sanogo : Les non-dits d’une offre diplomatique et d’un refus catégorique
Publié le mardi 21 mai 2013  |  MaliBa


© Autre presse par DR
Capitaine Amadou Sanogo


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C’est confirmé ! Le Bénin a bel et bien proposé un asile doré au capitaine Sanogo. La réaction de Makan Konaté du COPA (Collectif des Patriotes, proche de la junte) ne s’est pas fait attendre : « Nous rejetons catégoriquement cette offre d’exil. Pourquoi doit-il s’exiler? Pas question. Il restera au Mali. Le Mali, est son pays. Il n’ira pas ailleurs… On veut exiler le capitaine, parce qu’il connaît beaucoup de choses. Il a des dossiers compromettants et il gêne. Il ne bougera pas » (source AFP).

Vendredi dernier, le ministre béninois des affaires étrangères, M. Nassirou Arifari Bako déclarait en substance que son pays, «dans sa dynamique de paix et pour accompagner le processus de démocratisation dans ce pays, offre l’asile doré au capitaine Sanogo».
Rappelons pour sa part, que le président du COPA, M. Makan Konaté, est considéré à raison, comme le porte-voix de l’ex-junte. L’on est donc en droit de conclure que ses déclarations reflètent parfaitement le point de vue du capitaine Sanogo. Aussi vrai qu’aucune de ses «mises au point» n’a été infirmée par l’homme de Kati qui ne manque pourtant pas de support pour ce faire.

Il semble cependant qu’au delà de refus prononcé par M. Makan Konaté, en lieu et place du capitaine Sanogo, l’affaire cacherait bien d’autres connexions. De bonnes sources, en effet, le Collectif des Patriotes ne serait pas le seul à s’opposer à l’offre du Benin et éventuellement d’autres pays. Il existerait en effet d’autres opposants au projet d’asile mais ne partageant pas les motivations du COPA. Pour ces personnages désormais bien installés au cœur du système, le capitaine Sanogo doit assumer ses responsabilités jusqu’à la fin. On imagine qu’un éventuel départ contribuerait à fragiliser ces responsables politiques. A propos, force est d’admettre des accointances avérées avec des prétendants à la prochaine élection présidentielles.

De l’autre côté, des compagnons du capitaine assimileraient son départ à une fuite, voire une trahison: un capitaine n’abandonne pas son navire en pleine tempête, dit-on. Ceux-là aussi, seraient farouchement opposés au projet d’asile doré. Enfin, il existe cette autre frange qui estime qu’un putschiste ne mérite pas autant d’égards… Tous conviennent, en tout état de cause, de rejeter l’offre. Une offre qui, justement, ne manque pas de relents.

Epineuse équation

On le sait : c’est la crainte de voir l’ex-putschiste influencer les prochains scrutins que les offres (déjà au nombre de trois : Gabon, Nigéria et aujourd’hui Benin), fusent de partout. Le président Nigérien ne l’a d’ailleurs pas caché : « il ne faut pas que le capitaine influence le résultat des prochaines élections» a martelé Mamadou Issoufi (lire Maliba-Info N° 77 du lundi dernier).

Aujourd’hui, c’est au tour de Yayi Boni de proposer un asile doré à l’appelé. Une opposition qui tombe à quelques mois du fameux scrutin.

Mais déjà au mois de mars dernier et en sa qualité de Président en exercice de l’Union africaine, il suggérait au « Capitaine Amadou H. Sanogo de se retirer de l’ère politique au Mali. Faute de quoi, de prendre sa retraite militaire».

Aux premières heures du coup d’Etat, c’est encore lui qui conseillait vivement à la junte de se retirer immédiatement du pouvoir. Et, toujours en sa qualité de président en exerce de l’U.A, il pressa ses pairs de la CEDEAO en vue d’une intervention militaire au Mali. Bref, il joua le premier rôle en vue du retour à l’ordre constitutionnel au Mali et ne laissa nulle part, le moindre doute à propos de son antipathie pour la junte. Cette aversion pour les putschistes s’est récemment manifestée dans son propre pays suite à la tentative de déstabilisation de son régime. Il n’a nullement ménagé les présumés auteurs.

Aussi, c’est un secret de polichinelle que de dire que le président Yayi Boni est très lié à son homologue déchu, Amadou Toumani Touré, chassé du pouvoir justement par le même capitaine Sanogo. En somme, venant de lui, l’offre d’un «asile doré» ne peut que susciter méfiance dans le camp des ex-putschistes.

Mais pour autant, les marges de manœuvres du capitaine sont-elles suffisamment larges pour rejeter la demande ? Là est toute la question.

B.S. Diarra

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