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L’Essor N° 17438 du 22/5/2013

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L’UA et la gestion des conflit : Le cas malien
Publié le vendredi 24 mai 2013  |  L’Essor


© Autre presse
Le président Beninois et président en exercice de l’Union africaine (UA) Yayi Boni


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Le président béninois, Yayi Boni, qui s’apprête à passer le témoin de la présidence en exercice de l’Union africaine, assurait en février dernier dans une interview publiée dans les colonnes de notre confrère français l’Express, n’a pas porté de gants pour dire ce qu’il pensait du rôle joué par de l’UA dans la résolution de la crise malienne : « Nous devons en tirer les leçons pour l’avenir, dit-il. Plus jamais ça ! La crise malienne doit nous conduire à nous réorganiser, de manière à afficher une certaine responsabilité dans la gestion des affaires de notre continent ».

Ainsi, reconnaissait-il sans tabou que les instruments de gestion du continent sont loin d’être a la hauteur des soubresauts qui secouent l’Afrique : guerres civiles, rebellions ou encore coups d’état et quelques fois les deux à la fois.

Le Conseil de paix et de sécurité n’est pas, en réalité, une innovation propre à l’Union africaine. C’est même une réplique du mécanisme de prévention, de gestion et de règlement des conflits de l’Organisation de l’unité africaine devenu un organe de l’Union africaine par une décision du sommet de l’OUA de Lusaka en Zambie (9-11 Juillet 2001).

Cette décision est conforme à l’acte constitutif de l’UA adopté le 11 Juillet 2000, lequel permet à la Conférence de créer d’autres organes au sein de l’Union. Cette intégration dans l’Union du mécanisme de l’OUA ne signifie pas que rien n’a été ajouté aux attributions du CPS, car en créant ce conseil sur les décombres du « vieux mécanisme », la conférence a manifesté son désir de redynamiser le rôle à lui assigné en faveur de la paix et de la stabilité. Ce désir a pris concrètement forme dans un « système continental d’alerte rapide » et une « force africaine prépositionnée».

Autrement dit, tandis que le reste du monde cherche les possibilités et les ressources nécessaires de relever les nouveaux défis posés par la mondialisation, la biotechnologie, la robotique, les conflits de civilisations, les revendications identitaires, etc., l’Afrique est encore, presque irréversiblement confrontée aux problèmes générés par les conflits armés à répétition, pour ne pas dire chroniques.

Face à ces problèmes d’instabilité, les structures africaines à travers l’OUA ont toujours ratiociné sans trouver un cadre efficace pour améliorer la gestion de crises, puisque le mécanisme de prévention, de gestion et de règlement des conflits de l’OUA n’a pas les moyens de sa mission.

Le CPS venait de naître lorsqu’une crise d’une ampleur significative éclate au Soudan, un pays qui s’étend sur 2,5 millions de km2. L’épicentre de la crise est la région du Darfour qui couvre environ 490.000 km2- soit un cinquième (1/5) du territoire soudanais. Ses six millions d’habitants sont défendues par des groupes rebelles (Mouvement/armée pour la libération du Soudan et Mouvement pour la justice et l’égalité) qui combattent les milices Djandjawids pro-gouvernementales.

La menace terroriste manifestée dans notre pays depuis une décennie par des prises d’otage et le trafic de drogue (otages français, suisse, autrichien, « Air cocaïne »…) représente un danger qui a dégénéré par la conquête de plus de la moitié de notre territoire par des irrédentistes, des terroristes et des narco-trafiquants.

L’UA, à la différence de la France en janvier dernier, n’a pu intervenir en dépit des tardifs appels au secours des autorités maliennes. A toutes les rencontres sur le Mali, elle s’est bornée à réaffirmer « son attachement indéfectible à l’unité nationale et à l’intégrité territoriale du Mali, ainsi que son rejet total du terrorisme et de la rébellion armée comme moyen de faire valoir des revendications politiques ».

Si militairement, l’organisation continentale s’est révélée impuissante, elle s’est, par contre, employée au plan diplomatique, soutenant les initiatives de la CEDEAO, aidant à aplanir les divergences entre acteurs maliens, participant à l’élaboration d’un concept d’opérations harmonisé, qui a organisé l’arrivée des troupes africaines.

L’UA a aussi aidé à la transformation de la MICEMA en une Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) sous conduite africaine. La « continentalisation » de l’initiative est donc à mettre à son actif. L’UA a, enfin, milité avec la France, le gouvernement malien, la CEDEAO et d’autres acteurs internationaux pour obtenir le déploiement de Casques bleus au Mali dans un concept stratégique situant l’action militaire dans une perspective plus globale.

A. M. C.


Journal l’Essor du vendredi 24 mai 2013



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