Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Économie
Article
Économie

Orpaillage par dragage : Le fleuve Niger en danger
Publié le mercredi 9 mai 2018  |  Le Tjikan
L`orpaillage
© Autre presse par DR
L`orpaillage
Comment


Depuis un certain temps, les sites d’orpaillage se sont multipliés à travers le Mali. Ce qui a donné lieu à une ‘’modernisation’’ de cette pratique qui se fait désormais par dragage, mettant en danger le fleuve Niger et populations qui l’utilisent.

La situation du fleuve Niger est, de nos jours, préoccupante à cause du dragage. Auparavant, les jeunes quittaient le pays pour d’autres cieux dans l’espoir d’avoir des lendemains meilleurs faute de travail et de perspectives. Mais de nos jours, ce sont les sites d’orpaillage vers lesquels ces jeunes sont orientés. Après la dégradation du sol, ce qui est à la mode, c’est l’orpaillage par dragage. Pour ce faire, ils utilisent des machines communément appelées ‘’gnagassa’’ composées de moteurs, de cylindres, de tuyaux, de pompes et autres qui coûtent des millions FCFA.



Selon Kalifa Traoré, plongeur de drague à Sinty (Kadiolo), ce sont sept à huit personnes qui travaillent sur la machine et une femme fait le lavage.

« Cette machine est très efficace pour prospecter l’or sous l’eau. Un plongeur de drague peut prendre 40 minutes sous l’eau. Une machine peut avoir au maximum quatre plongeurs, 20 litres de gasoil pour un plongeur et ces 20 litres peuvent prendre trois heures. Pendant une journée, 4 bidons de gasoil de 20 litres peuvent être utilisés », explique-t-il. Selon lui, sur cette machine, il y a un compresseur lié au moteur pour donner de l’air au plongeur sous l’eau.

« Si un plongeur plonge avec le masque, il ne voit rien, le masque permet de le protéger non pas pour voir sous l’eau. Seule la capacité du plongeur et sa connaissance de l’eau peut le protéger. On peut avoir 10 à 20 grammes d’or par jour ou plus. Mais pendant l’hivernage, on ne travaille pas. J’avoue que c’est un métier risqué et qui pollue le fleuve Niger, car il est connu de tous que l’eau est source de vie. Mais personnellement, c’est mieux que d’aller voler », s’est-il justifié.



D’autres orpailleurs diront que prospecter l’or dans l’eau est plus profitable et rentable. Et en plus, c’est moins fatiguant que de creuser des trous pour la recherche de l’or car ce travail demande beaucoup d’effort et du courage.

Aliou Coulibaly, natif de Fourou abondera dans le même sens. « Ce métier si rentable qu’il soit est aussi dangereux et c’est un travail de hasard. Le Mali est le troisième pays le plus riche en or en Afrique mais on ne sait pas comment le prospecter. Creuser des trous sous l’eau est véritablement dangereux car nos enfants jouent dans l’eau. Bientôt, il n’y aura plus de poisson de fleuve de chez nous car le mercure joue énormément sur ces animaux aquatiques. Le pire est que les enfants ont pris goût à ce métier et abandonnent l’école à bas âge pour s’adonner à la recherche de l’or. Nous demandons la surveillance de ces lieux », a-t-il indiqué.

Selon Moussa Koné, ces machines creusent des grands trous sous l’eau et il est maintenant dangereux d’aller nager dans le fleuve. « Cette pratique est faite partout où le fleuve Niger passe. Maintenant, ces machines deviennent de plus en plus nombreuses sur l’eau et c’est ce qui est beaucoup dangereux. Les bruits des machines font disparaitre les poissons et même les oiseaux », a-t-il déploré.

Même si ce métier apporte à bon nombre de jeunes de l’emploi, il faut reconnaitre que le travail de drague comporte des dangers sur le fleuve Niger à cause des produits utilisés par ces orpailleurs. La prospection de l’or sous l’eau est rentable mais pollue l’eau. Il est temps que des mesures adéquates soient prises à l’égard de ces orpailleurs. Certes, ce métier permet de nourrir beaucoup de familles et diminue le chômage et la délinquance juvénile, mais il doit être surveillé de près par les autorités afin de maintenir après prospection, le fleuve Niger en bon état.

Aoua Traoré

Commentaires