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après l’assassinat d’une albinos de cinq ans, Fana en émoi
Publié le mardi 15 mai 2018  |  Le Tjikan
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L’assassinat d’une fillette de cinq ans, à Fana dans la nuit dimanche 14 mai a provoqué de violentes manifestations et une vague d’indignations sur les réseaux sociaux.

Albinos, Ramata Diarra n’avait que cinq ans. Sa photo circule sur la toile depuis trois jours. Dans la nuit du dimanche 13 mai, aux environs de 2 heures du matin, elle est enlevée au domicile de ses parents, à Fana par deux individus et décapitée. Cette nuit-là, elle, son petit frère et ses parents dormaient à la belle étoile pour profiter de l’air fraîche, sans douter de la venue d’une tragédie. Tard dans la nuit leur sommeil sera coupé net, par la visite inattendue de deux inconnus.

«Au moment où un des bandits prenait l’enfant, les parents se sont réveillés. Mais le père handicapé physique n’a pas pu sauver son enfant. La maman a crié au secours, sans succès. Quelques minutes après les gens sont sortis mais les assassins étaient déjà loin avec Ramata» confie, Mamadou Sidibé, habitant de Fana. Aussitôt, le père de la fille, mécanicien de son état, contacte le commandant de brigade de la gendarmerie. Avec l’aide des populations réveillées par les cris de détresse des parents de Ramata, le CB lance les recherches. Vers 4 heures du matin, le résultat tombe. Il est déconcertant: le corps sans vie de la fillette a été retrouvé dans un puits non loin du centre de santé de la ville, vers la route de Ségou. Ses bourreaux ont emporté sa tête. Crime rituel!

Les esprits s’échauffent. Choqués, par la scène macabre, dans la journée du dimanche, des jeunes manifestent violemment. Les locaux de la brigade de gendarmerie, des bars et hôtels sont saccagés, des véhicules calcinés. Les mariages civils prévus le même jour à la mairie sont empêchés par les manifestants. Les protestataires accusent les autorités publiques de «négliger la sécurité des populations». Suite à cette pagaille des éléments des forces de sécurité ont arrêté plusieurs manifestants pour trouble à l’ordre public. Et la ville était paralysée le lundi.

Ce coup de nerf des jeunes a été exacerbé par un crime précédent: quelques mois avant, dans la même ville une femme et son enfant ont été assassinés dans des circonstances similaires. Contacté le commandant de brigade se refuse à tout commentaire. «Nous ne pouvons rien dire pour l’instant. L’enquête se poursuit» a-t-il déclaré.

Sur les réseaux sociaux, les messages d’indignation fusent et les communiqués se succèdent.

«Ce qui est arrivé aujourd’hui à Fana m’a laissé sans voix. Et ce n’est certainement que la partie visible de l’iceberg de choses innommables et immondes de notre société à la dérive. Une dérive de Pouvoir à tout prix. Une dérive de richesse malsaine» peste Salif Sanogo, journaliste en poste à BBC. «Et pourtant, le drame de Fana de ce dimanche doit provoquer un électrochoc en chacun d’entre nous. Ce drame doit nous pousser à l’introspection et à nous demander qui nous sommes désormais et dans quelle société voulons-nous vivre » poursuit-il.

Un autre internaute se lâche: «que celui au nom duquel cette âme innocente a été sacrifiée, soit maudit dans toutes ses entreprises…»



Lassina NIANGALY

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