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Adama Diongo, porte-parole du collectif des associations de jeunes du pays dogon à propos des victimes des conflits intercommunautaires dans la zone : « Il ne faudrait pas qu’une communauté soit sélectionnée comme victime et l’autre comme bourreau… »
Publié le mercredi 16 mai 2018  |  Le Pays
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Les responsables du collectif des associations de jeunes du Pays Dogon étaient face à la presse, le mardi 15 mai 2018, à la maison de la presse. L’objectif, dire leur part de vérité sur l’insécurité que connait le pays dogon et proposer des solutions de sortie de crise. C’était sous l’égide de Adama Diongo , porte-parole dudit collectif, en présence de plusieurs cadres dont Casimir Sangala, Amadou Salif Guindo…

Le Pays Dogon souffre énormément dans ces derniers temps. Les attaques se font à longueur de journée. Les activités commerciales, les déplacements … sont en arrêts à cause de l’insécurité. Cette situation exacerbe les tensions entre les communautés qui y vivent. Pour Adama Diongo, porte-parole des associations de jeunes du pays dogon, il est temps que les vérités soient dites sur ces conflits intercommunautaires au pays dogon. Il va loin en rappelant qu’il y a toujours eu de conflits entre éleveurs et agriculteurs mais des solutions adéquates ont toujours été trouvées.

Donc, si cette fois ci, la situation se dégrade, il y a quelque chose de caché et il faut qu’il soit découvert pour que le monde entier sache le responsable. Pour le conférencier, les brouhahas à Bamako ne résolvent rien. « Il y a lieu de faire un vrai diagnostic de ce mal et trouver des solutions adéquates et durables pour promouvoir le vivre ensemble entre les communautés », a- t- avancé. Mais au contraire, « plusieurs organisations de la société civile sont montées au créneau pour donner des informations, pour le moins biaisées », déplore-t-il.

Diongo estime que les missions de deux ou trois jours que font les représentants de l’Etat ne suffisent pas. Il faut chercher la source du problème d’abord. « Il faut mener des enquêtes, situer la responsabilité et ensuite, faire la réconciliation », propose-t-il.

Adama Diongo répond à ceux qui, dans les medias, font comme si c’est une seule communauté qui souffre et considèrent les autres comme des malfaiteurs. « Il ne faudrait pas que d’autres nous disent que c’est une seule communauté qui souffre. Ce sont toutes les communautés qui souffrent », précise-t-il. Donc, il ne faudrait pas qu’une communauté soit sélectionnée comme victime et l’autre comme bourreau.

Concernant la question des villages incendiés, Adama Diongo affirme que deux villages Dogons ont été incendiés avant celui des Peulhs mais les autorités de Mopti n’ont communiqué que celui du village Peulh. S’il y a une information judiciaire sur le village Peulh incendié, il doit y en avoir sur ceux des Dogons, ajoute-il.

Avant de terminer, le président de l’Association ‘’Dogon Vision’’ a démenti les propos avancés par les leaders de Tapital Pulaku, accusant son association de travailler dans la confrérie des chasseurs.

Dans son intervention, Amadou Salif Guindo a fustigé le comportement peu orthodoxe de certains individus sur les réseaux sociaux. Pour lui, beaucoup sur ces réseaux, ne donnent que de fausses informations. « Ce sont ceux qui sont sur les réseau sociaux qui tirent la ficelle », déplore-t-il. L’Enseignant chercheur va loin en dénonçant les informations erronées quotidiennement publiées sur une page dénommé ‘’Kisal ‘’. Il ne se limite pas là. Il a relevé l’appel à la violence contre les Dogons qu’a fait Abdoul Aziz Diallo, président de Tapital Pulaku sur Wathsapp. Avant de terminer, Amadou Salif Guindo juge nécessaire qu’il faut mettre fin aux associations à connotation ethnique.

Les solutions proposées

Pour mettre fin à ces conflits , le collectif des associations du pays Dogon composé de (Dogon vison, Notre Baouro, AJDM , GDI, Tomon Djina , Yougo Dogon , ASAK), propose entre autre : un traitement global de la crise à l’échelle de tout le pays dogon et non un traitement parcellaire ;l’organisation des assises ou d’un tribunal populaire de « vérité et de réconciliation » impliquant toutes les parties en belligérances dans le pays dogon en place et lieu des séances de réconciliations qui ne durent que quelques heures et qui n’abordent jamais le fond des problèmes ; la création d’une commission d’enquête parlementaire en vue d’analyser toutes les situations conflictuelles et proposer aux communautés, des solutions durables sous l’égide du gouvernement ; la mise en place d’une commission permanente d’éducation et de formation des populations sur la gestion des conflits et enfin l’initiation d’un programme spécial de développement du pays Dogon. Le collectif invite aussi le gouvernement à soutenir les personnes déplacées et la sécurisation des voies d’accès à Koro pour la commune de Yoro et Diougani.

Boureima Guindo
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