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L’Essor N° 17442 du 28/5/2013

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Mali-Banque mondiale : De l’argent frais pour trois projets stratégiques
Publié le mercredi 29 mai 2013  |  L’Essor


© aBamako.com par S.A
Economie : Séance de travail entre le ministère des finances et la Banque Mondial
Lundi 27 mai 2013. Bamako. le ministère des finances et une délégation de la Banque Mondial réfléchissent sur la relance économique du Mali après la crise.


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Ces 66 milliards Fcfa seront consacrés à l’éducation pour tous, au PCDA et aux filets sociaux

La communauté internationale est désormais fortement mobilisée pour la relance économique et sociale de notre pays. Après la conférence très réussie des amis de notre pays à Bruxelles le 15 mai dernier, bailleurs de fonds et partenaires techniques ne cessent de réaffirmer leur soutien à notre pays à travers notamment la reprise de l’aide publique au développement.

La signature lundi d’un important accord de convention entre la Banque mondiale et le gouvernement à travers le ministère de l’Economie, des Finances et du Budget, témoigne de cette dynamique. Elle marque une étape importante dans la reprise de la coopération entre la Banque mondiale et notre pays et confirme l’adhésion de l’institution financière et son soutien aux politiques et stratégies de développement de notre pays.

Le document de l’accord de financement de trois projets stratégiques et urgents a été paraphé lundi dans la salle de réunion de l’hôtel des finances par le ministre Tiéna Coulibaly, le représentant résident de la Banque mondiale dans notre pays, Ousmane Diagana.

Par ces ententes, la banque consent à notre pays un don et un crédit sur les ressources de l’Association internationale de développement (IDA) ainsi qu’un don sur les ressources du Partenariat mondial pour l’éducation, pour un montant total de 131,7 millions de dollars soit près de 66 milliards de Fcfa. Ce financement va à trois projets incontournables pour une sortie de la crise multidimensionnelle que connaît notre pays. Il s’agit du Projet d’urgence pour l’éducation pour tous, du Programme de compétitive et de diversification agricoles (PCDA) et du Projet d’urgence sur les filets sociaux.

Le représentant résident de la Banque mondiale, Ousmane Diagana, soulignera le caractère d’urgence de ces trois projets au regard de la situation socioéconomique du pays depuis le 22 mars 2012. « L’impératif d’urgence ne nous dispense pas cependant de notre devoir en tant qu’organisation de développement de veiller à ce que les objectifs de développement sur le moyen et le long termes soient également soutenus. Aussi, notre vision va-t-elle au delà de la situation de crise afin d’aider le Mali à s’attaquer aux causes profondes de la fragilité qu’elles soient d’ordre économique, social ou environnemental. Une telle approche est bien articulée dans notre stratégie intérimaire pour le Mali qui sera discutée avec les administrateurs du Groupe de la Banque mondiale le 18 juin prochain et qui prévoit un financement total de plus 500 millions de dollars soit 250 milliards Fcfa en accompagnement du PRED présenté à Bruxelles le 15 mai dernier », a-t-il développé.

Ousmane Diagana rappellera que les engagements totaux de la Banque mondiale dans notre pays s’élèvent aujourd’hui 732,75 millions de dollars ou 366,375 milliards de Fcfa au titre du financement du développement, ce qui fait du Groupe de la Banque mondiale l’un des principaux partenaires du Mali. Ce montant représente un portefeuille de treize projets nationaux et sept projet régionaux actuellement en cours dans les domaines du développement rural, des services de base, de l’énergie, des transports, de la reforme institutionnelle, de la décentralisation et les domaines prioritaires du développement.
Le ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, Tiéna Coulibaly, a vivement remercié les partenaires de notre pays et rendu un hommage appuyé à la Banque mondiale pour son accompagnement malgré la situation spéciale de notre pays depuis mars 2012. Ces financements, indiquera-t-il, se révèlent d’une importance capitale pour notre pays car il bénéficieront à trois opérations majeures de sortie de crise.

Le ministre a ainsi rappelé que le Projet d’urgence éducation reçoit ainsi une subvention du Partenariat mondial pour l’éducation d’un montant de 41,7 millions de dollars soit 21,141 milliards de Fcfa. Ce projet a pour objectif d’accroitre l’accès et l’amélioration de l’environnement de l’apprentissage pour les élèves dans les zones mal desservies notamment les régions de Mopti, Ségou, Gao, Tombouctou et Kidal et les cercles de Kati, San, Douentza et les zones rurales de Gao.

Le projet permettra de construire et réhabiliter des structures physiques, assurer des programmes de santé et de nutrition en milieu scolaire et acquérir du matériel didactique et d’apprentissage pour les élèves dans les écoles ciblées avec un accent sur les élèves déplacés. Elle favorisera également l’amélioration de la capacité des conseillers pédagogiques, des directeurs d’école et des maitres à fournir un soutien pédagogique adéquat aux élèves.

Quant au financement additionnel d’un montant de 20 millions dollars soit 10 milliards de Fcfa apporté au PCDA, il contribuera à régler les coûts liés à l’expansion des activités du Programme, dans le but d’atteindre un niveau plus important de réalisation de son objectif de développement au terme d’une période supplémentaire de deux ans.

Le financement se concentrera donc sur les activités de consolidation et d’extension du portefeuille des sous-projets, l’amélioration des performances des chaines de valeur, la facilitation de l’accès au financement, le développement des infrastructures commerciales et la consolidation du cadre institutionnel et opérationnel du programme.

Pour ce qui concerne le projet d’urgence sur les filets sociaux dénommé « Jigisemejiri » ou « arbre de l’espoir », il symbolise de par son nom l’espoir que le peuple malien place en lui. Ce Projet d’urgence de filets sociaux est une réponse commune du gouvernement et de la Banque mondiale aux épreuves des populations face aux multiples contraintes socio-économiques de la crise. Il constitue aussi un maillon important dans la mise en place d’un programme national de filets sociaux.

Ce projet spécifique va permettre des transferts monétaires ciblés aux ménages pauvres et souffrant d’insécurité alimentaire. Il aidera ainsi à établir les piliers d’un système national de filets sociaux au Mali. Pendant les cinq années de vie du projet, le programme de transferts monétaires, objet du présent financement de l’Association international de développement (IDA) d’un montant de 70 millions dollars soit 35 milliards de Fcfa sous forme de don, couvrira environ 62.000 ménages pauvres dans les cinq régions Sud du pays et le district de Bamako. Ces familles recevront une allocation mensuelle de 10.000 Fcfa (20 dollars) pendant 3 ans. Cet appui est une assistance pour faire face à l’insécurité alimentaire. Une base de données sera créée sur les ménages les plus pauvres du Mali éligibles à un tel programme.

Tiéna Coulibaly a rappelé toutes les actions de relance économique et sociale engagées par les pouvoirs publics et les partenaires et remercié la Banque mondiale pour tout ce qu’elle fait pour notre pays.

D. DJIRE


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