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L’Essor N° 17445 du 31/5/2013

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TICAD V : Beaucoup de raisons de croire en l’Afrique
Publié le lundi 3 juin 2013  |  L’Essor


© AFP par DR
Ouverture au Japon de la 5e édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique
Samedi 01 juin 2013. La cinquième Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (TICAD V) a ouvert sa porte à Yokohama, au Japon


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Le Japon va investir 32 milliards de dollars sur le continent au cours des cinq années à venir pour soutenir la croissance économique et lutter contre la pauvreté

Yokohama, un immense mégapole situé près de Tokyo est depuis samedi, « la capitale » de l’Afrique. En effet, près d’une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement du continent y sont présents pour la cinquième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD V). La délégation malienne est conduite par le président de la République par intérim et comprend notamment le ministre de l’Economie, des Finances, et du Budget, Tiénan Coulibaly et son collègue des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tiéman Hubert Coulibaly.

La rencontre de haut niveau a également mobilisé comme lors des éditions précédentes, plusieurs responsables internationaux de premier plan : le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, la directrices du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) Mme Helen Clark, le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim. Les représentants de nombreuses autres organisations internationales et d’une kyrielle d’ONG d’aide au développement ont également convergé vers Yokohama. Tous se sont retrouvés pour parler des questions de développement de l’Afrique, continent qui (tous en conviennent) n’est pas condamné à être le damné de la Terre.

Cette foi en l’Afrique a été fortement réaffirmée à la session d’ouverture par le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, l’hôte de la rencontre.

En développant les arguments qui le font croire en l’avenir de notre continent, le chef du gouvernement japonais a insisté sur la double symbolique que revêt le rendez-vous de Yokohama. Il a ainsi relevé que la TICAD célèbre cette année son 20è anniversaire et l’Union africaine (anciennement Organisation de l’unité africaine) son jubilé d’or (le 50è anniversaire de sa création).



UNE EVIDENCE DES LE DEPART. « C’est en 1963 que les pays africains qui avaient acquis leur indépendance les uns après les autres, nourrissant de grands espoirs, ont crée l’OUA. C’est l’année suivante qu’ont été organisés les jeux olympiques de Tokyo. L’exploit du coureur éthiopien Abede Bikila qui fut champion olympique de marathon pour la deuxième fois, a fait prendre conscience aux gens de la force de l’Afrique. Puis le jour même de la cérémonie de clôture des jeux, la Rhodésie du Nord obtenait son indépendance, devenant la Zambie. La première fois que le drapeau de ce pays nouveau a été brandi à la face du monde, ce fut lors de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Tokyo », a rappelé le Premier ministre japonais.

Cela fait déjà 50 ans et depuis, que de chemin parcouru. « Les plans de développement qui font long feu, les dettes qui s’accumulent, la pauvreté et les conflits, l’apartheid etc., l’Afrique a eu à surmonter nombre de souffrances et de difficultés. Cependant mon pays a continué de croire en l’avenir de l’Afrique. Dans les années 90, années durant lesquelles la communauté internationale, dans les circonstances de l’après-guerre froide était en passe d’oublier l’Afrique, le Japon, seul alors à croire dans le développement de ce continent, a initié la TICAD. Ce que nous avons prôné sans discontinuer tout au long des TICAD, c’est l’importance de « l’auto-assistance » et de « l’indépendance ». Outre cela, notre conception a consisté à accorder dans tous les cas une grande importance à la croissance économique. Penser que la pauvreté peut être surmontée par la croissance était pour nous Japonais une évidence dès le départ. Cela est dû au fait que nous n’avons jamais douté de la force potentielle de l’Afrique », a revendiqué Shinzo Abe.

Et de poursuivre : « Dans une Afrique qui poursuit aujourd’hui une vigoureuse croissance en avant, au vu des voix s’élevant comme une source bouillonnante, exprimant l’ardent espoir nourri par rapport à ces deux idées, je voulais déclarer avec fierté que la façon de progresser de la TICAD était la bonne, et que le futur dont elle a toujours rêvé est aujourd’hui en passe de se réaliser. Alors je voudrais que nous célébrions de nouveau le chemin parcouru par l’OUA/UA durant cinquante années et celui par la TICAD durant vingt ans ».
Après ces références historiques et le rappel du contexte de l’initiative de la TICAD, le chef du gouvernement japonais pouvait entrer dans le vif du sujet des enjeux actuels pour le continent. « Ce dont l’Afrique a besoin aujourd’hui, c’est l’investissement privé. C’est de la coopération public-privé pour faire vivre ces investissements. Si l’on admet cela comme une réalité, la façon de faire en matière de soutien à l’Afrique doit être entièrement renouvelée », a-t-il fait remarquer.
PLUS QUE DE BONS PARTENAIRES. Shinzo Abe a ensuite annoncé que pour les cinq ans à venir, son pays va investir jusqu’à environ 3200 milliards de yen de moyens public et privé, l’équivalent de 32 milliards de dollars d’aide en Afrique. Outre l’aide publique au développement, ce pack de soutien inclut l’assurance commerciale à travers la promotion du commerce et le développement des entreprises japonaises en Afrique.

Le chef du gouvernement nippon a retenu que dans le processus de préparation de la présente conférence, il avait été demandé à chacun des pays africains quels étaient les secteurs sur lesquels il fallait le plus concentrer les efforts. Les réponses ont toujours été les mêmes : l’aménagement des infrastructures, « les ressources humaines de production », la santé, l’agriculture. « Et à la clé, il y a toujours le développement humain », a noté Shinzo Abe, indiquant que ce sont donc là les domaines dans lesquels le Japon veut déployer ses capacités.

De fait, une bonne partie du pack de soutien annoncé pour le prochain quinquennat sera investie dans les investissements. Sur la même période, Tokyo va former 30 000 personnes.

Toujours dans le cadre de la formation des « ressources humaines de production », le Premier ministre japonais a annoncé le lancement d’un « concept en formation des ressources humaines en coopération public-privé nippo-africaine » dénommé « Initiative Abe ». Dans le cadre de ce programme, aux jeunes Africains qui vont au Japon pour étudier, en plus de l’enseignement qu’ils reçoivent dans les universités, des opportunités de travailler dans les entreprises japonaises en tant que stagiaires leur seront offertes.

Sur place en Afrique, Tokyo va mettre en place des « bases de développement humain » en envoyant dans lesdites bases des experts en formation professionnelle.

Le programme quinquennal va mettre en œuvre diverses autres initiatives dans les secteurs de la santé de l’agriculture qui resteront prioritaires dans la coopération japonaise.

D’ENORMES PROGRES. Réaffirmant que son pays s’est constamment attaché au fil du temps à un « vrai partenariat » avec l’Afrique, Shinzo Abe estime que les deux parties ont à présent dépassé le niveau de bons partenaires. Elles sont plus que cela : ce sont des « co-gestionnaires, des confrères et collègues de travail ».

Après cette intervention fort remarquée du Premier ministre japonais, plusieurs orateurs se sont succédé pour saluer la qualité de la coopération nippo-africaine et dont le Premier ministre éthiopien Haillemariam Dessalega, président en exercice de l’Union africaine et la présidente de la Commission de l’organisation continentale Dr. Nkosazana Dlamini Zuma. Ces deux personnalités, comme le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, ont en même temps insisté sur la nécessité pour la communauté internationale d’apporter une aide conséquente à l’Afrique qui, malgré ses vieux démons a accompli d’énormes progrès ces dernières années. Aussi bien au plan de la croissance économique que de la gouvernance.

Après la cérémonie d’ouverture, les travaux de la Conférence se sont poursuivis par des plénières et des sessions thématiques. L’une de ces sessions était consacrée hier à la sécurité et à la paix (nous y reviendrons dans notre édition de demain). Le président de la République par intérim devait y faire une intervention très attendue au regard de la situation dans notre pays. La Conférence s’achève aujourd’hui.



Envoyé spécial

S. TOGOLA

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