«Notre inquiétude est de partir avec la même classe politique» En séjour dans notre pays, Amadou Traoré et Séga Goundiam ont, au cours d’un entretien accordé à votre journal, dénoncé les négociations avec le MNLA, le coût élevé des élections, la situation de Kidal, l’irruption des religieux sur la scène politique. Ils estiment que le Mali gagnerait mieux en luttant contre l’impunité, en faisant le nettoyage nécessaire et la clarification avant l’élection présidentielle.
Pour ce qui est du rôle de la diaspora, ils pensent qu’elle s’est réveillée à travers les mobilisations. Le Mali se trouve dans un gouffre, chacun doit s’y mettre pour une meilleure sortie de crise qui perdure.
A cet effet deux intellectuels maliens installé depuis plus de 40 ans à l’extérieur ont dépeint la situation que notre pays connait aujourd’hui. La classe politique malienne est responsable de la déliquescence de l’Etat. Comme ouf de soulagement l’intelligentsia de la diaspora malienne propose à tous les candidats un «Engagement d’honneur» sur la toile mondiale : Mali diaspora- Voice- Com. Les deux responsables du Collectif des Maliens de la diaspora sont convaincus que sans la lutte contre l’impunité les efforts des Maliens seront vains.
Pour Séga Goundiam, Malien de France, la clé de voûte de la lutte contre l’impunité repose sur la justice. Pour cela, M. Goundiam propose une réforme de notre justice pour la rendre «indépendante et efficace». Cette réforme, selon lui, ne pourra pas se faire tant que la volonté n’y est pas.
Avec une telle justice, il croit dur comme fer qu’on aura la chance de nettoyer la classe politique, mais aussi de poursuivre tous les délinquants financiers qui se sont enrichis durant ses années d’impunité.
Concernant les élections, il pense qu’on ne doit pas organiser l’élection présidentielle tant qu’il n’y a pas eu le nettoyage nécessaire et la clarification. Séga Goundiam entend par nettoyage et clarification, la mise à l’écart de la classe politique, responsable de la déliquescence de l’Etat et de situer la part de responsabilité des dirigeants dans la mauvaise gestion des affaires de l’Etat. Il se dit inquiet, sans ce nettoyage et cette clarification, du retour de la même classe politique. Pour lui, l’élu ne pourra jamais se défaire de ses anciens réflexes (corruption, détournements de deniers publics, trafic d’influence, népotisme, etc.).
Les négociations, avec le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), sont rejetées en bloc par les deux responsables du Collectif des Maliens de la diaspora. Séga Goundiam et Amadou Traoré souhaitent que les responsables des crimes répondent de leurs actes devant les juridictions maliennes. Ils expliquent que la rébellion tire sa source de l’arrangement, qui n’est ni la justice et le pardon. Ils vont plus loin. Ils rejettent l’armistice et l’intégration.
