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Lutte contre l’Excision/MGF dans la commune de Sido : Les actions de sensibilisation dans le milieu scolaire
Publié le jeudi 6 juin 2013  |  Le Relais




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Du samedi 11 au dimanche 12 mai 2013, l’ONG CAEB et la Radio Communautaire Kafo Kan sur financement du programme SILE 2 de Helvetas Swiss Intercooperation ont organisé une semaine artistique et culturelle couplée avec une émission à grand public dans le village de Sido. Ces activités qui visaient à informer et sensibiliser les élèves ont mobilisé les différentes couches sociales de la communauté.

Au Mali, la pratique de l’excision demeure une réalité au sein de beaucoup de communautés et le Cercle de Bougouni ne fait pas exception à cette règle. Pour preuve, le taux de prévalence de l’excision est plus de 92% selon ESD 2006.

Toute chose qui montre les menaces contres la santé des fillettes. Certes, certaines communautés ont fait des progrès considérables dans le processus de lutte contre l’excision, cependant, malgré l’adoption de politique nationale par le gouvernement malien, les efforts des ONG sur le terrain, beaucoup de fillettes souffrent toujours de cette pratique néfaste.

Dans ce contexte, la commune de Sido où intervient l’ONG CAEB sur financement du programme SILE2 de Helvetas Swiss Intercooperation dans le cadre de la lutte, vient de vivre un événement important dans le processus de lutte contre ce phénomène.

En effet, après une multitude d’actions avec les adultes sur la problématiques de l’excision, l’ONG CAEB associe désormais les enfants, les jeunes, notamment les scolaires au combat qui mine la société.

Pour ce faire, une journée artistique et culturelle interscolaire a été initiée afin de mobiliser un grand nombre d’élèves autour du sujet, l’abandon de la pratique de l’excision.

L’événement a regroupé 3 écoles du premier cycle : écoles de Konoko Bougoumbala, de Sido A et Sido et une école de second cycle, celle de Sido.

Au menu, il y avait des sketchs, des solos, des chœurs et des poèmes. Dans une atmosphère ambiante et conviviale, les élèves des écoles de Sido et de Konoko Bougoumbala ont compétit dans chacune des disciplines. A l’issue de la compétition le second cycle de Sido a occupé la première place en solo, tandis que les écoles de……ont occupé respectivement …….

Cet événement artistique et cultuel s’est poursuivi avec une émission publique réalisée par la Radio Communautaire Kafokan de Bougouni dans la cour du groupe scolaire de Sido le 12 mai de ce mois.
En fait, à travers un jeu d’énigme les agents de la radio ont amené la population de Sido à réfléchir au fléau qui sévit les fillettes depuis belles lurettes.

Sans appeler le chat par son nom, le présentateur de l’émission à grand public à posé quatre questions auxquelles les populations de Sido devaient répondre. Et ces réponses les permettaient de situer la source de malheur de leurs filles et les solutions qui ne dépendent que de leur volonté. L’énigme était formulée comme suit : « Il y a une grande maison à Sido où chaque année les parents envoient individuellement ou collectivement leurs filles. Ces dernières suite à l’épreuve subie y sortent avec des séquelles graves qui peuvent aboutir même à la mort.

Qu’est ce qu’est ladite maison ? Quelle est l’épreuve ? Quelles sont les séquelles ? Que il faut-il faire pour mettre fin l’envoi des filles dans cette maison ? ».

Pour répondre à ces questions 20 volontaires se sont inscrits. Le jeu qui s’est déroulé en trois étapes a permis au jury d’éliminer 10 participants au premier tour, 7 au deuxième tour et 2 à la phase finale. Ayant répondu à ces différentes questions avec satisfaction, Mlle Mariam Traoré a été sacrée la première de l’émission à grand public.

Les participants ont non seulement exprimé leurs points de vue sur l’excision en répondant aux questions posées, mais, ils ont aussi à travers les chansons et conseils sensibiliser la population de la commune de Sido pour l’abandon de cette pratique néfaste. Les élèves ont montré leur unanimité sur la nécessité de mettre fin à ce fléau. Selon eux, grâce aux informations partagées par les agents de santé, les agents des ONG qui œuvrent pour l’abandon de la pratique de l’Excision, ils ont pu comprendre que les conséquences de l’excion/MGF sont inestimables au nombre desquelles il faut compter : la transmission du VIH/Sida, la fistule obstétricale, l’hémorragie, l’infection urinaire et les difficultés lors de l’accouchement etc.

En résumé, dans la diffusion de l’information dans le milieu scolaire sur l’abandon de la pratique de l’excision est une approche qui invite les enfants et les jeunes à prendre leurs destinés dans leurs mains. Cela s’est avéré par les interpellations des élèves à l’endroit de leurs parents, des autorités coutumières, administratives et politiques de la commune. Aux dires de Mohamed Bagayogo, élève du Lycée Gaoussou Doumbia de Sido, il faut une synergie dans la lutte contre l’excision et aucune autorité ne doit rester en marge de cette lutte.

Par ailleurs, à la fin de l’émission à grand public, le directeur du second cycle de Sido, M. Abdramane Poudiougou a exprimé ses sentiments de satisfaction de l’organisation de cet événement dans le milieu scolaire et a demandé à l’ONG CAEB de pérenniser cette activité comme moyen de lutte contre la pratique de l’excision.

Enfin, Seydina Ali Sanogo, coordinateur du programme de lutte contre l’excision/MGF dans les communes de Sido et de Kokélé d’affirmer ques les attentes de son services ont été comblées avec la participation des écoles à l’événement, mais aussi par les informations véhiculés par les enfants eux-mêmes dans cet espace. Les perspectives les rencontres avec les élus, les religieux, les sous-préfets, les chefs de villages, les leaders communautaires, les associations de femmes et de jeunes ajouta-t-il.

A noter que malgré la résistance des récalcitrants de la localité, beaucoup de personnes commencent à accorder un intérêt au débat sur l’abandon de la pratique de l’excision. Pour preuve, des femmes en état de procréation ont confirmé leur attachement à la pratique de l’excision, cependant, elles sont d’accord pour l’avancer de l’âge de l’excision de la jeune fille à 15 ans.

Un acquis dans la lutte contre la pratique de l’excision que le programme SILE 2 de Helvetas Swiss Intercooperation, ses partenaires et tous les autres acteurs impliqués doivent mettre à profit.

Seydou KONE

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