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Le Républicain N° 4632 du 7/6/2013

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Sécurité alimentaire au Mali / Le dispositif a souffert de la gestion de la crise humanitaire au nord
Publié le vendredi 7 juin 2013  |  Le Républicain


© aBamako.com par A S
Remise de dons aux femmes déplacées du nord-Mali
Bamako, le 25 avril 2013 à l`OPAM. La première dame, Mm Traoré Mintou Doucouré a offert un don aux femmes déplacées de guerre du nord-Mali


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Jadis cité en exemple dans la sous région, le dispositif malien de la sécurité alimentaire qui avait commencé à devenir un cas d’école en Afrique, a du plomb l’aile. Et, il est plus qu’urgent que des dispositions soient prises pour permettre de reconstituer les outils précieux pour assurer la pérennité et l’efficacité du dispositif de sécurité alimentaire, avant qu’une mauvaise année de récoltes ne vienne nous surprendre.
Le CICB a abrité le 6 juin 2013, la 8ème réunion du Comité de coordination et de suivi des programmes de sécurité alimentaire. Au cours de cette réunion, Cheick Sidiya Diaby, Commissaire à la sécurité alimentaire, a attiré l’alerte sur les conséquences que la gestion de la crise humanitaire, consécutive à la crise du nord, a eues sur le dispositif de la sécurité alimentaire du pays. Selon lui, l’année 2012 a été marquée au Mali par de multiples crises : Politique, Institutionnel, Sécuritaire et Alimentaire. En ce qui concerne les questions Alimentaire et Nutritionnelle, il dira que des efforts louables ont été déployés par l’Etat, les Partenaires Techniques et Financiers et les ONG à travers la mise en œuvre du Plan d’Actions d’Urgence, pour venir en aide à plus de 4 600 000 personnes vulnérables recensées dans 210 Communes, dans les Régions de Kayes, Koulikoro, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal. « L’Etat, dans le cadre de la mise en œuvre de ce Plan d’Actions d’Urgence et malgré la situation de crise sécuritaire et institutionnelle, a consenti des efforts considérables dans l’allocation des ressources, soit environ 15,507 milliards de francs CFA », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que le dispositif de sécurité alimentaire a mobilisé toutes les ressources disponibles en céréales et en liquidité pour faire face à cette crise alimentaire majeure en procédant à des distributions alimentaires gratuites de 45 891 tonnes de céréales. « En conséquence, au 31 décembre 2012, le Stock National de Sécurité ne disposait plus que de 782 Tonnes 900 contre son niveau optimum de 35 000 Tonnes. De même, le Fonds de Sécurité Alimentaire n’affichait plus qu’un solde d’environ 258 millions de francs CFA contre 5,5 milliards de francs CFA, son niveau normal », a-t-il révélé. Avant d’ajouter qu’au même moment, la contribution de l’Etat dans le dixième Contrat Plan Etat/OPAM affichait une importante baisse, passant de 3,6 milliards de francs CFA dans le précédent Contrat Plan à 2,520 milliards de francs CFA dans le nouveau. Et pire, il dira que parallèlement à cette situation difficile pour l’Etat, les contributions des donateurs du Programme de restructuration du marché céréalier (PRMC) se font de plus en plus timides. « Il devient alors impérieux et nécessaire de reconstituer ces outils précieux pour assurer la pérennité et l’efficacité du Dispositif de Sécurité Alimentaire qui est cité en exemple dans la sous région et fait cas d’école en Afrique », a-t-il conseillé. Mais des petites lueurs d’espoirs existent. Il a annoncé que le dispositif de Sécurité Alimentaire s’emploie à reconstituer le Stock National de Sécurité (SNS) à hauteur de 4 000 tonnes pour répondre en partie au besoin de la période de soudure dans les Zones libérées et aux Ventes d’Intervention effectuées par l’Office des Produits Agricole du Mali. Il a aussi mis l’accent sur l’intention annoncé de l’Union Européenne de soutenir le Dispositif par la reconstitution du Stock National de Sécurité à hauteur de 7,5 milliard de F CFA et la proposition de contribution de l’Agence Française au Dispositif, pour 2 milliards de F CFA environ. En attendant d’avoir une vision claire des difficultés alimentaires dans le nord du pays, il a annoncé que cette année, le Système d’Alerte Précoce n’a classé aucune commune en difficulté alimentaire, nécessitant des distributions alimentaires gratuites. Cependant, il a estimé que les zones en conflit et leurs Communes Mitoyennes se trouvent dans des situations particulières et spécifiques qui méritent d’être évaluées en vue d’entreprendre des actions de Sécurité Alimentaire en faveur des populations. Aussi, il dira qu’à la faveur du retour de la paix, le Système d’Alerte Précoce entreprendra une enquête spéciale pour déterminer le statut alimentaire des populations des zones en conflit. En attendant, il a indiqué que cette huitième réunion statutaire du Comité de Coordination et de Suivi des Programmes de Sécurité Alimentaire, doit permettre d’examiner la situation alimentaire définitive du pays à la lumière des recommandations formulées par le Système d’Alerte Précoce, suite à sa réunion d’expertise définitive de mars 2013 et de Valider le Projet de Plan de Réponses aux difficultés au titre de l’année 2013. La réunion devra aussi analyser et adopter le Plan d’Opération et le Budget 2013 du PRMC. Mais, au paravent, Mme Sally Haydock, représentante du PAM au Mali, chef de file des partenaires techniques et financiers de la sécurité alimentaire, a estimé que la situation globale de la sécurité alimentaire du Mali s’est beaucoup améliorée par rapport à l’année dernière grâce à la bonne production agricole enregistrée lors de la dernière campagne. Cependant, elle a rappelé trois recommandations fortes du système d’alerte précoce, avant de dire toute la disponibilité des PTF pour accompagner le commissariat à la sécurité alimentaire dans l’établissement et la mise en œuvre d’une reforme de la politique de sécurité alimentaire au Mali et de son cadre juridique afin de satisfaire aux besoins alimentaires et nutritionnelles de chaque malien.
Assane Koné

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