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Mali: les négociations dans le vif du sujet après un faux départ
Publié le samedi 8 juin 2013  |  AFP


© aOuaga.com par A.O
Mali: les négociations entre les autorités maliennes et les groupes armés touareg ont été reportées en raison d’un blocage de dernière minute
Vendredi 7 juin 2013. Burkina Faso. Ouagadougou.


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OUAGADOUGOU, 08 juin 2013 (AFP) - Les négociations entre le pouvoir malien
et les rebelles touareg occupant Kidal, dans le nord-est du Mali, s'ouvrent
samedi à Ouagadougou en vue de la présidentielle de juillet, après un faux
départ provoqué par le régime de Bamako.
En guise de préambule, le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur
pour l'Afrique de l'Ouest dans la crise malienne, a reçu vers 10H00 (locales
et GMT) des représentants de la communauté internationale (ONU, Union
africaine, France, Suisse, Algérie, Nigeria notamment), qui appuient sa
médiation.
Il entrera dans le vif du sujet à 11H00 en réunissant au palais
présidentiel les délégations de Bamako et des groupes armés touareg, le
Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et le Haut conseil pour
l'unité de l'Azawad (HCUA).
Le temps presse: il s'agit de trouver un accord pour permettre la tenue à
Kidal de la présidentielle prévue le 28 juillet dans tout le Mali, une
élection réclamée expressément par les partenaires du pays, France en tête.
Mais les discussions, censées débuter vendredi, ont commencé par un coup de
théâtre, et un faux départ.
Si la délégation conjointe MNLA-HCUA était bien au rendez-vous, l'émissaire
des autorités maliennes pour le nord du pays, l'ancien ministre Tiébilé Dramé,
n'a pas rejoint la table des négociations.
Arrivé avec plus de deux heures de retard dans la capitale burkinabè, il a
aussitôt demandé à être reçu par le médiateur. Selon des sources concordantes,
il a réclamé que le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) et la milice
d'autodéfense loyaliste Ganda Koy prennent part aux discussions.
Le chef de l'Etat burkinabè a refusé leur participation en tant que
"groupes armés du Nord", ce qui aurait été un casus belli pour les mouvements
touareg, mais il s'est engagé à recevoir le MAA et Ganda Koy, selon une source
diplomatique.

"résoudre le problème de Kidal"

Les négociations, censées s'achever en début de semaine, ont pour objet de
"résoudre le problème de Kidal", a souligné une source proche de la médiation,
pointant le fait que le MAA et Ganda Koy n'ont pas d'ancrage dans cette ville.
Or, au-delà du cas de Kidal, les discussions de fond sur les relations
entre l'Etat malien et la région septentrionale ne doivent s'ouvrir qu'une
fois des autorités maliennes légitimes installées à l'issue de la
présidentielle.
Malgré cet accroc qui a pris tout le monde au dépourvu à Ouagadougou, la
délégation conjointe MNLA-HCUA se dit "confiante" dans l'issue des
négociations.
Les groupes touareg ont pourtant refusé jusqu'à présent à l'armée et à
l'administration maliennes d'entrer dans Kidal, exigeant la sécurisation du
scrutin par la Minusma, la force de l'ONU qui doit prendre à partir de juillet
le relais de la mission panafricaine déployée au Mali (Misma).
Les mouvements touareg armés occupent cette ville, berceau de leur minorité
ethnique, depuis fin janvier, après l'intervention militaire française qui a
mis en fuite les groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda qui occupaient tout
le Nord malien depuis 2012. Environ 200 soldats français sont stationnés à
l'aéroport de la ville.
Mais la situation à Kidal suscite une exaspération montante au sein de
l'opinion et de la classe politique maliennes.
Une coalition de partis et d'organisations politiques a appelé à une marche
samedi à Bamako pour réclamer la "libération de Kidal". Les rassemblements
restent pourtant interdits dans la capitale, état d'urgence oblige.
La région de Kidal a d'ailleurs connu un brusque accès de tension ces
derniers jours. Des arrestations et expulsions de Kidal de membres des
communautés noires par le MNLA, qualifiées "d'épuration raciale" par le régime
de Bamako, ont été suivies d'une brève reprise des hostilités.
L'armée malienne a ainsi délogé mercredi les rebelles touareg de la
localité d'Anefis, à une centaine de kilomètres au sud de Kidal. Cependant, le
pouvoir malien étant sous pression de ses alliés qui plaident pour une
solution négociée, l'armée n'a pas poursuivi sa progression sur Kidal.

roh-tmo/aub

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