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L’Indépendant N° 3275 du 11/6/2013

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Billet de Roche : C’est quoi cette histoire de francofoutaise au Mali?
Publié le mardi 11 juin 2013  |  L’Indépendant




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Je crois quelque part que je serai maléable par la politique et non perméable par elle. En politique, je ne savais pas qu’il faut apprendre à marcher latéralement de gauche à droite et vice-versa comme un crabe et ce, depuis son internationalisation.
Le Mali, depuis son sauvetage par les alliés, ressemble à un bateau qui tangue en pleine nuit sur les vagues d’une mer déchainée, avec comme seul repère un phare allumé au lointain, qu’un maniaque s’évertue à éteindre et à l’allumer au gré de ses caprices ou du moins de ses intérêts. La panique des passagers de ce bateau (les maliens) les amène non pas dans le précipice du fatalisme, mais dans un doute et une interrogation profonde sur la sincérité de son principal sauveur. Depuis le démarrage de l’opération Serval, nous assistons à une floraison de vocabulaires, de mots, de verbes et adverbes, de subjectifs et de conjonctifs et que sais- je encore pour parler de ce qui se passe au Mali. Il y a de quoi se demander si la francophonie caméléon qu’elle est, ne se mue-t-elle pas en francofoutaise au Mali. Décidement, il ne reste plus aux maliens qu’à se » vocabulariser « . A force de penser au cas de Kidal, » me duele la cabeza « . En résumant les faits, gestes et déclarations du MNLA, j’en viens à me demader s’il ne se déchiffre pas comme » Mélange des Nihilistes Lubrifiés et Aliénés « .

En tant que rebelle, faudrait-il être aliéné pour bénéficier du soutien de la France ? Si cela s’avère affirmatif, pourquoi donc nous imposer l’élection présidentielle ? Pour la tenue des élections, le rôle de l’armée n’est pas déterminant m’avez-vous dit. Bon sang ! Il ne s’agit point de cela, mais bel et bien de la présence de notre armée sur toute l’étendue du territoire en tant que état et nation souverain. Malgré vos pompeuses déclarations sur l’intégrité, la laïcité et la souveraineté du Mali, vous vous opposez toujours à la présence de notre armée à Kidal. Quand nous avons pris notre courage à deux mains pour y aller, vous nous stopez encore à Anefis. Quel deal avez-vous avec le MNLA ? La France aura-t-elle oublié que ce sont les alliés, les africains y compris, qui lui ont prêté main forte pour la libérer du joug hitlerien ? J’ose espérer que non, au regard de la quintescence du discours de Monsieur Hollande tenu à Bamako, ironie du sort, au pied du monument de l’indépendance, une symbolique très forte. Au moment de la guerre 39-45, la France pouvait-elle accepter que l’Alsace, pourtant très proche de l’Allemagne, soit sous tutelle allemande, russe ou américaine ? Assurement non pour qui sait que la France tient à sa souveraineté comme à la prunelle de ses yeux.

Je sais que, même à genou, la France n’acceptera jamais d’aliéner sa souveraineté. Passons encore le problème Corse qui se revèle, pas comme une épine pas dans le pied, mais dans la langue de la France. La guerre de 1939-1945 nous enseigne largement sur toute la » circonférence hexagonale « de la situation. Alors pourquoi cautionner cela pour le MNLA au détriment du Mali ? Le criminel tiendra-t-il l’Etat au civil ? Si vous ne comprenez pas le français que je vous parle, vocabularisez-vous ! Allons donc les amis ! Le riz du voisin « pue-t-elle plus bon « que le nôtre ? Toutes les presses africaines décrient à longueur de journée l’imbroglio malien qualifié par moment de désastre malien. Même l’UA, lors de son » pimpantenaire en retro ou de son cinquantenaire en OK IN « et dans ses euphories chambrées dans les coupes de vin et de champagne ointées par le caviar, ne dit rien sur la necessité de la présence de l’armée malienne à Kidal.


Je comprends maintenant pourquoi le riche et le pauvre ne peuvent pas passer le même minutage de temps dans les toilettes. Consentement sournois ou volonté sordide en faveur de la création d’un sultanat tamasheq dans le septentrion malien ? Allez le savoir ! Sachez que désormais, au Mali, plus rien ne sera et ne se gerera comme auparavant. L’élection présidentielle ne peut être en aucun cas un dictat pour le Mali. L’élection vous tient à cœur ? Kidal nous tient à cœur aussi. Ce n’est plus le problème du Gouvernement ou du politique mais de celui du Peuple. Ce Peuple veut être à Kidal avant les élections et avec son armée, sinon, elle n’ira pas aux élections. Ce ne sont pas les institutions internationales ni la France qui voteront à la place des maliens. Alors qu’arrivera-t-il si le peuple malien refuse délibérement de se rendre aux urnes malgré les recommandations de son gouvernement ? Peuple malien c’est à vous de trancher et en disant non aux tribulations politiques et internationales. Vous n’allez pas tout de même empêcher un édenté de sourire à pleine bouche ?
L’équation malienne se resume en un triangle isocèle : au sommet, se trouve le président Blaise Compaoré, en bas du triangle à droite se croupit le MNLA et à gauche se prélasse la France. Le Mali serait-il en voltige au dessus de ce triangle ?

J’ose espérer que le succulent poulet au rabilet de Ouaga aidera les multidialogueurs à trouver une solution idoine au problème malien, par cousinage africain. La détermination du Peuple le saura. Peuple du Mali, n’assistez pas à la balkanisation de votre état nation. Halte à la triangulation entre suspicions, coups fourrés et foirés, dribles de dédoublement et fourberies de Scapin. Nous serons debout sur les remparts. Je dirai ceci à la France : en sauveur tu es venue, fais en sorte pour qu’au retour tu ne rentres pas honteuse.

Mamadou Roche KEITA

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