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L’Essor N° 17452 du 11/6/2013

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Election présidentielle : à chances (trop) inégales?
Publié le mercredi 12 juin 2013  |  L’Essor


© Autre presse par DR
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En se lançant dans la course à la présidentielle, les néophytes vont se frotter à des poids lourds issus de partis bien implantés sur l’ensemble du territoire

Mme Haïdara Aïssata Cissé dite Chato, Cheick Boucadry Traoré, Assadek Aboubacrine, Hamed Sow, Yeah Samaké, Chouaïdou Traoré, Aguibou Koné, Alhousseyni Abba Maïga, Mamadou Djigué dit Djeff, figurent parmi les candidats déclarés à l’élection présidentielle du 28 juillet prochain. Si certains sont familiers au grand public grâce à leurs activités politiques ou professionnelles, d’autres sont totalement à découvrir. Ces néophytes dans la course pour Koulouba vont devoir se frotter à des poids lourds comme IBK, Soumaila Cissé ou Dramane Dembélé de l’ADEMA, qui ont pour eux leur notoriété ou la puissance de leur appareil partisan, ou les deux.

Quelle peut être la motivation réelle de ces candidats qui démarrent de très bas et jusqu’où sont-ils décidés à aller ? Le premier obstacle pour nos candidats « anonymes » est posé par la loi. En effet, selon la loi électorale, chaque déclaration doit recueillir la signature d’au moins 10 députés ou 5 élus communaux dans chacune des régions et du district de Bamako. Aussi, le candidat devra dans les deux jours qui suivent sa déclaration payer auprès du trésorier-payeur ou percepteur du trésor un cautionnement de 10 millions de Fcfa remboursables à 50% pour les candidats ayant obtenu 5% au moins des suffrages exprimés lors du 1er tour de l’élection présidentielle.

N’ayant pas assez d’argent lui même pour payer cette caution, le candidat du Réseau des handicapés du Mali, Assadek Aboubacrine, handicapé lui même, demande à chaque Malien de lui verser 5 Fcfa seulement. Professeur de mathématiques à la Fast, Assadek Aboubacrine, un Tamasheq bon teint, dit avoir toujours dénoncé « l’amateurisme » et « la malhonnêteté » des dirigeants d’hier. De son point de vue, un autre Mali est possible ? Notre pays, assure-t-il, n’est pas pauvre en réalité mais ce qui nous a amené à notre situation actuelle est la « pauvreté de la gestion » du pays.

Assadek se voit en «pionnier» du changement de mentalité des Maliennes et Maliens et table plutôt sur les discours et projets qu’il présentera au peuple que sur des ressources financières qu’il n’a pas. Celui qui se considère comme le Franck D. Roosevelt du Mali (le président américain se déplaçait lui aussi en chaise roulante), prévoit de bâtir son projet de société sur la décentralisation, le développement économique, l’éducation, la formation professionnelle et l’emploi, la valorisation de la culture malienne.

A la tête d’une petite formation politique, le Parti démocratique pour l’alternance et le renouveau (PDAR-MJCD), Mamadou Djigué dit Djeff s’est lancé dans la course afin, annonce-t-il, de permettre à la jeunesse malienne d’avoir son mot à dire dans la gestion d’un pays qui, selon lui, appartient aux jeunes sur qui il compte beaucoup.

Fils de l’ancien chef de l’Etat Moussa Traoré, Cheick Boucadry Traoré est lui aussi partant déclaré dans la course pour Koulouba. Président du parti Convergence africaine pour le renouveau (CARE)-Afriki Lakuraya, sa motivation première à se présenter à la présidentielle est le triste constat que les Maliens vivent encore et toujours dans la précarité. Rien de vraiment concret n’a été fait pour améliorer la situation de la population malienne. Son parti pense qu’il est grand temps d’accomplir un devoir : celui de faire émerger un système politique meilleur, nourri des valeurs et structures sociales maliennes.

Le bouillant maire de Ouéléssebougou, Yeah Samaké, défendra à la prochaine présidentielle les couleurs du Parti pour l’action civique et patriotique (PACP) dont il est le président. Pour lui, notre pays a besoin de nouvelles idées et il pense avoir les ressources nécessaires pour faire évoluer le Mali en se basant sur les changements qu’il dit avoir opérés dans sa commune. Les principaux changements qu’il met en avant sont le renforcement des capacités des leaders locaux, la réalisation d’infrastructures pour les besoins de la population à la base, la modernisation, l’équipement et la formation de l’armée. Pour couronner tout cela, il faut inculquer la valeur du travail au peuple malien.



AMBITIEUSE ET BATTANTE. Député à l’Assemblée nationale et transfuge du PDES, Mme Haïdara Aïssata Cissé dite Chato sera l’une des rares femmes à s’engager dans la prochaine présidentielle. Ambitieuse et battante, cette femme d’affaires reconvertie en politique il n’y a pas très longtemps, a officiellement lancé sa candidature le 17 mai passé. Cette candidature est une réponse à l’appel lancé par la Coalition des associations des jeunes et des femmes, pour être la tête de proue d’un Mali nouveau. «La politique est une jungle et comme dans toute jungle, certains s’évertuent à faire croire qu’il y a un être faible qui reste condamné à suivre. Malheureusement, ce rôle a longtemps été réservé aux femmes. Le Mali démocratique s’apprête à s’exprimer de la plus noble des manières. Les élections de 2013 sont une des voies de sortie de crise, nos partenaires nous le demandent, à nous d’en faire notre affaire. Être président de la République demande plus de courage et de fermeté», a-t-elle l’habitude de dire à ces interlocuteurs. Convaincue que les femmes et les jeunes seront au cœur des élections à venir, Chato pense que ces deux couches sont lassées de faire de la figuration. Ses différentes sorties médiatiques, notamment sur les plateaux de France 24 et TV5 Afrique pour défendre la patrie face aux irrédentistes du MNLA, lui ont valu une belle notoriété. Qu’affichera en plus l’honorable Aïssata Cissé pour pouvoir prétendre atteindre le plus haut sommet de l’Etat ? La réponse dans deux mois peut-être.

Considéré comme l’un des barons de l’ère ATT pour avoir été ministre puis conseiller spécial du président de la République, Hamed Sow n’a aujourd’hui qu’un seul rêve, celui de s’asseoir dans le fauteuil présidentiel. Engagé dans une vaste campagne médiatique en faveur de cette candidature, Hamed Sow estime que le Mali a plus que jamais besoin de personnes capables d’affronter les problèmes de développement et de sécurité et de leur apporter des solutions concrètes. Selon lui, les problèmes de corruption auxquels fait face notre pays sont dus au fait que les revenus mensuels sont très faibles. Celui qui se présente lui même comme « l’Obama malien » se propose donc, entre autres, d’augmenter les salaires des agents publics s’il est élu.

Journaliste et patron de presse de son état, Chouaïdou Traoré s’est lui aussi porté candidat à l’élection présidentielle prochaine. Ancien consul général du Mali en Arabie Saoudite, il pense avoir les compétences requises pour être l’homme de la situation pour débarrasser le Mali de tous les maux qui le minent aujourd’hui. Il prône justement un Mali nouveau et une justice sans faille.

Le Parti pour une nouvelle Afrique, (PANAFRIK), une formation tout juste née dans la mouvance de la présidentielle, va présenter son président fondateur Alhousseyni Abba Maïga. Il se déclare candidat pour combattre le mensonge et la corruption, deux phénomènes qui sont à la base de l’effondrement du pays. « Nous sommes fatigués de nous énerver, de critiquer, d’interpeller, nous avons décidé d’agir. Et notre réponse est PANAFRIK, un combat de génération. Rassembler nos énergies, fédérer nos intelligences et refonder le Mali. Notre ambition est de nourrir l’espoir, de rebâtir le Malien nouveau, de construire une société juste pour une égalité des chances, de restaurer la dignité nationale et relever le Mali », résume-t-il.

Alhousseyni Abba Maïga a bâti son projet de société autour de trois grandes réformes : la refondation du système éducatif pour construire un nouveau citoyen malien, la modernisation de l’agriculture par la transformation des produits agricoles et une réforme du secteur minier axée sur la diversification des filières d’exploitation et une meilleure utilisation des ressources issues de l’activité minière.

Le porte drapeau du Rassemblement africain pour une gouvernance éclairée (RAGE) s’appelle Sadou Abidine Diallo. Sa candidature a été lancée le 1er juin à la Maison de la presse. Sadou Abidine Diallo se propose de lutter contre la stigmatisation et pour l’intégration de toutes les couches de la société. Sa thérapie pour arriver à bout des problèmes actuels de notre pays est d’instaurer la paix, le dialogue, la tolérance, l’amour du prochain, la réconciliation qui sont le gage du développement humain durable.

Ces hommes et femme, dont la sincérité ne fait pas de doute, parviendront-ils pour autant à faire valider leur candidature et à s’aligner véritablement au premier tour du 28 juillet ? Tous, ce serait étonnant et pour ceux qui y parviendrait, ce serait déjà un exploit et un bel encouragement pour la suite. En cette époque de bouleversement, sait-on jamais.

M. KEITA

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