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Kamissa Camara à la tête de la diplomatie malienne: Un choix autonome ou suggéré ?
Publié le vendredi 14 septembre 2018  |  Infosept
Conseil
© aBamako.com par A S
Conseil de cabinet à la primature
Bamako, le 12 septembre 2018 le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, a eu une première rencontre avec les membres de son gouvernement
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Après la lecture de la liste des membres du gouvernement par le Ministre secrétaire général de la Présidence de la République le dimanche 9 septembre 2018, un seul nom a semblé défrayer la chronique, à savoir Kamissa Camara.

La question que bon nombre d’observateurs se posent est de savoir si elle était la mieux indiquée pour ce poste eu égard à la profondeur et à la complexité de la crise qui sévit au Mali. Non pas parce qu’elle est jeune mais par l’importance et la complexité du poste qu’elle occupe, à savoir le très stratégique ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.

Notre curiosité nous a poussé à nous faire une idée du profil et de l’âge des ministres des affaires étrangères des cinq pays disposant du droit de véto, à savoir les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la Grande Bretagne et la France. La moyenne d’âge est de 52 ans et tous sont des diplomates chevronnés ou des hommes du sérail.

Aux USA, Mike Pompeo est le secrétaire d’Etat américain et il a 53 ans, membre du Parti républicain. Le ministre des Affaires étrangères de la Russie est Serguei Lavrov, il a 68 ans, membre du parti Russie Unie. Wang Yi, chef de la diplomatie chinoise, est âgé de 65 ans, militant du Parti communiste chinois. S’agissant du Royaume-Uni, Jeremy Hunt est le Secrétaire d'État aux Affaires étrangères et du Commonwealth. Il est âgé de 52 ans et est membre du Parti conservateur. Enfin, Jean-Yves Le Drian, est le chef de la diplomatie française, ancien baron du parti socialiste.

Il est âgé de 71 ans. Ces pays qui dominent le monde ont pris au sérieux leur diplomatie en nommant des hommes d’expérience et de parcours politique très riches, comme pour dire qu’on ne nomme pas quelqu’un aux relations extérieures sur la base du seul parcours universitaire, mais en tenant compte de beaucoup d’autres paramètres. Notre brillantissime jeune ministre a, certes, un bon cursus universitaire, mais cela peut ne pas suffire pour être chef de la diplomatie, surtout dans un pays comme le Mali qui, depuis 2012, traverse une crise des plus complexes de son existence.

La nomination de cette franco-américano-malienne procède-t-elle du choix de nos gouvernants ou de la suggestion de la communauté internationale ? Même si le Mali a besoin à la tête de sa diplomatie d’une personne au fait de la géostratégie mondiale, il existe d’autres paramètres dont la non-maitrise compromettront, à coups sûrs, la mise en œuvre des initiatives de Madame le ministre, tels que la connaissance de l’Administration malienne et de la mentalité de ses fonctionnaires.

En somme, si aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années, il serait aussi important pour un pays de mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.

Youssouf Sissoko
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