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IBK dupe pour se maintenir, notre démocratie est «dévergondée»
Publié le jeudi 20 septembre 2018  |  Le Reporter
Cérémonie
© aBamako.com par A S
Cérémonie d`Investiture du président de la république
Bamako, le 4 septembre 2018 Le président réélu du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, a été investi à Bamako pour un second mandat au palais de la culture
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Jean Jacques Rousseau disait : «Abuser de la confiance de son peuple c’est la pire et la plus abjecte des trahisons.»

Les moutons vont à l’abattoir. Ils ne disent rien, et ils n’espèrent rien. Mais du moins, ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera ni pour le citadin qui les mangera. Plus bête que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, beaucoup d’électeurs d’aujourd’hui nomment leurs bouchers et choisissent leurs confectionneurs de malheur.

Nos compatriotes doivent comprendre que la révolution et la démocratie se font d’abord à l’intérieur de nous-mêmes. Si la mémoire nous trahit, elle a du moins le mérite d’éviter d’autres trahisons. Quand la trahison souffle, l’effondrement de la démocratie coule de source, forcément moins de démocrates et Salam Laykoum au festival des corrompus, des brigands, des opportunistes, des parasites, des pillards et suceurs de sang de nos peuples.

Nous, nous pouvons parler du 26 mars 1991 car nous étions là au Mali et à Bamako, nous étions sur le terrain et nous nous sommes préparés pour que la dictature de Moussa Traoré et ses fantassins qui sont adulés aujourd’hui se délace. Nous contrecarrerons jusqu’au sacrifice ultime ! De réunion en réunion, de rencontre en rencontre et parfois à des heures tardives, de conférence en conférence et de marche en marche, le CNID Association, l’AEEM sur laquelle tout le monde jette l’opprobre aujourd’hui, l’ADEMA Association, l’ADIDE, l’AJDP, l’Edition JAMANA et beaucoup d’autres ont sous une organisation en symbiose avec des grands camarades que nous autres ne connaissions que de noms puisque beaucoup étaient dans la clandestinité mais que nous évoquions comme des indomptables dans nos chimériques.

La suite est connue comme aujourd’hui sous IBK, jamais le Mali n’a connu semblables manifestations, la puissance de la damnation de Moussa Traoré, son souci de nous aplatir ont été désappointés par des jeunes animés par leurs déterminations et leurs revendications qui ont permis que se rassemble contre lui un large front de résistants qui n’avaient d’autres armes que des pancartes sur lesquelles étaient griffonnés les énoncés comme : Démocratie, «I Sambé, Sambé !», «Anté korolen fè ! Fo kura», et aujourd’hui, «c’est IBK voleur ! IBK dégage…».

Hier, comme les partisans de Moussa, ceux d’IBK pensent qu’il suffirait de châtier les manifestants à coup de matraques, de gaz lacrymogène et à charroyer de façon «pinochienne» comme des escadrons de la mort (Paul Ismaël Boro, Moussa Kimbri, Brama Diarra, l’imam Kantao) pour plus tard canarder les gens avec des fusils de guerre afin de remettre leur attrait en scelle comme les années 1980.

Ils n’ont pas compris que l’essoufflement provoqué par les répressions passées découlant de la mort de digne dirigeant comme Abdoul Karim Camara dit Cabral hier et aujourd’hui celui de Birama Touré (sphinx) a donné des pectoraux en métal à une population qui ne s’essoufflerait plus jamais devant l’injustice. Le dictateur Traoré n’avait pas compris que, plus il tuait plus les foules s’amplifiaient pour affronter des bourreaux sans foi ni loi, conséquence plus de deux-cents morts.

En 1991, au même moment où l’on tuait plus des centaines de personnes, certains de ceux qui nous dirigent aujourd’hui étaient du côté du bourreau, au moment même où l’on scandait démocratie «isambé Sambé», certains qui aujourd’hui méprisent la jeunesse, qui méprisent les femmes étaient sans boulot, sans voitures et dans des habitats précaires. Je pense qu’une autre révolution plus organisée, une autre conscience plus aiguë de la problématique devrait voir le jour matérialisant le moyen d’inverser un tel destin, un destin confus, inexistant ou, s’il existe, il n’existe que pour une oligarchie qui pense que le pouvoir doit se transmettre par chromosome. De qui se moque-t-on ? Bon sang !

Tiena Coulibaly, ministre de la justice, ex-ministre des finances de Moussa Traoré, les incrédules diront qu’il est compétent, mais la compétence n’exclut pas la relève. Les idéaux du vingt-six mars 1991 ont été annihilés par ceux-là mêmes sur lesquels le peuple comptait, c‘est eux qui ont fait de la trahison leur distraction préférée. La trahison, dans quelle que circonstance que ce soit, ne peut jamais cesser d’être infâme.

Nous, nous sommes fiers d’être des «produits» de Mars 1991 c’est pour cela que nous serions prêts à débattre et à nous battre hasta la victoria siempre. Et de façon démocratique, nous allons marcher même le 22, s’il le faut, car un proverbe africain dit : «Là où le cœur est, les pieds n’hésitent pas à y aller.»

Je finis en disant à tous ces ignares qui veulent faire entorse à la liberté d’expression acquise depuis 1991, que Jean Paul Marrât disait ceci : «La liberté de tout dire n’a d’ennemis que ceux qui veulent se réserver la liberté de tout faire. Quand il est permis de tout dire, la vérité parle d’elle-même et son triomphe est assuré.»

Ousmane Mohamed TOURE
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