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Rapport sur la crise Malienne : Le CERCAD énumère des causes, des solutions traditionnelles et formule des recommandations
Publié le vendredi 21 septembre 2018  |  Le Pays
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Dans le cadre de son projet « Ensemble vers la réconciliation pour la paix », le cabinet CERCAD « Centre d’Études, de Recherches, de Communication et d’Animation pour le Développement » a réalisé des études dans sept régions du Mali sur les causes des conflits ainsi que les solutions apportées jusqu’ici. Les régions couvertes par cette étude ont été Ségou, Mopti, Gao, Tombouctou, Kidal Ménaka et Taoudéni. Les causes retenues à travers l’utilisation de méthodes appropriées se ramènent pratiquement à la même chose. Cela est de même pour les solutions ainsi que les recommandations faites par le CERCAD.



Dans le souci de trouver une solution fiable à la crise malienne, le CERCAD, pour appuyer le Ministère de la Réconciliation nationale ainsi que tous les organismes engagés pour la paix au Mali, s’est donné pour mission de rechercher les causes cardinales des conflits que traverse ce pays. Aucun mal ne pourra être guéri si sa cause n’est pas disséquée. Cette étude menée par le CERCAD dans sept (7) régions du Mali s’est effectuée sur la base de la consultation des personnes ressources ainsi que d’autres sources déjà disponibles.

De Ségou à Taoudéni, les causes retenues au cours de cette étude dans ces différentes régions se ramènent essentiellement à celles-ci : des conflits entre agriculteurs et éleveurs, la gestion des routes, le leadership notamment la gestion des pouvoirs traditionnels ainsi que modernes fréquents lors des élections. Outre ceux-ci, nous retrouvons également des conflits liés à certaines pratiques sociales comme le mariage, les viols, les divorces et les mutations sociales, etc., ou des conflits d’ordre religieux provoqués autour de la gestion des écoles coraniques ou des lieux de cultes, etc. Enfin, nous retrouvons dans ces rapports du CERCAD, d’autres causes qui sont notamment celles relevant du terrorisme et du banditisme voire de l’éducation, la formation, le chômage, etc.

Ces causes sont pareilles dans tous les sept cercles étudiés dans la région de Ségou, dans les trois cercles étudiés de Gao, les cinq de Ménaka et les quatre de Kidal. Des particularités se font dans les huit cercles étudiés à Mopti où une autre cause s’ajoute à celles déjà citées : il s’agit de la gestion des pêcheries. Cela relève de la particularité du conflit dans cette région de Mopti comme mentionné dans le rapport sur cette région : « La région de Mopti est considérée par tous les observateurs comme l’un des grands foyers de conflits communautaires au Mali. Elle devient aussi une zone de fortes interventions des groupes extrémistes violents. »

Dans les neuf cercles de Taoudéni parcourus par les experts du CERCAD, une autre cause du conflit a également été mentionnée, il s’agit des conflits entre groupes terroristes et l’armée malienne pour le contrôle du terrain. À Tombouctou, les experts du CERCAD ont sillonné cinq cercles où ils sortent avec le constat suivant : « Dans la région de Tombouctou, les déterminants des conflits sont nombreux. Mais sont à prendre en grande vigilance, les déterminants relatifs à la faiblesse des investissements socio- productifs qui laissent le sentiment aux populations d’être abandonnées par l’État ; une Gouvernance médiocre des affaires publiques et l’affaiblissement de l’État et la montée de la criminalité organisée. Il importe de noter que la région est sous forte pression des terroristes avec comme impact la rupture des activités socio-économiques et une accentuation de l’isolement de la région. »

Dans ces différents rapports, on se rend compte également que la gestion des conflits a été pratiquement les mêmes. Plusieurs mécanismes ont été adoptés. Parmi ceux-ci, nous retrouvons des mécanismes traditionnels et modernes de la gestion des conflits. À lire ces rapports des experts du CERCAD, nous nous rendons compte que les pouvoirs traditionnels jouent un rôle prépondérant dans la pacification dans les différentes régions du pays puisque tous les citoyens leur font confiance. Alors, leurs sentences arrivent à résoudre maints maux. Les femmes, lit-on dans les différents rapports, jouent également un rôle essentiel non seulement dans l’aggravation des conflits, mais aussi dans leur apaisement.

Les experts du CERCAD n’ont pas manqué, dans chacun de ces sept rapports, de formuler des recommandations aux autorités puisqu’ils remarquent que les mécanismes traditionnels subissent de plus en plus des instrumentations de la part des politiques depuis l’irruption de cette dernière dans l’espace communautaire. Ces recommandations visent la valorisation du standard « Ensemble vers la Réconciliation pour la Paix » afin de sensibiliser les citoyens aux valeurs de la République, mais et surtout inculquer une culture de la paix au sein de chaque région. Cette sensibilisation marche en ligne droite avec une éducation à la citoyenneté, lit-on dans lesdits rapports.

Le CERCAD recommande également la valorisation des mécanismes traditionnels afin de faciliter la mise en place, dans chaque commune, des comités de réconciliation dans lesdites communes. Outre cela, il suggère l’élaboration d’un outil d’identification et de suivi des conflits au niveau de la commune. Enfin, les experts du CERCAD recommandent la validation de la liste des personnes ressources identifiées sur la base de l’inclusivité et de la compétence afin de faciliter la mise en place des Equipes Régionales d’Appui à la Réconciliation (ERAR). Pour ce faire, il convient de prioriser le dialogue, précise-t-on dans les rapports après avoir indiqué les modalités de sélection de ces personnes ressources au sein de chaque commune.

Fousseni TOGOLA
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