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Edito : Le piège de l’impunité
Publié le jeudi 13 juin 2013  |  Le 22 Septembre


© Autre presse par DR
Chahana Takiou, Directeur publication 22 Septembre


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Les négociations entre le MNLA et le HCUA (Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad) d’un côté et le gouvernement du Mali et les FPR (les Forces Patriotiques de Résistance) de l’autre, piétinent à Ouagadougou. Résultat : l’Accord attendu depuis le lundi 10 juin n’est toujours pas signé. Le Président du Faso est parti en mission à Bruxelles. Tiébilé Dramé, l’émissaire de Dioncounda Traoré, est revenu à Bamako mardi pour rendre compte des différents rounds des négociations. Il a été rejoint mercredi par le ministre des Affaires étrangères burkinabé, Djibril Bassolé, le représentant de l’UA et de l’ONU à Bamako.

Le projet de document soumis par Blaise Compaoré n’enchante pas beaucoup le Mali. En effet, en plus des modalités pratiques du cantonnement du MNLA et du modus operandi de l’armée à Kidal, d’autres points font l’objet de blocage. Il s’agit du mot « Azawad » et de la suspension des poursuites contre des éléments des deux organisations terroristes (MNLA et HCUA).
Tiébilé Dramé doit tenir bon pour ne pas engager le pays dans de nouvelles difficultés comme celles relatives à l’impunité. Oui aux négociations mais non à l’impunité. Ceux qui ont commis des crimes doivent payer tôt au tard. Le cas, le plus édifiant, est celui de l’ancien président tchadien, Hissein Habré, poursuivi présentement pour des crimes commis, il y a plus de deux décennies.
Le mot « Azawad » peut être accepté dans le document, à notre avis, en attendant la dissolution de ces mouvements. Il y avait déjà eu une jurisprudence en la matière dans les années 1990 avec le MPLA, FIAA, MPA, FPLA, l’ARLA, MFUA. Le A final, c’est bien l’Azawad. Le pacte national a été signé avec eux, avec les mêmes sigles jusqu’à leur dissolution. Alors, nous estimons que cette difficulté est minime pour être un facteur de blocage de négociations honnêtes et sincères.
Là où Tiébilé Dramé doit être ferme, c’est sur les poursuites judiciaires déjà engagées. Le peuple malien ne comprendra jamais et ne tolérera jamais que ceux qui ont commis des crimes abominables restent impunis.
Sans la justice, il n’y aura jamais de paix durable. Le pardon n’exclut pas la justice. Il ne s’agit pas de poursuivre tous les combattants et cadres du MNLA, mais ceux qui ont les mains tachées de sang.
Tiébilé Dramé, on le sait, est un fin négociateur, un diplomate chevronné, un homme de Lettres, mais il doit faire attention pour ne pas être piégé par le glissement sémantique de « suspension des poursuites », qui pourrait être plus tard interprétée comme une « annulation des poursuites ». Ni l’une ni l’autre.
Selon RFI, à Bruxelles, New York et Addis-Abeba, tout le monde a les yeux rivés sur Bamako. Les facteurs de blocage sont aujourd’hui dans la capitale malienne, assure un négociateur européen, qui ajoute : « Si le Mali est trop gourmand, il prendra la responsabilité d’un échec lourd de conséquences ». Que non ! Négocier ne veut pas dire compromission ou capitulation. Il s’agit là de défendre les intérêts d’une nation, dans le cadre de l’unité nationale et non de jouer à la complaisance, qui ne sert qu’à retarder l’explosion de la bombe : la guerre civile. Que Dieu nous éloigne de ce scénario-catastrophe pour le pays ! Alors, vivement que dans l’Accord de Ouagadougou soit inscrite, en lettres d’or, la fin de l’impunité.

Chahana Takiou

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