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Second mandat d’IBK : Vers un régime militaro-confessionnel accompli
Publié le mardi 25 septembre 2018  |  Le Témoin
Célébration
© aBamako.com par DR
Célébration du 58è anniversaire de la fête de l`Indépendance
Bamako, le 22 septembre 2018. Le Président réélu, S.E.M. Ibrahim Boubacar KEÏTA a commémoré en présence de nombreux invités de marque, le 58è anniversaire de la fête de l`Indépendance du Mali.
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En le transposant dans la trinité chrétienne, la dévotion des hautes autorités aux entités militaires et confessionnelles se résume à ceci : mon pouvoir, les religieux et la puissance publique. En effet, le régime d’IBK pulvérise manifestement tous les records en termes d’allégeance à l’élite militaire et de culte voué aux milieux confessionnels. Jamais l’Etat n’a autant couru le risque d’une absorption définitive par la religion dominante. Ses différents gourous selon leur degré de connivence avec le pouvoir - sont cajolés, choyés et comblés de privilèges en tous genres, y compris des moyens médiatiques leur permettant de mieux asseoir leur influence sur une population réduite à trouver refuge dans la spiritualité.

La multiplication d’organes audio-visuels à caractère confessionnel en est devenue légion avec son cortège de compromissions et de périls sur la laïcité de l’Etat. Ce n’est pas tout. Comme si cela ne suffisait pas, les indices de «confessionnalisation» de l’Etat viennent d’être corroborés par cette mesure de haute portée régalienne à connotation religieuse ayant consisté à conforter certaines tendances islamistes par l’extension spectaculaire du nombre de jours fériés. Des fêtes religieuses jusqu’ici ordinaires sont ainsi ajoutées aux nombreux jours chômés avec tout ce que cette tendance à l’oisiveté implique comme manques à gagner financiers et d’emprise du religieux sur les leviers décisionnels du pouvoir au grand dam du politique relégué au second plan sur ses platebandes propres.

Les tribulations du Code de la famille sont passées par là, mais ce n’est après tout qu’une jonction de l’acte à la parole, pour qui se souvient avoir déjà entendu le président de la République affirmer sans ciller être redevable au monde musulman de son accession à la magistrature suprême. Doit-il également son pouvoir à l’armée ? La question est d’autant plus à propos que les hautes autorités viennent de s’illustrer par une dévotion similaire à l’armée, matérialisée par des attributions trop généreuses de dignités militaires.

Difficile de dire de combien ont été multipliées les proportions déjà si décriées dans l’opinion, mais pour sûr elles augmentent de façon exceptionnelle en même temps que leur lot d’iniquités, de probables frustrations imputables aux privilèges à incidences financières. En effet, une première vague d’officiers promus au grade de Général viennent d’être grevés par une seconde pour laquelle une session expresse du conseil des Ministres a été convoquée dans la foulée des festivités commémoratives de l’Indépendance nationale. En ont bénéficié près d’une dizaine hauts gradés parmi lesquels figurent des miraculeux de l’affaire Sanogo et rescapés de la vague de diplomates rappelés après la présidentielle.

En tout état de cause, le pouvoir n’est pas moins aux petits soins des bottes tout aussi cajolées et caressées dans le sens du poil. S’y ajoute aussi qu’au détour d’une laborieuse réhabilitation du système défensif national une loi de Programmation militaire absorbe les efforts budgétaires massivement orientées vers ledit secteur sans que se dessine pour l’heure l’assurance que la sécurité et l’intégrité du territoire nationale seront un jour exclusivement dévolues aux forces nationales. En attendant, qu’il s’agisse de l’armée ou des religieux, la quiétude de l’autorité politique contre les velléités contestataires est quant à elle assurée.

A Keïta
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