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Mévente et menace sur la survie des huileries du Mali: la FENAPHAB dénonce la concurrence déloyale
Publié le mardi 25 septembre 2018  |  Info Matin
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Les unités de production d’huile et d’aliment de bétail du Mali sont au bord de la faillite, à cause de la mévente occasionnée par une concurrence déloyale de produits importés. Inquiet face à la situation et au silence des autorités, la Fédération nationale des producteurs d’huile et d’aliment de bétail du Mali a rencontré, hier lundi, la presse à la direction nationale des industries, à Lafiabougou.

La conférence était animée par le président de la FANAPHAB, Fantamady Keita, et le secrétaire général, M. Sidiki Diabaté. On y notait également la présence de plusieurs autres responsables de fédération.
Selon le secrétaire général, la Fédération nationale des producteurs d’huile et d’aliment de bétail (FENAPHAB) fait actuellement face à de nombreuses difficultés qui menacent même la survie de différentes unités de production, à travers le pays. Il s’agit selon lui, entre autres des coûts élevés de l’électricité, de la matière première (la graine de coton qui est passé de 12?500 francs/t en 2005 à 106?200 francs/t présentement)?; du transport de la matière première, de la concurrence déloyale, la fraude et des difficultés de commercialisation de l’huile et de l’aliment bétail. Selon le conférencier, c’est des produits d’huile frauduleusement importés qui livrent une concurrence déloyale contre les huiles produites par nos unités, malgré les slogans des autorités de promouvoir et de privilégier les industries locales. En effet, poursuit-il, notre pays dispose de nos jours 86 unités de production fonctionnelles, dont 77 sont membres de la FENAPHAB. Chacune de ces unités emploie de 70 à 300 personnes (Maliens). Ce qui fait au moins 10?000 emplois permanents et saisonniers et plus de 2000 femmes collaboratrices extérieures dans le domaine du savon artisanal. Mieux, poursuit le conférencier, la FENAPHAB achète toute la production de la graine de coton de la CMDT chaque année (300?000) tonnes pour une valeur de plus de 35 milliards de francs CFA.
La mévente actuelle de l’huile des unités nationales s’explique par la concurrence déloyale parce que le gouvernement accorde des exonérations aux opérateurs économiques qui importent l’huile à bon marché avec souvent des qualités qui laissent à désirer. Ajoutés à la fraude, les producteurs locaux ne peuvent être qu’au bord de la faillite, a-t-il déploré. Aujourd’hui, prévient le conférencier Diabaté, cette faillite n’arrange ni les promoteurs encore moins le gouvernement qui a la responsabilité de garantir l’emploi à tous les bras valides.
Selon Sidiki Diabaté, pas moins de 20 millions de litres d’huile sont stockés au niveau des unités maliennes, à cause de la mévente, pour une valeur de 13 à 14 milliards de francs, alors que les promoteurs de ces unités doivent faire face à des obligations d’engagements de dette et d’achat de matière première.
Il ne s’agit nullement pas d’une quelconque question de qualité à l’origine de cette situation. Car selon lui, les huiles produites sur place au Mali sont contrôlées par trois laboratoires certifiés de la place, dont le Laboratoire national de la santé et celui du Cerfitex à Ségou. Pour le président de la fédération, le problème dont souffrent les promoteurs d’huilerie et d’aliment bétail s’explique par un manque de volonté politique. Et pour cause?? Depuis plusieurs mois, les responsables de la FENAPHAB courent, sans succès, derrière une audience au ministère de l’Économie et des finances et à la direction des douanes.
Au même moment, dans la sous-région, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et même le Burkina Faso ont pris des décisions politiques pour interdire la vente de ces produits (huile interdite à la commercialisation en Europe et en Asie) sur leur territoire.
Selon le président de la FENAPHAB, il semble que tout est mis en œuvre, à un certain niveau de l’État, pour couler les unités locales. Car, cet État qui protège la production nationale d’aliment bétail des unités de production sur place, contre toute exportation, expose l’huile de ces mêmes unités à la concurrence déloyale.
Le président Fantamady Keita, qui a salué la ténacité de ses membres face à cette crise, a appelé les plus hautes autorités à jouer pleinement leur part de responsabilité pour l’égalité de tous les fils du pays devant la loi.

Par Sidi DAO
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