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Bara Muso : Témoignages accablants de consommateurs, les décideurs interpellés
Publié le lundi 8 octobre 2018  |  La Sirène
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Nous en parlions dans notre parution n°179 sous le titre "Produits Bara Muso : Des officines pour vendre la maladie". Il n’en fallait pas plus pour que des concitoyens qui ont déjà fait les frais de ces produits mis sur le marché malien par la Société Aminata Konaté, nous fassent part du calvaire qu’ils ont vécu quand ils consommaient ces bouillons. Des témoignages qui font cas de la souillure des produits Bara Muso, sources de nombreuses maladies.



Au nombre de ces témoignages, d’abord ceux-là faits sur le web après lecture de notre article sur des sites d’information. Pour cet internaute sur le site Malijet, il faut forcément demander les services d’un laboratoire pour tester la qualité des produits de la Société Aminata Konaté : "Je suis parfaitement d’accord avec vous. La preuve : versez dans un verre d’eau ces poudres (oignon, ail, soumbala, etc.), laissez reposer quelques minutes et vous allez voir du sable écrasé au fond du verre. Une honte pour nous", regrette-t-il.

Pour Issouf, un autre internaute sur le même site, "la société a su faire son marketing au point que les gens ne savent plus que la qualité n’est pas bonne : prenez son fakoye et à chaque fois que vous en mangez c’est des problèmes. Honte à ‘Bara Muso’ et à tous ceux qui la défendent parce que c’est du faux".

Sur la même toile, Amita enfonce le clou : "J’ai consommé ce produit pendant longtemps et mon mari avait des hémorroïdes. Mais à chaque fois qu’il utilisait le piment aromatisé son mal s’aggravait. Quand il a arrêté de consommer le piment, les hémorroïdes sont parties... Vraiment il faut qu'on arrête de manger les produits dont on ne connaît les matières premières". Des témoignages encore vérifiables sur Malijet. Mais qu’à cela ne tienne !

Loin du monde virtuel, nous avons reçu d’autres témoignages après la parution de notre article : "J’ai définitivement arrêté de consommer les produits Bara Muso, pas sur recommandations d’un médecin, mais je n’ai jamais été convaincue de leur qualité. J’ai tenté mais au finish j’ai renoncé puisque nous, moi et mon mari, avons commencé à voir notre santé se détériorer", confie une sexagénaire qui dit avoir aussi exhorté ces trois belles filles à ne plus utiliser les produits "Bara Muso".



Du chantage journalistique…

C’est le qualificatif à nous trouver par d’autres observateurs après notre précédente parution. Du chantage journalistique ? Pas du tout ! Ça aurait bien été le cas si d’autres consommateurs que nous ne connaissons ni d’Adam ni d’Eve, ne s’étaient pas joints à "La Sirène" pour décrier (à travers les témoignages ci-dessus) la qualité des produits de la Société Aminata Konaté.

Occasion pour nous également de rappeler que nous ne faisons qu’accomplir notre mission d’alerte sur un danger public à propos duquel les autorités et les associations pour la défense des consommateurs font semblant ne pas être au courant.

Ces organismes indépendants qui devraient œuvrer pour la protection des droits des consommateurs sont moribonds. Censées être à l'origine d'actions visant à informer ou à protéger les consommateurs, les associations pour la défense des consommateurs semblent être sur la même longueur d’ondes que ceux qui nous empoisonnent. L’on est en mesure aussi de douter de la bonne foi de l’Agence Nationale pour la sécurité sanitaire des Aliments qui a toujours été sollicitée mais absente.

Sous d’autres cieux

Au Maroc récemment, en avril dernier, les associations de consommateurs ont été à l’origine des déboires considérables pour trois grandes sociétés dont deux entreprises marocaines et la filiale d’une firme française. Le tort de ces entreprises n’était pas la qualité de leurs produits, mais elles avaient par cupidité fait de la surenchère sur les prix en vue de faire des profits excessifs.

Les associations de consommateurs ont appelé les populations au boycott juste sur les réseaux sociaux. L’information est passée comme une traînée de poudre et le boycott a eu un effet considérable sur ces sociétés qui ont failli fermer boutique avec des pertes de millions de dirhams. La filiale de la société française, une géante du yaourt, a connu une baisse de 20 % de son chiffre d’affaires. Une des entreprise marocaines visée dans ce mouvement de colère et qui produit de l’eau minérale et des produits laitiers a vu ses actions chuter en bourse de 17 %.

Les sociétés mises en cause ont été obligées de procéder à des baisses de prix et le PDG de la marque française a effectué le déplacement de la France pour calmer les choses au Maroc en s’adressant directement aux clients.

C’est le lieu ici d’interpeller de vive, en plus des associations de consommateurs les décideurs au premier plan. Tout ce qui touche directement à la santé des populations doit être une préoccupation de premier ordre des dirigeants. Les Ministres du développement industriel et de la promotion des investissements, du Commerce et de la concurrence, de la Santé et de l’hygiène publique sont devant leurs missions régaliennes de veiller sur la qualité de ce qui est produit et consommé par les Maliens. Il y va de leurs responsabilités de décideurs de sentinelles de politiques nationales en matière du développement industriel, d’organisation du commerce et de la protection de la santé des citoyens maliens.

Fort de ces témoignages et cas pratiques de dénonciations, les ministres ci-dessus interpellés doivent mettre leurs techniciens en œuvre pour ouvrir des enquêtes sur ces produits « Bara Muso » et au-delà, tous les autres produits servis à tour de bras aux Maliens dont la qualité et le conditionnement laissent à désirer. En tous les cas, le tribunal de l’histoire est là, imperturbable.

Affaire à suivre !

Djibril Samaké

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