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Interview de Moussa Mara : «La différence se fera par le travail pas sur l’ethnie ou sur l’appartenance politique»
Publié le mardi 25 juin 2013  |  Le Prétoire


© aBamako.com par DR
Visite du président par intérim dioncounda Traore à la mairie de la commune 4.
Photo: Moussa Mara, Maire de la commune IV


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Moussa Mara, président du parti Yelema est probablement candidat à la prochaine présidentielle. Dans ce entretien, il livre à votre journal Le Prétoire quelques grandes lignes de son projet de société. Lisez !

Le Prétoire : Redresser et renforcer l’Etat est une proposition de votre projet de société. Parlez-nous exactement des grandes lignes ?
Moussa Mara : L’Etat malien est en grande difficulté, nous le disions depuis quelques années au point de faire deux livres sur le thème. Aujourd’hui, nous n’avons pas d’autre choix que d’essayer de le remettre debout. D’abord, en gérant la question sécuritaire, la réconciliation et la sortie de crise. Ensuite, en engageant les réformes nécessaires pour renforcer les structures, armée et sécurité, justice, organisation institutionnelle, gestion de l’espace, fonctionnement de l’administration. Enfin, mettre en œuvre les actions de développement sur des bases de politiques précises inscrites dans une vision stratégique.
Croyez-vous que c’est encore possible de restaurer l’autorité de l’Etat à un moment où nous savons tous qu’il y a eu des défaillances sur tous les plans ?
Il est tout à fait possible de restaurer l’autorité de l’Etat car celle-ci a bien existé dans le passé. Ce sont plusieurs années de gabegies, d’incompétences, de prévarications qui l’ont entamée. Nous devons nous y prendre de plusieurs manières mais avec une seule constante, placer le Malien au cœur de nos actions politiques. L’Etat doit être mû par la satisfaction du Malien. Son autorité sera restaurée quand il sera efficace et quand il convaincra le citoyen. Ce dernier le respectera non pas par sa force mais par sa capacité à le sécuriser, à mettre à sa disposition les services de base, à être équitable à son égard et à tracer des perspectives pour son avenir.
Un autre Mali est-il possible ?
C’est à cela que nous travaillons et, inch’allah, on va y arriver. Un Mali de paix et de sécurité. Un Mali de justice et de démocratie où la différence se fera par le travail et l’esprit de sacrifice, pas sur l’ethnie ou la race, ni sur l’appartenance politique ou la religion.
Nos frères et sœurs ne croient pas à la date du 28 juillet prochain pour l’élection d’un président de la République ?
Si on s’engage tous à ce que l’élection ait lieu, on pourra tenir la date, allons chercher nos cartes d’électeur, mobilisons-nous, ayons l’esprit positif et travaillons ensemble à corriger les petites imperfections, et tout ira pour le mieux. Les leaders ont un rôle important à jouer en la matière.
Après plus de vingt ans de démocratie, aucun Malien n’a plus confiance aux hommes politiques. Votre avis ?
Ils ont raison d’avoir de la défiance envers les hommes politiques car ceux-ci n’ont pas été exemplaires ces dernières années. La vertu, la morale, la conscience, l’engagement patriotique n’ont pas été les valeurs les mieux partagées. Et quand ont sait que les meilleures compétences n’ont pas été souvent mises au bon endroit, tout se gâte. En même temps, il y a des hommes politiques de valeur, qui sont en mesure de redresser la barre, il y a d’autres cadres et leaders méconnus aujourd’hui qui pourront aussi améliorer l’image des leaders si on leur donne leur chance. Les Maliens doivent faire l’effort de regarder et d’analyser en profondeur afin d’identifier et d’aider à la promotion de cette nouvelle génération, et en même temps les suivre pour les amener dans le sens de l’intérêt public.
En tant qu’homme politique, votre position par rapport à l’accord de Ouaga entre l’Etat malien et les groupes rebelles ?
Un accord conclu permet d’assurer la pleine souveraineté de l’Etat sur l’ensemble du territoire et de consacrer les valeurs auxquelles nous croyons tous (intégrité territoriale, justice, laïcité…). Mais en même temps nous devons faire attention car il consacre le “tête-à-tête” entre le Mali et un groupuscule non représentatif. Faisons attention à ne pas tomber dans les mêmes pièges et rendons le processus inclusif avec la pleine participation de toutes les forces vives de notre pays. C’est ce qui garantira définitivement la paix et la réconciliation.
Dans votre proposition au peuple malien, vous évoquez que le rapport du Malien à l’administration est encore empreint de crainte, de soumission et de brimades. Croyez-vous possible de changer cela?
Cela changera si l’administration change. En quatre ans à la tête de la commune IV, nous avons modifié les rapports entre les usagers et l’administration par des mesures simples mais aussi par l’affirmation d’un leadership déterminé. Les fonctionnaires nous ont suivis. Faisons de même avec l’Etat pour que l’administration soit le lieu des solutions mais pas la source des problèmes. Le Mali serait bien servi par cela car de la confiance ainsi restaurée découleront des rapports de partenariat et de collaboration fort bénéfiques pour l’administration, le citoyen, l’Etat et le pays.
Propos recueillis par
Destin GNIMADI

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