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L’Essor N° 17464 du 27/6/2013

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Mali – Note sur les raisons du changement de gouvernement
Publié le jeudi 27 juin 2013  |  L’Essor


© aBamako.com par as
Conférence de presse de la mission du FMI dirigée par Christian Jocz, représentant Afrique du FMI.
14/12/2012. Bamako. Ministere des Finances. Tiena Coulibaly, ministre de l`Economie et des Finances.


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Le changement de gouvernement qui a eu lieu le 22 Juin est ahurissant juste un mois avant les élections. Aucune raison officielle n’a été fournie. Il semble probable que la réorganisation a été conçu pour forcer le départ de Tiena Coulibaly du ministère des Finances, et en même temps d’affaiblir le ministère par la scission de l’économie à part. Le ministre Coulibaly a résisté fortement à un certain nombre de transactions financières pour lesquelles son accord était nécessaire. Il y avait une pression très forte pour ces transactions, qui doivent être conclues avant la fin du gouvernement intérimaire. Ces opérations sont d’une telle ampleur et d’importance qu’on peut se demander si elles doivent être prises par un gouvernement provisoire avec un mandat limité dans le dernier mois de son règne. Les transactions sont également de la gouvernance douteuse en termes de procédures budgétaires et les marchés suivis.

Le nouveau ministre des Finances est un militant du parti politique du président par intérim. Il est probable qu’il soit plus sensible à la pression politique que le ministre sortant. En outre, le Ministère de l’économie, des finances et du budget (MEFB) a réussi jusqu’ici à faire respecter la discipline stricte des dépenses de manière à maintenir le budget dans le budget corrective 2013, ce qui constitue également la base pour le programme de Facilité de crédit rapide convenu avec le FMI. Cela a empêché le détournement de fonds publics pour le financement de la campagne. C’est une préoccupation de se prévaloir de cette discipline, en vertu du nouveau ministre, dans le mois restant de ce gouvernement qui sera tout pris par la campagne électorale.

Les transactions douteuses dont le gouvernement semble déterminé à conclure avant la fin de la période de transition – à tout le moins les amener à un stade où ils sont irréversibles – sont les suivants :
- A 26 milliards de F CFA (39 millions d’euros) l’accord de prêt que le gouvernement veut signer avec la banque chinoise Exim, pour financer un projet du Réseau national de sécurité, qui sera exécuté par l’entreprise chinoise ZTE. Le MEFB avait résisté à la signature de ce prêt parce que, le projet est techniquement superflu. Toutes ses caractéristiques de sécurité sont incluses dans un projet de fibre optique chinoise déjà en cours d’exécution.

- Un autre accord de prêt doit être signé avec la banque chinoise Exim, pour 40 milliards de francs CFA (80 millions de dollars US) pour la livraison de 600 camions fabriqués en Chine pour profiter à l’économie malienne. Le MEFB avait résisté car il n’est pas clair que les opérateurs économiques recevront les camions, ni dans quelles conditions ces opérateurs seraient rembourser le gouvernement.

- Le gouvernement, en particulier le ministre du Logement, veut vendre rapidement l’immobilier d’Etat dans le centre de Bamako. Ce sont des bâtiments qui ont été libérés après que le gouvernement a déménagé à la cité administrative et ailleurs dans le quartier ACI 2000. Le MEFB a résisté à cette transaction comme étant en dehors du mandat du gouvernement intérimaire.

- L’achat de quelque 60 véhicules à la présidence et au bureau du Premier ministre pour un coût de 2,2 milliards de francs CFA (3,4 millions d’euros) à la société CFAO. Le MEFB avait résisté à cet achat en le qualifiant de frivole en si peu de temps avant la fin de ce gouvernement et de ne pas être en conformité avec les priorités nationales.

- Un contrat d’une valeur de 4,4 milliards de francs CFA (6,7 millions d’euros) avec la société chinoise CHECHEC pour réhabiliter le palais présidentiel de Koulouba. Le MEFB a été d’avis qu’il est préférable de laisser ce contrat au nouveau gouvernement et nouveaux élus.

Ces transactions sont discutables pour plusieurs raisons: l’implication personnelle de hauts responsables politiques et / ou leurs parents, à défaut de se conformer aux procédures budgétaires et les marchés classiques (elles sont toutes non-soumission des contrats – Entente Directe ou gré-à-gré), la rapidité avec laquelle elles sont traitées pour être conclu avant la fin du mois de juillet qui ne permet pas l’examen et le contrôle approprié et le fait qu’ils sont d’une ampleur et la nature qui les rend ne relèvent pas du mandat limité du gouvernement intérimaire.

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