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L’ombre d’Iyad, de Kouffa et de Djamel plane sur l’accord de paix: Le processus du DDR va-t-il encore être perturbé ?
Publié le lundi 12 novembre 2018  |  Infosept
Iyad
© Autre presse par DR
Iyad Ag Ghaly
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Depuis la mise en œuvre de l’accord pour la Paix et la réconciliation, à chaque fois que l’on amorce un virage important, les djihadistes se font entendre, soit par un communiqué menaçant, soit par des attentats récurrents. Alors que le processus du DDR vient d’être relancé dans les régions concernées, Iyad Ag Ghaly, Djamel Okacha dit Yahya Abou Amane et Amadou Kouffa, dans une vidéo, appellent leurs adeptes, particulièrement les peuls, à poursuivre le Djihad. Par cet appel, ne vont-ils pas créer la psychose surtout en se rappelant de l’attentat meurtrier du camp du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) de Gao le 18 janvier 2017 ?

L’Accord pour la Paix et la Réconciliation a été signé en 2015 par la CMA, la Plateforme et le Gouvernement malien sous la supervision de la Communauté internationale. Et l’une des clauses de cet accord est la mise en place des patrouilles mixtes et le Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) des anciens combattants afin de bâtir une armée mixte reconstituée.

La première tentative pour la mise en place du MOC a été sanglante avec l’attentat le plus meurtrier jamais commis au Mali. En effet, il a été perpétré un matin du mercredi 18 janvier 2017 dans le camp du MOC à Gao, situé à proximité de l’aéroport. Le bilan était de plus de 60 morts. S’y trouvaient environ 600 combattants des groupes armés de la CMA, de la Plateforme et quelques militaires maliens. L’attaque a été revendiquée par Al-Mourabitoun, affilié à Al Qaida au Maghreb Islamique. Cet acte d’une extrême gravité a non seulement semé le doute, mais aussi et surtout retardé la mise en œuvre de l’Accord.

Quant à la MINUSMA et Barkhane, elles paraissaient aux yeux des observateurs comme étant des forces qui ne font pas assez. Les cinq pays du Sahel ont voulu prendre leur destin en mains, en mettant en place une force conjointe, appelée force conjointe du G5 Sahel. Idriss Deby, Mahamadou Issoufou, Roch Marc Kaboré, Ibrahim Boubacar Keita et Mohamed Ould Abdoul Aziz avaient entamé des démarches auprès des donateurs pour plus de moyens logistiques et financiers pour son opérationnalisation. Son quartier général étant à Mopti, au Mali, l’épicentre du terrorisme, le G5 sahel prenait forme avec quelques opérations sur le terrain.

Cet élan sera brisé par l’attaque du Q-G, le vendredi 29 juin 2018. Revendiqué par le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance jihadiste du Sahel liée à Al-Qaïda, ce deuxième attentat après celui perpétré à Gao, même s’il n’a pas causé beaucoup de victimes et de dégâts matériels, a contribué à démoraliser les pays membres et fait ralentir les partenaires financiers.
Comme si cela ne suffisait pas, vingt-quatre heures après le lancement du processus de DDR, le mercredi 6 novembre, trois djihadistes et non des moindres, Iyad Ag Ghaly, Djamel Okacha dit Yahya Abou Amane et Amadou Kouffa, ont diffusé une vidéo dans laquelle Kouffa appelle tous les peuls à travers le monde, au djihad.

La question que l’on devrait se poser est de savoir si le message s’adressait seulement aux peuls. La réponse semble être non, surtout quand on sait qu’à la veille de chaque évènement majeur, concernant la mise en place de l’Accord, les djihadistes ont toujours fait parler d’eux, soit en menaçant de perturber ou en agissant, à travers des attentats.

En somme, les trois parties signataires de l’Accord que sont le gouvernement, la CMA et la Plateforme, doivent d’abord mutualiser leurs efforts, avant de solliciter les forces étrangères, Barkhane et MINUSMA, afin que le processus de mise en œuvre de l’Accord ne soit plus interrompu.

Youssouf Sissoko
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