Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Concertations régionales: Pourquoi le MPR de Choguel Kokalla Maïga ne participera pas
Publié le mercredi 14 novembre 2018  |  Le Républicain
Point
© aBamako.com par Androuicha
Point de presse du ministre Choguel Maiga sur l`actualité gouvernementale
Bamako, le 13 mars 2015. Le Ministre de de l’Economie numérique, de L‘Information et de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, M. Choguel Kokala MAIGA était devant la presse nationale et internationale pour éclairer la lanterne sur l`étape actuelle de l`enquête en cours sur l`attentat perpétré le 6 mars 2015 au restaurant "La Terrasse``.
Comment


Selon Choguel Maïga, pour aplanir la désapprobation générale suscitée par le projet de loi portant « découpage administratif », le projet de réorganisation administrative, que le ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation a décidé d’organiser des concertations régionales afin de recueillir l’avis des populations. Mais, le MPR a choisi de ne pas y participer, par fidélité à une ligne de conduite, celle qui consiste à ne s’associer à aucune action tendant à diviser notre pays ou à poser les fondements de sa partition future, explique Choguel Kokalla Maïga, Président du MPR, dans un communiqué de presse en date du 11 novembre 2018, déposé à notre rédaction. Pour le MPR, les raisons évoquées pour procéder à la réorganisation administrative envisagée ne sont que des prétextes.

« Dans le courant de la première semaine du mois d’octobre 2018, fuite organisée ou négligence administrative, le peuple malien prend connaissance, par le canal des réseaux sociaux, d’un projet de loi portant « découpage administratif », d’un projet de réorganisation administrative avec « création de circonscriptions administratives et de collectivités territoriales ; rattachement des villages, fractions, quartiers, communes et cercles ». Si le nombre de régions ne varie pas, le projet prévoit une augmentation exponentielle du nombre de cercles et de communes », explique Choguel Kokalla Maïga, Président du MPR.

Selon lui, c’est pour aplanir la désapprobation générale suscitée par ce projet, que le ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation a décidé d’organiser des concertations régionales afin de recueillir l’avis des populations. « Le MPR a choisi de ne pas y participer, pas par opposition de principe au régime, mais par fidélité à une ligne de conduite, celle qui consiste à ne s’associer à aucune action tendant à diviser notre pays ou à poser les fondements de sa partition future », explique le document. Quelles en sont les raisons ?

La première raison tient à la manière dont ces assises sont organisées. Le projet a manqué d’associer « le peuple, à travers ses différentes composantes », absence d’un « travail en amont », suffisamment à l’avance. Le projet gouvernemental a-t-il été préparé et présenté par des spécialistes du droit et des experts en différents domaines, qui afin que ces derniers statuent sur son opportunité, sa pertinence, sa viabilité et sa faisabilité ? « Ce travail en amont n’a pas été effectué dans le cas d’espèce. Tout se passe comme si, à la suite du tollé provoqué par la découverte du projet, au préalable tenu secret, le ministère en charge de la Décentralisation a cherché à se rattraper à travers des concertations régionales ; d’où la grande précipitation avec laquelle celles-ci sont convoquées », souligne Choguel K. Maïga.

Des documents de travail ont été élaborés : un livret par région. Quand ont-ils été élaborés ? Où ont-ils été élaborés ? Qui en sont les auteurs ? En quoi concourent-ils à mettre fin à la rébellion avec le rétablissement de l’autorité de l’Etat sur l’intégralité du territoire ? Telles sont certaines des questions que l’on est en droit de se poser et qui, à ce jour, restent sans réponse, selon le président du MPR. Il évoque d’autres raisons de son refus de prendre part à la rencontre, tenant à la qualité des participants, et à l’opportunité des assises envisagées.

Le projet de réorganisation administrative est présenté comme un « moyen de rapprocher davantage l’administration des populations », de « redimensionner les grands espaces pour permettre à l’Etat de mieux encadrer les collectivités territoriales et de favoriser l’atteinte des objectifs de développement de économique, social et culturel ». Retenons, pour les besoins d’une hypothèse, que cela soit le motif réel incitant le pouvoir à procéder à une réorganisation territoriale.

La vérification de l’hypothèse fera relever son caractère spécieux, poursuit le document. « En effet, le constat qui se dégage est que l’entreprise, toute louable qu’elle serait, ne s’inscrit pas dans les priorités qui doivent être les nôtres en cette phase de l’histoire de notre pays. Pour parler d’un meilleur encadrement des populations, il faudrait d’abord que celles-ci soient sécurisées, vivent en harmonie les unes avec les autres, se sentent complémentaires, solidaires. En outre, un Etat administre un territoire après l’avoir, au préalable, contrôlé et sécurisé. Or, tel n’est pas le cas de l’Etat malien actuellement. Plus des deux tiers du territoire échappent à son contrôle. Alors, de quelle utilité serait une réorganisation d’un territoire placé sous coupe réglée par les fossoyeurs de l’unité nationale ? », s’interroge Choguel Maïga. Selon lui, les raisons évoquées pour procéder à la réorganisation administrative envisagée ne sont que des prétextes.

En outre, indique-t-il, « il n’échappe à personne qu’en augmentant, particulièrement dans le Nord avec une discrimination flagrante en faveur de certaines communautés, le nombre de régions, le nombre de cercles, le nombre de communes, on augmente, systématiquement le nombre de présidents de conseil de régions, de présidents de conseils de cercles, de maires, de députés, de sénateurs, de conseillers… Du coup, une tendance se trouve inversée, la tendance naturelle, avec la transformation d’une minorité sociologique en majorité politique. Ainsi se trouvent posés les fondements d’une gestion de l’Etat sur des bases ethniques et discriminatoires ».

Pour le MPR, au sortir de la dernière élection présidentielle avec la crise qui en a résulté, ajoutée à celle qui prévaut depuis janvier 2012 ayant conduit à la partition de fait du Mali, les priorités pour notre peuple se situent ailleurs. L’important consiste à : considérer que la Patrie est en danger et à agir en conséquence en retenant que la rébellion n’est pas encore terminée, en plaçant la sécurisation des régions troublées au centre des préoccupations ; se donner des délais pour parvenir à cette sécurisation ; recouvrer notre souveraineté nationale ; restaurer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national en mettant fin en particulier à la situation qui prévaut à Kidal et qui fait de cette localité un Etat dans l’Etat, en appliquant le DDR pour autoriser le redéploiement de l’Armée et de l’Administration dans les régions qui continuent d’échapper au contrôle du Gouvernement ; rétablir la confiance et le dialogue entre les décideurs politiques d’une part, entre ces mêmes décideurs et les populations d’autre part en faisant accepter, au terme d’un débat sincère, les conditions de tenue d’élections au terme desquelles chacun se reconnaîtra dans les résultats proclamés.

« Le MPR choisit de se désolidariser de l’entreprise estimant qu’elle ne ferait qu’ajouter à toute une série de décisions non suivies d’effet tout en compromettant, dangereusement, l’intégrité territoriale, l’unité nationale et la cohésion sociale. Expliquer son choix lui a été également l’occasion d’attirer l’attention sur les défis à relever pour une véritable sortie de crise », conclut le document.

B. Daou
Commentaires