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Entre nous : Un vide politique autour du gouvernement ?
Publié le mardi 20 novembre 2018  |  Le challenger
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De façon unanime, la classe politique semble bouder les concertations régionales organisées autour du projet de réorganisation administrative tenues dans tous les chefs-lieux de région à l’exception de Gao.

La Plateforme Ensemble pour le Mali (EPM) opte pour le silence et ne lève pas le petit doigt pour soutenir le gouvernement. Les ténors de l’EPM ont décidé de bouder ces concertations régionales. A quelques heures de l’ouverture de ces assises, le Président de l’EPM, Dr Bocary Tréta, qui avait déjà fait part de ses réserves sur la prorogation du mandat des députés, a choisi d’aller en voyage. Au sein de la Plateforme ayant servi de socle à la réélection du Président IBK, règne une grande frustration qui a éclaté au grand jour après la formation du premier gouvernement de ce second mandat. Les différentes composantes de cette plateforme digèrent mal leur mise à l’écart. Récemment, les députés de la majorité ont clairement demandé, lors d’une rencontre avec le Premier ministre, un réaménagement de l’équipe gouvernementale pour intégrer certaines forces alliées.

Les chefs des partis membres de l’EPM sont-ils en train de créer un vide autour du gouvernement? Ils n’iront cetainement pas jusqu’à engager une attaque frontale avec le Premier ministre et son équipe comme le font le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie et la Convergence des Forces Patriotiques, mais ils ne sont pas prêts à aller au charbon pour défendre la ligne gouvernementale. Une telle posture pourrait être très préjudiciable aux réformes politiques et institutionnelles que le Président Kéïta envisage de mener. Jusque- là, le Chef de l’Etat qui s’exprime rarement, a su se mettre au-dessus de la mêlée. Le Chef du gouvernement doit rectifier le tir en associant davantage les composantes de l’EPM à la gestion des affaires publiques et en instaurant un cadre de discussion avec elles, s’il n’est pas trop tard.

Le FDS conteste la légitimité de la première institution à savoir, le Président de la République. Selon le Chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé, « Tout dialogue politique doit être d’abord focalisé sur la question de la légitimité des institutions, notamment la première institution qui est le Président de la République ». La Convergence des Forces Patriotiques conteste la prorogation du mandat des députés à l’Assemblée nationale et n’hésitera pas à combattre une institution qu’elle jugera illégitime et illégale à partir du 1er janvier 2019. Et cette Assemblée nationale « illégitime et illégale » devra statuer sur le projet de réorganisation administrative et le projet de révision de la constitution du 25 février 1992. Car le gouvernement ne dispose pas suffisamment de temps pour faire examiner ces textes importants par l’Assemblée nationale d’ici le 31 décembre, date de la fin du mandat constitutionnel des honorables parlementaires. C’est à partir de janvier 2019 que les grandes batailles seront probablement engagées.

Sans une démarche consensuelle, il serait difficile de mener les réformes voulues par Président de la République. Tout recours à la répression pour faire passer les réformes comme cela se dessine, pourrait créer les conditions d’une explosion dans un contexte de mécontentement généralisé et précipitera le pays, vers une partition.

Par Chiaka Doumbia
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