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Gilets pare-coups policiers pour la presse : Non, la rigolade doit avoir vécu
Publié le mercredi 21 novembre 2018  |  Le Démocrate
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Les journalistes maliens, tel un enfant corrigé à qui on finit par donner une sucette (bonbon kalamani) pour l’amadouer, ont accepté de recevoir des gilets de marque «Pare-coup policiers » avec joie.

Le cadeau attrape-nigaud était assorti d’une promesse (qui n’engage que celui qui y croit) de la part du bourreau : comme ça on vous reconnaîtra et on vous distinguera des manifestants. Donc nous ne vous frapperons plus avec nos matraques et nos rangers, vos matériels ne seront plus brisés et vous ne serez plus conduits au poste. C’est Omar Baba Traore qui eut l’honneur de recevoir les sous-officiers de police (ceux-là mêmes qui frappent !) venus proposer la promesse de sucette…pardon, de gilets. 2000 gilets !



La promesse fut vite tenue. C’est avec joie (et autres choses à garder en famille) que les journalistes ont reçu les gilets. Mais d’où cette idée de gilets ? Le 2 juin et en couvrant une manifestation de l’opposition, les journalistes furent traités avec furie par les forces de l’ordre/de la répression d’IBK : gaz, coups de matraque, matériel de travail brisé ou saisi et conduite au cachot.

IBK s’est rappelé qu’il était candidat à sa propre succession à Koulouba. Or les bailleurs de fonds, ONG et autres ont été courroucés par le tabassage des hommes de presse. Il faut réparer : vis à vis de la Com Internat. En faisant quoi ? En essuyant les larmes des enfants : paroles agréables et promesses. D’où l’idée de gilets pour faire la différence manifestants/journalistes. Depuis, les heureux journalistes qui ont un gilet viennent en « tenue » aux manifestations. (Ceux qui n’ont pas de gilets n’ont pas intérêt à s’y rendre. Surtout s’ils sont repérés).



Le vendredi, les forces dites de l’ordre et de sécurité ont sauvagement tabassé un député portant ses insignes et son écharpe. Quand ils ont eu la conviction qu’il était mort (je parle sous le contrôle de l’Honorable Oumar Mariko), ils l’ont laissé par terre. Les journalistes ont eu aussi été violentés aussi, malgré le gilet. On en a parlé il n’y a pas longtemps entre journalistes. « Dieu est plus rapide que son messager », dit le proverbe malien.

A.Tall

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