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Conflit intercommunautaire opposant peulhs et dogons : Les associations de griots des deux communautés s’impliquent
Publié le samedi 15 decembre 2018  |  Aujourd`hui
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Soucieux de la recrudescence de la situation sécuritaire qui secoue le centre de notre pays en particulier le pays Dogon, les regroupements de griots des communautés peulh et dogon, notamment la Coalition Dental Niebe et l’Association griots dogons ont organisé, le samedi 8 décembre dernier, à la Maison de la presse, une conférence de presse afin d’apporter leur partition à l’avènement de la paix dans cette zone, à travers une analyse approfondie des pistes de solutions pour une sortie de crise.

Selon le conférencier, il y a plusieurs mois, presque jour pour jour, que le pays dogon est secoué par un conflit opposant les communautés dogon et peulh faisant ainsi de nombreuses victimes. Et de poursuivre que les deux communautés n’ont jamais connu une telle barbarie avec des massacres perpétuels qui tourmentent tous les ressortissants de cette zone.



“Ces communautés ont vécu ensemble en harmonie parfaite sans aucune difficulté. Elles se sont toujours honorées l’une envers l’autre. Ainsi, elles buvaient, mangeaient et s’engageaient ensemble dans tous leurs actes. Elles vivaient en paix sans aucun trouble ni violence. Si un conflit s’établit aujourd’hui entre ces deux communautés, nous étant leurs griots, avons le devoir de jouer ce rôle important de négociateur qui est le nôtre”, a-t-il ajouté.

A le croire, le rôle de ces deux associations est de promouvoir la paix, la réconciliation, le respect, les pourparlers, la cohésion sociale, la solidarité, l’esprit de partage et le bien vivre entre les hommes. Cela, dit-il, a toujours existé depuis nos grands-parents jusqu’à nos jours.



“Notre grande Afrique, le berceau de l’humanité, connait la valeur de l’homme et a toujours respecté cette tradition qui couronne la paix éternelle. Nous avons toujours été les conseillers, les réconciliateurs, lorsque deux villages se disputent, lorsque deux hommes se disputent, lorsque deux tribus ou communautés se disputent”, a-t-il laissé entendre.

L’Opération Barkhane et le G5 Sahel interpelés

A ses dires, ce conflit est un défi majeur qui appelle à la concertation. Avant de souligner qu’il grand temps que les parties belligérantes s’écoutent afin de mettre fin définitivement à ce désaccord. “Nous sommes convaincus que nos valeurs coutumières n’ont pas perdu leurs valeurs, c’est pour cela que nous sommes assurés qu’ils nous écouteront comme leurs grands-parents ont écouté et respecté les engagements et les prières de grands-parents. Nous devons renforcer notre lien de solidarité pour que la paix règne sur notre communauté”, a-t-il indiqué.

A le croire, les expériences d’autres pays à travers le monde renseignent que les processus de réconciliation sont, par nature, complexes et passent souvent par plusieurs étapes qui peuvent se relever comme des opportunités, tout comme elles peuvent constituer un dilemme pour tout un peuple.

Il a saisi l’occasion pour interpeller le gouvernement et la Communauté internationale afin qu’ils puissent se rappeler leur rôle de protecteur des citoyens et de leurs biens. Et de dénoncer le silence et l’inaction de l’Etat et ses partenaires sur les différends fictifs opposants les peulhs et les dogons. “Nous regrettons que Barkhane ait pu contrôler la région de Kidal pendant plusieurs mois, mais pas le centre du Mali pourtant moins vaste. Aussi, nous dénonçons l’inaction du G5 Sahel par rapport à cette question en l’invitant à s’intéresser au soi-disant conflit qui oppose les Peulhs et Dogons car ce conflit est une histoire montée de toutes pièces. Les Peulhs et Dogons ont toujours cohabité pendant plusieurs siècles avec bien sûr quelques différends, mais jamais de guerre”, a-t-il martelé.

Pour finir, il a exhorté le gouvernement malien à se ressaisir et à prendre ses responsabilités vis-à-vis de son rôle de protecteur de tous les fils du pays. “Nous demandons à la Communauté internationale, à travers la Minusma, le G5 Sahel et l’Opération Barkhane de bien faire valoir le droit international sur la protection de l’Homme”, a conclu le conférencier.

Boubacar PAÏTAO

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