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La Démocratie minimaliste de Macky Sall, le sous-traitant
Publié le mercredi 3 juillet 2013  |  Le Reporter


© Autre presse par DR
Le président du Sénégal Macky Sall


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J’ai personnellement salué l’élection de Macky Sall et avait pris le risque d’annoncer que si Wade passe dès le premier tour, il y aura des troubles sérieux au Sénégal parce que Macky Sall a mené une campagne électorale méthodique, une manière de prédire un duel de second tour entre Wade et son ancien PM. C’était sur Africable.


C’est donc dire que l’élection de ce personnage taciturne, pondéré, armé d’un mental de guerrier humble, mais têtu, moins tonitruant mais redoutablement structuré, fut un moment de revitalisation de la démocratie sénégalaise, seul pays africain francophone avec le Cameroun à n’avoir jamais connu de coup d’Etat (en dépit du coup raté contre Biya après sa succession à Ahidjo et de ce que Senghor a considéré comme le coup d’Etat manqué de Mamadou Dia).


Nous ne parlerons pas ici du bilan de Macky Sall encore moins du sentiment de lourdeur et de manque d’inventivité et d’innovation que reprochent déjà certains Sénégalais à leur quatrième président, Macky ayant l’excuse du temps insuffisant fait au palais. Ici, il s’agit de souligner l’alignement systématique de Macky Sall sur les positions françaises à propos de la crise malienne. On dira certes qu’il n’est pas le seul, ce qui n’est pas faux, les dirigeants maliens même se mirant dans les yeux de la belle et forte France. Mais, il faut reconnaître chez Macky Sall un zèle qui commence à agacer les Maliens. Il joue le violoniste habile et appliqué de la France. On l’a vu, au sortir de l’Élysée, inviter l’armée malienne à arrêter sa progression vers Kidal une fois Anéfis prise. Ce qui finira par les accords de Ouaga qui n’ont pas fini de produire tous leurs effets sur l’Unité du Mali.


On se souvient aussi des propos du président sénégalais sur la fédération comme s’il l’avait accordée à ses indépendantistes de la Casamance. Macky Sall, en bon sous-traitant de la Voix française, vient une fois de plus d’inviter les Maliens au vote même avec des conditions minimalistes de préparation. Or, lui-même, exigeait de Wade des élections libres, transparentes, crédibles organisées dans de bonnes conditions. Macky Sall, fidèle à la vassalisation des dirigeants africains, ne manque jamais une occasion de répercuter la Parole de son Maître Hollande. Qu’il le dise à nous ses frères maliens dans le sens d’un voisinage géographique, cela ne peut nullement offusquer le panafricaniste enraciné que je suis. Mais, sous-traiter même au prix du ridicule la publicisation et la diffusion des desiderata électoralistes de Hollande devient de plus en plus insultant vis-à-vis des Maliens à qui il revient, en dépit de la nécessité de l’aide, de fixer la date des élections. Ce n’est pas parce que le Malien est sérieusement affaibli que les petits champions de la course à la reconnaissance paternaliste française doivent se montrer de si zélés artistes de l’Art du perroquet.


L’auteur même de ces lignes n’a pas son nom sur la liste électorale bien que régulièrement recensé. C’est donc dire que le Mali est loin d’être prêt pour les élections dans la mesure où des milliers de Maliens se trouvent dans la même situation d’exclusion, d’oubliés. Les Maliens n’ignorent pas qu’il leur faut pour leur bénéfice un président élu. Mais, ils ne le feront pas avec le risque majeur d’une Crise postélectoraliste susceptible d’obérer les efforts de re-normalisation structurelle du pays. Macky peut continuer à se faire le porte-parole de Hollande, la réalité malienne finira par s’imposer et si nous ne disons pas ici que les élections seront reportées, il convient de dire qu’il faut un minimum de précautions pour des élections dites démocratiques. La stabilité du Mali doit faire l’économie d’une crise postélectorale.


À la crise sécuritaire, militaire que connaît le pays, ne doit venir s’ajouter des joutes de contestations de résultats électoraux.
Yaya TRAORE
Politologue Consultant
Directeur OXYGENIE S.S.E.E.C.C.O.

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