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Violations des droits de l’homme dans la région de Mopti : La MINUSMA et le HCDH déplorent les attaques successives de Koumaga et invitent le gouvernement la communauté internationale à l’action
Publié le mercredi 9 janvier 2019  |  Le Pays
Antonio
© AFP par MICHELE CATTANI
Antonio Guterres s`exprime devant les forces de la Minusma à Bamako, à l`occasion de la journée internationale des Casques bleus, mardi 29 mai.
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Dans leur rapport conjoint sur les violations des droits de l’homme dans le centre du pays notamment à Koumaga publié en début de cette semaine et qui date de décembre 2018, la MINUSMA et le HCDH font état de 24 civiles peules victimes des attaques des 23, 24 et 25 juin 2018. Ils déplorent la présence de victimes mineures parmi ces morts. Par la suite, ils formulent des recommandations au Gouvernement malien ainsi qu’à la communauté internationale afin de favoriser le vivre ensemble dans cette partie du pays.

La crise malienne en 2018 s’est délocalisée dans le centre du pays notamment dans la région de Mopti. Au début de cette semaine, la Mission multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a mené une enquête en compagnie du Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) sur les violations graves des droits de l’homme commises à Koumaga dans la commune de Foumayé, cercle de Djenné, région de Mopti les 23, 24 et 25 juin 2018. Ce document qui s’intitule « Rapport sur les abus des droits de l’homme commis dans le village de Koumaga, cercle de Djenné, Région de Mopti 23-25 juin 2018 » fait état de 58 attaques menées par des éléments dozos contre des villages peuls en 2018. Comme bilan de ces attaques, ce rapport documente la mort de 195 personnes civiles, dont 12 enfants et sept femmes. Outre ces cas, il fait état également de la disparition de 14 personnes, dont 4 enfants. Ces atrocités ont également provoqué le déplacement de 3000 personnes.



Pour le cas précis du village de Koumaga, le rapport documente les attaques des 23, 24 et 25 juin 2018 par des éléments dozo. Selon ce rapport, 24 civils peuls ont été victimes de ces attaques parmi lesquels s’y trouvent 5 mineurs. Certaines de ces victimes ont été tuées à bout portant à l’aide de fusils de chasse ou d’armes automatiques, note ledit rapport qui énumère les formes de violations perpétrées au cours de cette attaque. Comme violation, on peut lire des atteintes à l’intégrité physique, des atteintes aux droits à la liberté et des atteintes au droit à la propriété.

Les Nations-Unies à travers ce rapport déplorent le peu d’engagements des autorités maliennes et cela, malgré qu’elles aient communiqué d’avoir chargé les Fama à « procéder au désarmement de tous les détenteurs d’armes à feu dans ladite localité » et engager des poursuites « contre tous ceux qui seraient impliqués… » « Au moment de la rédaction de ce rapport, aucun élément Dozo impliqué dans les événements de Koumaga n’a été interpellé et aucune enquête judiciaire n’a été entamée sur les attaques en dépit de l’annonce faite par le Gouvernement », déplore-t-on dans ce rapport.

La Division des droits de l’homme et de la protection de la MINUSMA formule des recommandations au Gouvernement du Mali ainsi qu’à la communauté internationale. Au Gouvernement du Mali, elle recommande de déployer à long terme des éléments des Forces de défense et de sécurité maliennes (FDSM) dans les localités du centre les plus affectées, rendre publics les résultats de l’enquête sur les attaques de Koumaga, mettre urgemment en œuvre les mesures de désarmement et de démantèlement des milices Dozos. A la communauté internationale, elle demande l’appui « des organisations humanitaires dans l’assistance en besoins de première nécessité aux populations locales ayant fui les attaques et qui se sont déplacées dans les localités avoisinantes et faciliter leur retour lorsque les conditions seront favorables. »

Aux dires de la division des droits de l’homme et de la protection de la MINUSMA, ce « rapport vise à attirer l’attention du Gouvernement sur l’importance de la prévention des attaques contre les civils, notamment en formulant des recommandations pour assurer la protection des populations et ouvrir des enquêtes judiciaires sur ces incidents afin d’établir les faits et les responsabilités et traduire en justice les auteurs de ces crimes. »

Au gouvernement du Mali de réagir pour trouver une solution à cette crise qui perdure dans le centre du pays et qui met en branle les relations sociales.

Fousseni TOGOLA

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