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L’Indépendant N° 3292 du 4/7/2013

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Élection présidentielle du 28 juillet : L’impérieuse neutralité des religieux
Publié le jeudi 4 juillet 2013  |  L’Indépendant


© aBamako.com par as
1er forum national des leaders spirituels musulmans
24/11/2012. Bamako. CICB. Les fidèles musulmans du pays se sont réunis samedi dans la capitale malienne Bamako en faveur du premier forum national des leaders spirituels, dans le but d` échanger, entre eux, sur les questions d`actualité, en toile de fond la crise du nord.


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Le spirituel est à mille lieues du temporel. Le politique aussi doit être séparé du débat religieux. Ce serait un dangereux précédent de voir des leaders religieux appeler publiquement leurs fidèles à voter pour un candidat. Sachons raison garder dans ce contexte volatile fait de menaces d’extrémisme en tout genre

Le philosophe anglais John Locke est l’un des plus grands théoriciens de la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Suivant son principe de contrat social, Locke affirme qu’un gouvernement n’a pas d’autorité sur la conscience individuelle, puisqu’une personne rationnelle ne peut pas confier son contrôle à un gouvernement. Pour ce philosophe, cette conscience individuelle est un droit naturel qui doit être défendu contre toute autorité gouvernementale. Ces idées sur la tolérance religieuse et l’importance de la conscience individuelle s’étaient devenues particulièrement influentes dans les colonies américaines et ont pesé dans la rédaction de la constitution américaine, une des plus grandes démocraties du monde contemporain.

À la même période, Pierre Bayle et quelques fidèles furent les précurseurs de la séparation de l’Église et de l’État en affirmant que la foi est indépendante de la raison. Au XVIIIe siècle, les idées de Locke et de Bayle furent promues par les philosophes des Lumières et se démocratisèrent. En 1721, Montesquieu écrivit à propos de la tolérance religieuse et de l’introduction d’un degré de séparation entre la religion et l’Etat. Voltaire défendit un certain niveau de séparation mais finit par subordonner l’Eglise aux besoins de l’État. Diderot fut aussi un rigoureux partisan d’une séparation stricte entre l’Eglise et l’État. Si les Occidentaux font régulièrement référence à l’église, le Malien lambda peut aisément remplacer » église « par « mosquée « .

En effet, ce serait porter une atteinte grave à l’esprit de neutralité qui entouré les prochaines élections que d’offrir une certaine permissivité aux religieux en général de soutenir un candidat au détriment d’autres dans le choix que le peuple malien va opérer bientôt.



« Une organisation religieuse dénommée Mouvement SABATI regroupant plus d’une centaine d’associations musulmanes entend soutenir de façon officielle un candidat à l’élection présidentielle du 28 juillet au Mali « . C’est ce qu’a affirmé mardi à Bamako Moussa Boubacar Bah, président du Mouvement, lors d’une conférence de presse.





M. Bah a déclaré, rapporte l’agence Xinhua, » Nous avons décidé de soutenir de façon officielle un candidat à l’élection présidentielle du 28 juillet prochain, peu importe qu’il soit musulman, chrétien ou athée. L’essentiel est qu’il soit en mesure de développer le Mali. Nous entendons apporter une valeur ajoutée à l’espace démocratique malien, qui est un cadre extraordinaire pour le développement du Mali, un pays multi-confessionnel « .

Or, en mai dernier, à l’issue d’une rencontre du Haut conseil islamique (HCI) du Mali, le président de cette instance dirigeante de la religion musulmane du pays, l’imam Mahmoud Dicko et ses coreligionnaires ont déclaré que le » HCI ne va pas soutenir un candidat à l’élection présidentielle « .


Cette décision a été vivement saluée par des leaders politiques maliens à l’image de l’ancien Premier ministre Zoumana Sako du parti CNAS. Moussa Boubacar Bah a soutenu qu’ils (lui et ses camarades) ont «le soutien du Chérif de Nioro et l’imam Mahmoud Dicko, président du HCI». Me Mountaga Tall disait la semaine dernière qu’il souhaitait ardemment avoir le soutien des organisations religieuses, mais il sait certainement qu’il est plutôt indécent que des dignitaires d’une religion appellent publiquement à voter pour un candidat. La laïcité de l’Etat en prendrait sûrement un sale coup. Surtout par ces temps de menaces véhiculées par certains courants…religieux. Suivez mon regard vers… l’Egypte!

Bruno D. SEGBEDJI & Abdoulaye DIARRA

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