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Correction punitive ou exécution sommaire ? Assétou Koné dite Atou battue à mort par deux loubars à la solde de sa grand-mère, Sira Fainké
Publié le mardi 15 janvier 2019  |  Aujourd`hui
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Au Mali, la cruauté, la violence et la dépravation des us et coutumes prennent des proportions de plus en plus inquiétantes parce que les faits que nous allons vous livrer dépassent tout commentaire et interpellent tous les esprits conscients. En effet, selon une dénonciation dont l’auteure (une cousine de la défunte) a requis l’anonymat, une famille sise au quartier Hamdallaye, en commune IV du district de Bamako, était en train de procéder à l’enterrement en catimini d’une jeune dame du nom de Assétou Koné dite Atou pour dissimuler les circonstances réelles de sa mort. C’était le 29 décembre dernier.

Aussitôt après la dénonciation, le Commissaire principal Abdouramane Alassane, en charge du Commissariat de police du 5ème arrondissement a informé le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de la Commune IV, lequel, sans hésiter, a ordonné l’ouverture d’une enquête.

Assétou Koné dite Atou battue
L’un des bourreaux arrêté par la police
C’est ainsi que, sous la conduite du commissaire Alassane, le chef de la brigade de recherches, le Capitaine Boubacar N’Doye a diligenté une enquête pour tirer au clair cette affaire.

Sur place, la police a effectivement constaté que l’enterrement de la jeune fille était presque imminent. C’est ainsi qu’elle a intimé l’ordre au conducteur du corbillard de faire marche arrière et a ordonné ainsi une autopsie du corps qui confirme que le décès est survenu à la suite de coups et blessures dont les traces étaient encore visibles sur la dépouille.



Des premiers éléments, il ressort que c’est la grand-mère de la défunte, Sira Fainké, qui a transporté à bord d’un taxi le corps sans vie de Assétou Koné de Garantiguibougou à Hamdallaye.

Interrogée, dans un premier temps la grand-mère a laissé entendre qu’elle a elle-même découvert le corps de sa petite fille devant le portail. C’est ainsi qu’elle a jugé nécessaire de transporter la dépouille de Atou à Hamdallaye afin de procéder à l’enterrement. “Atou est rentrée tard dans la nuit et quand elle a frappé la porte, j’ai ouvert et tout de suite elle est tombée”, a-t-elle laissé entendre. La vigilance et le flair des policiers ont permis de comprendre très vite que Sira Fainké était en train de les mener en bateau.



Face à la ténacité des enquêteurs et après l’avoir soumise à plusieurs interrogatoires, Sira a enfin craché le morceau en acceptant de collaborer avec les enquêteurs. Ainsi, elle a affirmé qu’après avoir constaté plusieurs cas de vols, ses soupçons ont généralement porté sur sa petite fille, Assetou Koné dite Atou, qui vivait avec elle à Garantiguibougou.

Pour infliger une très bonne correction à sa présumée voleuse, elle a fait appel aux services de deux loubars d’un centre d’haltérophilie de Daoudabougou, notamment Dramane Doumbia et Seydou Doumbia. Tenez-vous bien, ceux-ci ont accepté cette opération au prix de seulement 10.000 Fcfa.

Comme convenu, lorsque la victime âgée seulement de 20 ans a fait son entrée dans le salon de sa grande mère, cette dernière est sortie en laissant Atou entre les mains des deux “prestataires” qui l’ont battue à mort, alors que la grand-mère était assise à la porte en train de causer tranquillement avec une de ses amies.

Après l’avoir roué de coups et constatant que leur “prestation” vient de tourner au drame, les deux criminels ont pris la poudre d’escampette. Mais, heureusement, l’un des loubars a été très vite rattrapé par la police, en l’occurrence Dramane Doumbia. Alors, Sira Fainké, pour dissimuler la mort de Atou des suites de ses blessures, a pris les dispositions pour enterrer la fille rapidement.

Notons qu’après les résultats de l’autopsie, la vieille a été arrêtée ainsi que son amie pour non-assistance à une personne en danger et un gros bras a été arrêté et l’autre est activement recherché par les services de sécurité.

Boubacar PAÏTAO

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