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grève de L’UNTM : Le Secteur informel a payé le prix fort
Publié le mercredi 16 janvier 2019  |  Azalaï-Express
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse de l’UNTM
Bamako, le 12 avril 2017 l’UNTM a tenu une Conférence de presse à la bourse de travail
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Les trois jours de grève de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), en plus d’avoir paralysé des secteurs d’activités, ont fait un manque à gagner estimé à des dizaines de milliards de FCFA à l’économie nationale. Mais, c’est le secteur informel qui en a souffert le plus.

Considérée comme la plus grande centrale syndicale du Mali, l’UNTM a bouleversé des habitudes du 9 au 11 janvier. Excepté quelques départements, de nombreux services étaient fermés. Le transport urbain était aussi aux arrêts. Car les Sotramas, le moyen de déplacement le plus usité à Bamako, étaient également dans la danse.

« Ma société a perdu entre 8 et 10 millions de FCFA pendant les trois jours de grève», a affirmé Serges Lepoultier, un investisseur français. Ce déficit représente un préjudice énorme pour sa société, à l’image de nombreux services du secteur public et du privé.

« Si les banques se ferment et que les transports arrêtent de fonctionner, c’est un blocage pour beaucoup d’activités, sans compter le cas de l’administration publique. Une telle action est un véritable frein et réduit considérablement le flux financier », s’est lamenté M. Lepoultier, non moins président du Conseil des investisseurs européens au Mali. Comme lui, Kalipha Traoré, gérant d’un kiosque Orange money, a témoigné aussi le manque à gagner. Pendant ces journées de grève, il dit avoir eu de la peine à mobiliser 250 000 FCFA. Un montant qu’il mobilisait pourtant en un jour.
« Les activités étaient au ralenti. D’autre part, avec la fermeture des banques, on n’a pas pu acheter les unités de valeur (UV) pour effectuer des opérations», s’est plaint le jeune Traoré. Idem pour les transporteurs urbains. Amadou Kanté, chauffeur et propriétaire de deux Sotramas, affirme avoir perdu au moins 30 000 FCFA de recettes.

« J’estime qu’il y a plus de 500 Sotramas à Bamako. Chaque véhicule fait en moyenne 20 000 FCFA de bénéfice journalier. Ce qui présente des dizaines de millions de FCFA de perte », a expliqué M. Kanté.
Pour des économistes et experts en comptabilité, ce sont les secteurs privés et les informels qui ressentent de plein fouet les conséquences financières de la grève.

« C’est quand il y a du mouvement que les vendeurs de cartes de recharge de téléphone font plus de recettes. C’est le même cas pour les stations d’essence, les transporteurs urbains, les restaurateurs, etc. », a expliqué M. Fasséry Doumbia, gestionnaire et expert en audit. De toute évidence, ces domaines d’activités vont enregistrer pendant ladite période de manques à gagner importants.

« Des agents sont obligés de prendre du carburant pour aller au service. S’il n’y a pas de travail, ceux-ci n’injecteront pas ce montant dans le circuit du secteur informel et des entreprises privées. Imaginer le nombre d’individus qui se trouvent dans cette situation. Les pertes de ces secteurs, auxquelles les gens ne font pas attention, représentent un trou financier énorme pour le pays », a indiqué M. Doumbia. Par ailleurs, l’Etat est aussi privé de l’argent des TVA sur des opérations financières, de paiement et de vente de produits, a-t-il ajouté.

A la différence des entreprises privées et du secteur informel, « les services de l’Etat ont toujours l’occasion de recouvrir une grande partie des recettes non mobilisées après la grève », a précisé M. Fasséry Doumbia. Pour le secteur informel, la perte est « irréversible ».

Mais à combien s’élève-t-il ce déficit financier ?

La perte est énorme pour l’Etat comme pour les secteurs privé et informel, selon des économistes et experts en comptabilité, sans avancer de chiffre précis. Mais selon le responsable financier d’un ministère, la perte de ces journées de grève est estimée à des dizaines de milliards de FCFA.
« Dans le contexte économique difficile de notre pays, l’Etat devait empêcher ce malaise. La paralysie de l’administration et de certains services en rajoute à la crise économique », a souligné le responsable financier qui a souhaité garder l’anonymat.

Egalement joint par nos soins, l’ancien Premier ministre Moussa Mara, quant à lui, est prudent sur son estimation. «Ça coûte cher, mais on ne peut évaluer avec exactitude », a estimé Moussa Mara.

Outre ses incidences financières, la grève affecte les relations commerciales entre l’Etat et les partenaires dont les investisseurs, a déclaré Fasséry Doumbia.
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