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CENTRE DU MALI : Entre guerre ethnique…et désarmement des milices, vaincre le terrorisme à tout prix pour sauver le sud !
Publié le jeudi 17 janvier 2019  |  La Lettre du Peuple
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La crise sécuritaire qui prévaut dans les régions du centre est loin d’être un conflit ethnique, comme certains veulent le faire croire à l’opinion nationale et à la communauté internationale.

Il s’agit d’une guerre asymétrique imposée par des forces du mal qui ont infiltré les populations en suscitant l’amalgame d’un conflit intercommunautaire. Dans cette tragédie, les seules victimes ne sont autres que les frères dogons et peuls. Or, ces populations ont paisiblement cohabité durant des siècles dans la cohésion. En réalité, au delà de tous les commentaires, il n’y a pas de problème fondamental entre les communautés du centre. C’est en cela qu’il est important de comprendre la présence injuste et injustifiée de ces barbares venus de partout et de nulle part. Aujourd’hui, au lieu de s’entredéchirer et de s’accuser à tort ou à raison, les uns et les autres doivent impérativement comprendre que cette guerre ne vise qu’à étendre les territoires du terrorisme. Chassés du nord, par les forces nationales et leurs alliés, les terroristes, communément surnommés ennemis paix avec comme agenda de détruire les Etats-Nations, se sont fortement installés en l’absence de l’Etat, notamment dans les zones de Mopti et Segou. En s’attaquant au tissu social, ces malfaiteurs sans foi, ni loi ont réussi à semer la grande terreur à travers des modes opératoires qui ont pour noms : « Enlèvements et exécutions sommaires de paisibles citoyens ; multiplications de violences intercommunautaires ; attaques contre les forces de défense et de sécurité ; attaques ciblées contre les forains».

En 2018, 52 cas de conflits intercommunautaires ont été recensés au Mali. Peu importe de dresser un tableau macabre qui comporte des actes de vandalisme perpétré contre les forains, des récoltes de cultures abandonnées, des peuls et dogons assassinés, des écoles fermées. Les défis sont grands et les attentes sont nombreuses. Dans ce processus, il faudra surtout éviter l’exploitation politique et partisane de ces violences intercommunautaires, devenue un fonds de commerce pour certains. Notre pays, le Mali reste une cible stratégique pour les groupes terroristes. Cela est essentiel.

La solution n’est pas seulement que militaire !

Afin conjurer le terrorisme au centre et sauver le sud, tous doivent comprendre que les actions militaires ont leurs limites dans cette affaire. Des efforts sont faits par le Gouvernement. Plus de 10 000 hommes sont déployés dans la zone.

Aussi, il convient de préciser que les discours politiques du Gouvernement doivent se traduire en actes concrets de sensibilisation et de développement local. A cet effet, le retour de l’administration d’Etat et judiciaire ainsi que des forces armées capables de faire face aux menaces, est une condition sine qua non pour atteindre l’objectif recherché.

S’il est vrai que la stabilité du centre du pays et la sécurisation des personnes et leurs biens reposent sur la présence des symboles de l’Etat et le monopole des opérations militaires par l’armée régulière, cependant, il faut comprendre que le désarmement tant exigé de toutes les milices par les députés à la va-t-en guerre serait de confondre vitesse et précipitation.

Dans le contexte actuel de nos Etats, aucun gouvernement ne peut dire qu’il peut arriver à zéro militarisation des sociétés civiles. En ce sens que l’objectif de l’Etat n’est pas d’être en confrontation militaire avec les populations civiles. Cela passe en partie par la mise en place des systèmes de maitrise et de gestion des armes et du renforcement de la cohésion sociale, comme le mécanisme des DDR dans les régions anciennement occupées par les jihadistes. A celles-ci, s’ajoute le renforcement de la confiance entre les populations d’une part et d’autre part la franche collaboration des citoyens avec les forces de défense et de sécurité qui interviennent dans un contexte marqué par la présence des éléments endogènes où le trie n’est pas toujours fait. En somme, il est impératif que dans le sang-froid, les associations de communautaires jouent davantage la carte de la retenue. C’est à ce seul prix que nous pourrons venir à bout des terroristes.

Jean Goïta

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