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Quand la capitale croule sous les ordures : Y-a-t-il encore un maire à Bamako?
Publié le lundi 8 juillet 2013  |  Le 22 Septembre


© aBamako.com par as
Protestation des populations contre les ordures sur la route de Same
20 aout 2012. Bamako. Route de Same Les populations protestent contre les dépots d`ordure qui degagent surtout pendant la saison des pluies des odeurs nauséabondes et qui genent la circulation.


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Bamako, en ce début d’hivernage et de fin annoncée de la Transition, ressemble fort à un gigantesque dépotoir. Ce tableau prévaut, en tout cas, pour ce qui est de l’hyper-centre, la zone du Rail da, l’Artisanat, le Grand marché, en somme le Centre commercial.

Depuis des jours, voire des semaines, un monde bigarré déambule dans un décor kafkaïen, où les déchets de toutes sortes – surtout plastiques – sont rois et tapissent la chaussée.

Dans cette espèce de Cour des miracles, au milieu d’une circulation démentielle et dans un désordre indescriptible, des commerçants bana bana usent de toutes sortes de stratagèmes pour attirer l’attention des passants sur leurs marchandises.

Pour arriver à leurs fins, ils n’hésitent pas à occuper le trottoir, débordant même très souvent sur la chaussée. Ce qui oblige les piétons à devenir de véritables champions en slalom, saut en longueur, voltige et autres sports acrobatiques.

Une Cour des miracles qui déborde, avec son insalubrité fétide, sur les abords immédiats de l’Assemblée nationale. Impavides, les députés, à bord de leurs véhicules, macaron en vedette, ou à pied, circulent tranquillement, tous les jours que Dieu fait, au milieu de ce capharnaüm. Une indifférence coupable qui n’a rien d’honorable.

Dire aussi que les candidats à l’élection présidentielle et leurs partisans ont déjà commencé à battre campagne à Bamako au milieu de ces…i mmondices! Ils sont vivement interpellés par cette insalubrité ambiante dans la capitale, la vitrine du Mali, si tant est qu’ils ne veulent pas être le Président d’un pays affublé de l’épithète sale.

Ce tableau peu flatteur est révélateur d’une démission collective. Que les édiles trahissent la confiance de leurs électeurs, en refusant de faire le minimum pour la communauté qui les a portés au pouvoir, est déjà quelque chose d’anormal.

Qu’il ne se trouve personne, parmi les 15 millions de Maliens, pour les rappeler à l’odre, dénoncer, fustiger et punir un tel comportement, est tout simplement scandaleux et indigne de nous Maliens.

Une telle attitude est symptomatique, comme déjà mentionné, d’un fatalisme et d’un laisser-aller qui étaient auparavant inconnus au Mali. Le spectacle peu ragoutant que notre capitale, à travers son Centre commercial, offre aux étrangers qui la visitent n’est point flatteur pour l’image des Maliens.

Sans compter que l’insalubrité n’a jamais rimé avec une bonne santé. Par ailleurs, ne dit-on pas que la propreté corporelle et celle de son cadre de vie est le premier critère de respectabilité d’un homme?

Yaya Sidibé

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