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Le Républicain N° 4652 du 5/7/2013

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Intégrité territoriale : Vers la présidentielle sans Kidal ?
Publié le lundi 8 juillet 2013  |  Le Républicain




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Si Kidal est au Mali et que ses habitants sont de ce pays, ils doivent voter dans les mêmes conditions en tant que Maliens pour élire leur Président. L’élection présidentielle se déroule dans une circonscription unique et indivisible qui est l’ensemble du territoire national.


Mais pourquoi le gouvernement de transition veut-il tenir l’élection présidentielle alors qu’il n’ya pas liste électorale à Kidal ?

Organiser l’élection présidentielle sans Kidal dénote d’énormes implications politiques dont la considération qu’il n’est pas malien. Or le 30 mai, le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de l’Aménagement du territoire a pris une décision portant établissement de nouvelles listes électorales conformément à l’article 39 de la loi 06/44 du 4 septembre 2006 modifiée… portant loi électorale. Selon cette décision du ministre, il sera procédé du 5 au 25 juin à l’établissement de nouvelles listes électorales au niveau des communes, ambassades et consulats du Mali.

Cependant, du 5 au 25 juin, il n’y avait pas d’administration à Kidal, or « les listes électorales sont établies ou révisées dans chaque commune, ambassade ou consulat par une commission dite commission administrative placée sous l’autorité du représentant de l’Etat dans la commune, de l’Ambassadeur ou du Consul… », précise la loi électorale. Les membres de cette commission travaillent sous l’autorité de l’administration et il est établi que l’administration n’existait pas à Kidal pendant la période concernée par l’établissement des nouvelles listes électorales (du 5 au 25 juin).


Il n’y a pas de listes électorales à Kidal, comment peut-on tenir une élection sans listes électorales ?

Le Président de la République est élu au suffrage universel direct et au regard des dispositions constitutionnelles, légales et réglementaires, les conditions ne sont pas réunies à Kidal pour la tenue d’une élection présidentielle. Ceux qui ont soutenu qu’il n’y aura pas d’élection sans Kidal sont dans leur bon droit et sont fortement interpellés aujourd’hui.


Alors que les conditions ne sont pas réunies, pourquoi s’entête-on à vouloir tenir l’élection présidentielle ?

Outre Kidal (absence de listes électorales) plus de 465 villages (certains sont parmi les plus gros du Mali) se retrouvent avec moins de cinq (5) électeurs. Il en est de même de plusieurs circonscriptions électorales d'ambassades ou de consulats où le nombre d'électeurs potentiels oscille autour de 10 dans la liste électorale. Le cas de la Suisse est criard : 400 Maliens ont été enrôlés et le nombre d’électeurs potentiels est de 3.

Le comble est que les Maliens de Suisse ne connaissent pas ces trois personnes. Il y a également 350.000 nouveaux majeurs qui ne figurent pas dans le fichier et qui pourraient être ainsi spoliés de leur droit constitutionnel de vote pour choisir le président de la République. Des incertitudes planent sur le vote des réfugiés et des déplacés.

Toutes ces difficultés qui ne peuvent être résolues avant le 28 juillet, et on fonce vers des élections bâclées et un chaos électoral. Par-dessus tout l’entêtement des pouvoirs de transition à tenir l’élection présidentielle sans Kidal relève d’une question éminemment politique. Que nous cache-t-on ? Si Kidal est au Mali, il vaudrait mieux prendre le temps pour corriger ce qui doit l’être afin que tous les Maliens sur l’ensemble du territoire votent dans les mêmes conditions pour élire leur président.

B. Daou

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