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Arts, Culture et Patrimoine : IBK désigné coordinateur de l’Union africaine
Publié le mercredi 13 fevrier 2019  |  Le Matin
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© aBamako.com par A.S
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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En marge du 32e Sommet de l’Union africaine, le président IBK a été désigné par l’ex-président en exercice, Paul Kagamé, en qualité de coordinateur de l’Union africaine pour les arts la culture et le patrimoine. Et cela, en reconnaissance du rôle joué par le gouvernement sous son leadership et son engagement personnel dans la protection, la préservation et la promotion du riche patrimoine culturel et naturel de l’Afrique.
Par cette désignation, le Mali a été honoré pour les efforts fournis par le gouvernement dans le cadre de la promotion de la culture et de l’héritage civilisationnel africains. Il s’agit notamment de la ratification de la Charte de la renaissance culturelle africaine ; de l’adoption de mesures de préservation des manuscrits de Tombouctou ; et de la participation aux travaux du comité du patrimoine mondial de l’Unesco.

«En proie à des mutations de tous ordres et balloté de toutes parts par des changements profonds qui affectent diverses sphères, notre monde connaît une crise du sens… La mise en perspective des cultures s’en trouve, plus que jamais, placée sous le signe de l’actualité», a rappelé IBK à cette occasion.

A dire vrai, a-t-il rappelé, l’importance de la problématique culturelle n’a pas échappé à la sagacité de nombre de nos illustres devanciers. Les Présidents Modibo Kéita, Léopold Sédar Senghor, Mwalimu Julius Nyerere, Kwame Nkrumah, Jomo Kenyatta, Sa Majesté le Roi Mohamed V, l’Empereur Hailé Sélassié. Ces «pères fondateurs de l’OUA qui ont eu à cœur de mettre en exergue l’importance de la culture, des arts et du patrimoine dans le combat des peuples africains pour la liberté, la dignité et la paix», a souligné le président Kéita.
Nourris aux sources du panafricanisme, familiers des thèses de Blyden, William Du Bois, Cheikh Anta Diop, Frantz Fanon, ces héros de l’indépendance avaient compris que la libération politique serait fortement compromise si elle n’était accompagnée d’une libération culturelle. Leur message sera amplifié par un Mario de Andrade, compagnon d’Amilcar Cabral, Nelson Mandela qui compta parmi ses amis Sokoto, peintre talentueux mort en exil à Paris.

«Dans votre décision de rehausser le rôle de la culture dans le processus de développement de notre continent, je veux voir une reconnaissance du caractère visionnaire de ces devanciers chantres de la renaissance culturelle et le souhait de porter plus haut leurs messages», a précisé IBK.

«Au delà de leur célébration, au delà de la reconnaissance de la centralité et de la modernité de la problématique culturelle, je veux voir dans ma désignation à cette charge votre ambition d’approfondir et d’élargir les nombreuses initiatives impulsées par l’organisation dans le domaine culturel», a-t-il reconnu.

Comment ne pas évoquer la Charte de la Renaissance Culturelle Africaine adoptée en 2006, la création de l’Académie africaine des langues qu’abrite le Mali depuis 2006, le soutien apporté par l’UA à la sauvegarde et à la conservation des manuscrits de Tombouctou ?

Comment ignorer de quel poids a pesé l’UA dans l’inscription de biens africains sur la liste du Patrimoine mondial et dans l’animation scientifique du Comite éponyme ? Comment, toujours sur ce registre, passer sous silence le rôle exemplaire de notre organisation dans la conceptualisation et l’organisation de deux éditions de la Conférence des intellectuels d’Afrique et de la diaspora (CIAD) à Dakar en 2004 et à Bahia au Brésil en 2006 ?
Comment ne pas mentionner, enfin, l’Agenda 2063, le référentiel commun, dont un des piliers est précisément centré sur la culture, les arts et le patrimoine ? «Consolider les acquis dans ces différentes initiatives et en lancer de nouvelles : voilà ce à quoi nous devons nous atteler pour répondre aux attentes des Africains», a ainsi résumé Ibrahim Boubacar Kéita le défi qui l’attend.

Et, d’ajouter, «c’est donc une lourde charge que vous me confiez mais soyez assurés que je mesure toute la responsabilité qui sera désormais la mienne et ne ménagerai aucun effort pour m’en acquitter». Et il se dit conscient que «l’entreprise est difficile, voire risquée, car le concept de culture n’est pas dénué d’ambiguïté» !

«C’est fort de ces convictions et en m’adossant aux piliers conceptuels qui les supportent, que je m’emploierai à magnifier le rôle des arts et de la culture comme ressource pour la paix et la protection du patrimoine», a poursuivi IBK. Il a promis d’engager l’UA à organiser «un grand rendez-vous mondial pour célébrer les arts de notre continent, ses cultures et ses patrimoines».
A noter que le thème de ce 32e sommet de l’UA était, «Année des réfugiés, des rapatriés et des personnes déplacées: vers des solutions durables aux déplacements forcés en Afrique».

L’objectif du thème est d’amener les Etats à une plus grande conscience du phénomène de déplacements en luttant contre les causes originelles, en mettant en place des mécanismes nationaux de suivi et de prise en charge des personnes concernées tout en préservant leurs droits et libertés.

A la fin de la cérémonie d’ouverture du Sommet
Le président rwandais Paul Kagame a passé le témoin au Président égyptien Abdel Fattah al-Sissi qui assurera la présidence de l’Union Africaine pendant une année…

Naby

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