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Yahiya Tandina, directeur adjoint de l’Ortm-Tombouctou : «Ma neutralité m’a mis à l’abri de beaucoup de choses…»
Publié le jeudi 28 fevrier 2019  |  Le Reporter
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Dans le cadre des festivités du festival Diiri de Diré, dont le thème était «Rôle des médias dans le processus de paix, de réconciliation et du vivre ensemble», une conférence-débat a été animé à la mairie le lundi 18 février 2019. Le conférencier, notre confrère Yahiya Tandina, a témoigné de l’importance de la neutralité des hommes de médias dans une situation de crise.

Relativement au thème du Festival, le conférencier Yahiya Tandina, directeur régional adjoint de l’Ortm Tombouctou, a, au cours de son exposé, fait cas du rôle célébrèrent triste de la radio mille collines qui a conduit le Rwanda au génocide. Mettant l’accent sur l’importance de la radio dans la communauté, M. Tandina a rappelé cette assertion des grands spécialistes de la communication pour qui «si la radio est capable de détruire, nous devons nous concerter pour que la radio puisse être désormais un instrument pour qu’on ait la paix, pour consolider le vivre ensemble…».

Se servant de son expérience personnelle, le conférencier Yahiya Tandina dira que «aujourd’hui, les médias surtout les radios, jouent un rôle primordial pour l’information des populations urbaines et rurales. Certaines radios locales se voient comme espace d’expression des populations à la base, avec la complémentarité des radios internationales (RFI, BBC et VOA Afrique) qui ont des correspondants parmi nous. Un facteur important supplémentaire aux médias est sans doute les réseaux sociaux qui permettent de vivre en contact direct avec le monde entier, s’exprimer et d’apprendre des autres».

Revenant sur les médias et le journalisme en situation de crise, le conférencier a rappelé que la situation de crise au Mali n’est pas que l’envahissement du territoire mais aussi des greffes engendrées par les querelles politiques, des maladies épidémiologiques. Prenant le cas de l’épidémie d’Ebola, certains hommes de médias en avaient fait un mythe. N’eût été l’intervention de médecins pour expliquer que c’est une maladie qui se répand par le comportement, on en avait fait une malédiction.

«Juste pour dire que nous avons le pouvoir d’enflammer tout comme nous pouvons être des pompiers. Le journaliste en situation de crise doit être le professionnel suivant l’éthique et la déontologie qui exigent des principes à suivre», a-t-il déclaré. Cependant, le cas de refus des autorités administratives de recevoir les hommes de médias afin de donner la bonne information dans le cadre du processus de paix et la cohésion sociale ne contribue pas à aider les journalistes dans leur rôle, a-t-il signalé.

Il a invité les journalistes qui utilisent les réseaux sociaux à faire plus attention aux informations diffusées par ce canal qui ne sont parfois pas vérifiées. Rappelant que toutes les informations sur les réseaux sociaux ne sont pas de bonnes informations tout en mettant en garde les radios qui prennent leurs informations sur la toile.

Le journaliste de paix est celui-là qui, tout en gardant sa ligne éditoriale, doit pouvoir être tenace pour avoir une notion sur la culture de la communauté avant d’apporter une quelconque information afin d’éviter les écarts de langage. M. Tandina a profité de l’occasion pour inviter les autorités locales à comprendre les journalistes qui se retrouvent souvent confrontés à leur refus pour des raisons hiérarchiques. Les médias, dit-il, ont besoin de l’information pour répondre aux besoins de savoir de l’auditoire car quand ceux qui doivent donner la bonne information se retiennent, cela compromet le travail du journaliste. Il a demandé aux élus locaux d’être compréhensifs quand ils sont approchés par les hommes de médias afin de donner la bonne information.

Concluant sur l’importance de la neutralité, Yahiya Tandina a évoqué sa propre expérience lors de l’invasion de sa région (Tombouctou) par les jihadistes. Bien que des restrictions lui aient été imposées par les maîtres des lieux, il a su collaborer avec eux pour éviter la stigmatisation de certaines communautés aux moments de la crise. «Je rappelle que ma neutralité dans le traitement de l’information m’a mis à l’abri de beaucoup de choses à des moments critiques dans l’exercice de ma fonction de journaliste», a-t-il témoigné.

Rappelons que la 5ème édition du festival prendra une dimension internationale et s’appellera désormais «Festival international Diiri de Diré» avec le blé au cœur de l’événement, a révélé le directeur du festival, Mahamane Idal Traoré.

Gabriel TIENOU envoyé spécial à Diré

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