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Ibrahim Boubacar Keita : la main tendue jusqu’au bout
Publié le jeudi 14 mars 2019  |  Nouvelle Libération
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© aBamako.com par A S
Le Président IBK a reçu le chef de file de l`opposition Soumaila Cissé à Koulouba
Le Président de la République, BK a reçu le chef de file de l`opposition Soumaila Cissé à Koulouba, le 3 Mars 2017.
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IBK a eu raison d’insister. La main fraternelle qu’il tendait à son cadet Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition politique, et par-delà lui à tous les opposants, a bien fini par être attrapée. Me Mohamed Aly Bayhily, Amadou Thiam de l’ADP-Maliba, Soumaïla Cissé de l’URD, Soumana Sacko de la Cnas Faso Hèrè,Tiébilé Dramé, Moussa Mara, Cheick Modidbo Diarra du RpDM, Modibo Sidibé du Fare An Ka Wili, tous sont montés à Koulouba pour échanger avec le Président de la République qui est dans son rôle de rassemblement de tous les Maliens.

De la proclamation des résultats de l’élection présidentielle à la présentation par le gouvernement de ce que sera le programme économique du second quinquennat à l’occasion des 100 jours, le Président de la République Ibrahim Boubacar Kéita n’a eu de cesse de marquer sa disponibilité à l’endroit de ses opposants battus lors du scrutin en leur tendant la main. Convaincu que les amertumes ne devraient être que de courte durée, le Président IBK n’a ménagé ni son temps, ni son énergie pour que sa main tendue cesse de rencontrer le vide parce que convaincu que tôt ou tard les démocrates et les patriotes se retrouveront. Ayant «le Mali chevillé au corps», IBK a toujours affirmé que pour lui, aucun sacrifice n’est de trop pour le Mali («Je ne suis pas fou de pouvoir mais je suis fou du Mali» aime-t-il à répéter).

La posture d’IBK est celle d’un dirigeant soucieux du devenir de son pays et convaincu de la pertinence de sa démarche. Dans son rôle de Président de tous les Maliens et de Président pour tous les Maliens, il se devait de ne jamais baisser la main tendue encore moins les bras. Malgré les Cassandre. «Plus un homme a de courage et de patriotisme, plus les ennemis de la chose publique s’attachent à sa perte», écrivait, bien à propos, Adolphe Thiers en 1841, l’auteur d’un des livres les plus fouillés sur l’histoire de la révolution française, «Histoire de la Révolution Française, tome I». Par son leadership éclairé, par son offre de dialogue sans malice aucun, l’apocalypse tant prédit par les esprits retors et redouté par le peuple n’aura pas lieu au Mali.

La rencontre voulue et programmée avec tous les opposants n’est pas l’expression estompée de revivre la formule du consensus telle que connue dans l’histoire contemporaine de notre jeune démocratie. Le dessein est plutôt de rassembler les frères pour boucher les trous de la jarre percée. Les observateurs avertis y ont vu non pas la mort programmée d’une opposition qui fait trop de bruit mais la consolidation d’une démocratie qui cherche encore sa voie.

La quête permanente

Ouagadougou, samedi 2 mars 2019. Le Président IBK, invité pour la clôture du Fespaco, rencontre ses compatriotes. Il les informe de sa rencontre avec Soumaïla Cissé mais surtout de sa volonté d’ouvrir les bras à tous les autres opposants : «Rien ne vaut le Mali et l’intérêt du Mali, chaque Malien compte pour sortir le Mali de la situation actuelle qui ne profite à personne… J’ai rencontré mon jeune frère Soumaïla Cissé en début de semaine, très bientôt je vais rencontrer mes autres frères pour parler du Mali, de rassemblement, de l’union sacrée de tous au chevet du Mali pour le retour rapide de la paix et pour reconstruire ensemble le Mali…Donnons-nous la main pour avancer car nous avons un pays béni». Et depuis son retour, le Président IBK n’a pas arrêté. De jour comme de nuit, il rencontre à Koulouba les opposants. Soumaïla Cissé une deuxième fois, Tiébilé Dramé, Soumana Sacko, Me Mohamed Aly Bathily une deuxième fois, Cheick Modibo Diarra, Modibo Sidibé, Moussa Mara, Amadou Thiam ; et ça continue. Rien ne vaut le Mali a déclaré IBK. Le temps des amertumes post électorales semble bien derrière nous.

Lors de l’audience accordée à l’EMP, les partis politiques de la majorité, le 16 février, IBK demande aux responsables de sa famille politique de faire comme lui. C’est-à-dire «se dépenser sans compter pour rapprocher les lignes, pour aller à l’autre, pour aller au frère». Et il revient sur la symbolique du coup de téléphone passé à Soumaïla : «C’est le Mali. Pour moi, rien n’est au-dessus du Mali, aucun sacrifice, d’ego, de quel ego ? Je ne suis pas ici pour cela. Je suis ici pour que ce pays s’adonne à la seule mission qui est la sienne et qui lui est assignée par l’histoire. Venant d’où il vient, il est condamné à rester grand. La grandeur s’accompagne toujours d’humilité, de grande humilité. Pour moi, rien ne vaut le Mali, et il n’y a aucun sacrifice auquel je ne puis atteindre pour ce pays-là et, au demeurant, ce n’est pas un bien grand sacrifice que d’appeler un jeune frère et je le ferai les jours à venir, dans le prolongement de ce que vous avez entrepris».

Le Président IBK inscrit sa démarche dans le prolongement de ce que les responsables de l’EMP et le gouvernement ont entrepris pour rapprocher les lignes. On se rappelle que le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, avait fait le porte-à-porte de tous les leaders de l’opposition, ne craignant ni les quolibets des uns ni la mauvaise humeur des autres. Seul Soumaïla Cissé avait refusé de le recevoir après avoir donné son feu vert. Ce que Soumaïla Cissé a refusé au Premier ministre, il l’accepta pour Bocary Tréta président du RPM. En effet, même si le chef de file de l’opposition avait tenu à faire la différence entre la main tendue du Président et la main tendue du RPM, le fait est que la rencontre a permis de dégeler les relations et de préparer le terrain pour une intervention du Président de la République.

L’humilité et la patience d’IBK ont fait le reste. Aujourd’hui, la scène politique du Mali est moins crispée qu’il y a un mois. Et l’espoir est permis quant à la participation de tous les acteurs socio-politiques aux débats à venir sur les réformes politiques. Comme quoi, le président de la République a eu raison de suivre sa main tenue jusqu’au bout.

Aly Kéita
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