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Affaire Tapily-Sinsy : Un large Front contre la corruption se met en place
Publié le lundi 29 avril 2019  |  L’aube
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© aBamako.com par AS
Lancement de la plateforme contre la corruption
Une Plateforme pour la corruption a été lancée le 27 Avril 2019.
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Le duel opposant Mamadou Sinsy Coulibaly, président du patronat du Mali, et Nouhoum Tapily, président de la Cour suprême, semble prendre une nouvelle tournure. Plusieurs associations qui soutiennent le patron des patrons maliens ont tenu un point de presse, le samedi 27 avril dernier. Objectif affiché :réaffirmer leur soutien à M. Sinsy. Au-delà, ces associations ont exprimé leur détermination à engager désormais des actions pour éradiquer la corruption sous toutes ses formes dans notre pays.

La maison de la presse a servi de cadre de rassemblement pour plusieurs associations réunies au sein de la Plate-forme de lutte contre la corruptionaccompagnées par l’association des commerçants voyageurs de l’intérieur et de la diaspora. Le conférencier principal, Professeur Clément Dembélé, a évoqué, d’entrée de jeu, les différents sujets qui faisaient l’objet de la conférence et pour lesquels ils ont convié la presse afin de bien exposé leurs vision, objectifs et leurs différentes activités future dans la lutte contre la corruption.

Pour donner le ton, M. Dembélé est revenu sur le grand rassemblement qui a eu, le 24 avril dernier, devant le tribunal de la commune IV, où de nombreux citoyens s’étaient regroupés pour soutenir Mamadou S Coulibaly. Pour répondre à la convocation du juge, suite à la plainte du président de la cour suprême, Nouhoum Tapily, le Président du patronat du Mali, Mamadou Sinsy avait étéempêché par la foule, et principalement les membres des associations qui le soutiennent et qui avaient effectué le déplacement, de comparaitre dans le tribunal. Selon Clément Dembélé, «nous sommes des défenseurs de la justice et c’est pour elle que notre plate-forme de lutte contre la corruption a été mise en place.

Cependant, dans cette affaire qui oppose Sinsy et Tapily, nous exigeons, pour garantir l’impartialité de la justice, que ce dernier démissionne de son poste de président de la cour suprême. Nous ne pensons pas que le droit serait dit dans toute sa rigueur pendant que l’une des parties est le chef suprême de tous les juges du Mali. Nous n’accepterons pas la comparution de Sinsy tant que Tapily ne démissionnera pas de son poste et nous sommes prêts à mourir pour qu’il en soit ainsi ».

En effet,M. Sinsy Coulibaly avait déclaré publiquement, dans un point de presse, que le président de la Cour suprême est « le fonctionnaire le plus corrompu du Mali ». La plainte de Tapily, suite à cette déclaration, ne concerne pasl’accusation de « corruption mais d’outrage à un magistrat ». Selon Clément Dembélé, « il est impensable qu’un si haut fonctionnaire accusé d’un fait aussi grave n’arrive à se battre loyalement pour que justice soit faite afin de sauver son honneur » et que « l’instrumentalisation de la justice à laquelle nous sommes habitués au Mali ne marchera pas dans cette énième affaire de corruption». Il fut suivi par d’autres intervenants dans la salle qui ont tous abondé dans le même sens.

Intervention musclée de Mohamed Ali Bathily

L’ancien ministre de la justice, Mohamed Aly Bathily, sans langue de bois, est intervenu pour faire une longue contribution. L’affaire entre Tapily et Mamadou Sinsy ?M. Bathily a évoqué la corruption du point de vue sociopolitique de l’indépendance à nos jours dans notre pays. Pour lui, les années sombres pour la corruption, où elle été presque inexistante, fut celles de l’indépendance sous le régime du président Modibo Keita. « Le président Modibo Keita, avec son régime socialiste, avait monopolisé de le marché économique en le centralisant aux mains de l’Etat. Les fonctionnaires respectaient scrupuleusement les règles déontologiques de leur travail car ils savaient l’intransigeance de la justice et son équité total dans toute situation», a-t-il déclaré. Niveau social ?Selon lui : « Modibo avait réussi à faire la promotion de l’éthique et du respect de nos us et coutumes qui bannissent tous les mauvais comportements auprès de la population».

Pour l’ex-ministre, il faut donc attendre la chute de Modibo, en 1968, pour voir l’avènement réel de la corruption: « C’est avec l’imposition de la politiquement d’ajustement structurel du Font Monétaire International (F.M.I) et sa pratique sauvage qui a abouti à la privatisation de toutes les entreprises d’Etat que la corruption, telle que nous connaissons, s’est prospérée au Mali». Elle serait aggravée à l’avènement de la démocratie en 1992 qui fut tout sauf une satisfaction par rapport aux attentes du peuple. « La véritable délinquance financière a vu le jour sous le règne de nos soi-disant démocrate», pour l’ex-garde des sceaux.

Concernant le cas Tapily, l’ex-ministre Bathily n’a pas mâché ses mots : « Ce sont ceux qui ne connaissent pas Tapily qui s’étonnent qu’il soit le fonctionnaire le plus corrompu au Mali. J’ai eu à le dire dans le passé et je le répète aujourd’hui, Tapily est plus qu’un corrupteur mais c’est aussi un assassin. Il a eu à assassiner, à Mahina, dans la région de Kayes, un greffier pour aussi une affaire de corruption.

C’est dans mon bureau qu’il fut emmené à sa sortie de prison et il ne peut jamais me convoquer au tribunal car il sait de quoi je parle». Pour conclure, il a donné sa solution pour éradiquer complètement la corruption. « C’est par une volonté politique des dirigeants qu’on peut efficacement lutter contre la corruption. Il faut que ça commence au sommet et qu’on donne totalement à la justice son entière indépendance afin qu’elle met fin à l’impunité dans toutes ses formes. Aussi la lutte contre la corruption s’étend dans le comportement de chaque des citoyens qui doivent l’éviter à tout prix pour lui », déclare-t-il.

D’autres intervenants comme le représentant des commerçants voyageurs de l’intérieur et de la diaspora, le président de la convention des juristes du Mali etc. ce sont aussi prononcés. Tous ont affirmé leur soutien au président du patronat dans son affaire judiciaire et pour la continuité de la lutte prochaine qu’ils vont mener pour lutter contre la corruption.

La conclusion de la conférence a été effectuée par le Professeur Clément Dembélé. Il a lancé un vif appel à toutes les forces politiques, associatives, les mouvements de jeunes et activistes de venir les rejoindre. Selon lui, il est impossible de penser à un quelconque développement du pays sous l’injustice en générale et encore moins la corruption en particulier. « Nous sommes prêts à donner notre vie pour relever ce défi car c’est à nous aujourd’hui de sauver ce pays», a-t-il martelé.

Concernant la suite à venir le Professeur Clément à annoncer une série d’activité qu’ils comptent mener très prochainement. « Nous organiserons très bientôt un sit-in devant la cour suprême pour demander la démission de Tapily. Cela sera suivi si nécessaire par des marches de protestation pour que justice soit faite et nous ne nous reposerons pas jusqu’à ce qu’il en soit ainsi». Outre ces activités, « C’est un véritable front anti-corruption qui va naitre dans ce pays pour se battre afin de nous débarrasser complètement du fléau de la corruption», a-t-il ajouté.

Ousmane Dembélé

DECLARATION DE SOUTIEN DE L’AGO A MONSIEUR LE PRESIDENT DU CNPM

Vu les statuts du CNPM
Vu les délibérations de l’assemblée Générale Ordinaire 2018
Nous, les délègues membres des Groupements Professionnelles et Conseils Patronaux de Régions membres du Conseil National du Patronat du Mali, réuni en Assemblée l’a Générale Ordinaire, le samedi 27 avril 2019, marquons notre soutien total et sans faille à Monsieur Mamadou Sinsin Coulibaly, Président du CNPM dans la croisade qu’il mène au nom du secteur privé contre la corruption et la délinquance financière au Mali.

Nous réitérons notre disponibilité à l’accompagner dans toutes les actions pertinentes qu’il initiera dans le cadre de la dite croisade au nom de l’ensemble du secteur privé du Mali.

Fait à Bamako, le 27 /04 / 2019

Assemblée Générale Ordinaire
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