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Qui peut bien être derrière l’hélicoptère qui aurait ravitaillé les groupes terroristes ?
Publié le jeudi 9 mai 2019  |  Le Reporter
Arrivée
© AFP par CHRISTOPHE PETIT TESSON
Arrivée du Président Français, Emmanuel Macron à Gao
Le Président de la République Française, Emmanuel Macron est arrivé à Gao le 19 Mai 2017 pour une visite à la force Barkhane.
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Une note confidentielle des services de renseignements attribuée au G5-Sahel a fait le tour des réseaux sociaux dans la semaine. On peut lire dans cette fameuse note que «Un hélicoptère inconnu a survolé deux fois la zone de Gomacoura courant journée du 24/04/2019 à 10 H et à 16 H ; un hélicoptère a atterri dans un buisson près de Farabougou vers 16 H au milieu d’un dispositif temporaire établi par les GAT qui ont attaqué Dioura et Guiré.»

La note en question déduit que 《Une puissance étrangère État, ou une personne morale (Organisation internationale, ONG) pourrait apporter son soutien matériel, financier ou moral aux groupes armés terroristes (GAT) évoluant sur le territoire du Mali contre l’État malien. L’acte dont il est question est hostile et tend à déstabiliser d’avantage l’État malien.》

Ce fameux document nous amène à nous poser plusieurs questions. La première concerne l’authenticité de la note et comment cette dernière puisse, malgré son sceau de confidentialité, se retrouver sur les réseaux sociaux ? Par ailleurs, le contenu de la note, en supposant qu’elle soit authentique et les faits avérés, lève le voile sur une question qui taraude bien l’esprit des Maliens. Qui soutiendrait les Groupes terroristes au Mali ? Un autre élément d’analyse est le fait que le document serait issu du bataillon malien avec comme sigle dans le texte «MALIBAT». Est-ce une tentative des services de renseignements maliens de dénoncer une éventuelle ingérence externe en agissant par cette fuite du document ?

Jusqu’à ce jour, le G5 n’aurait pas communiqué officiellement et publiquement sur cette note, ni les faits qu’elle relate. Pour tous les observateurs avertis, les histoires d’appareils (volants identifiés et non identifiés) survolant le désert malien ne sont pas une nouveauté en tant que telle. En 2009 déjà, l’affaire du Boeing surnommé «air cocaïne» avait fait le tour du monde, montrant aux yeux de l’opinion publique les mouvements hors du commun qui se déroulaient dans le Sahara malien.

Depuis, les récits faisant état des objets volants dans le ciel malien sont légions courantes. Qu’il s’agisse des drones ou tout autre appareil. La grande nouveauté dans cette affaire est peut-être la connexion directe faite avec les groupes terroristes (GAT). Les anciens appareils étaient plus liés spécifiquement aux réseaux des trafiquants de drogue, même si les connexions dans le désert ne suivent aucune logique : tout y est lié, d’une manière ou d’une autre ! Une autre nouveauté remarquable, c’est que l’appareil en question aurait atterri à Farabougou dans la région de Koulikoro, plus au sud et à quelque centaine de kilomètres de Bamako, une zone densément peuplée par rapport au nord du pays. À qui peut bien appartenir cet hélicoptère ?

Quelles hypothèses crédibles ?

Avant de tenter de répondre à ces questions, il serait important de tenir compte de certaines caractéristiques techniques d’un hélicoptère ! Techniquement l’autonomie de vol d’un hélicoptère moderne varie entre 2 à 4 heures sans ravitaillement. Cette caractéristique peut nous indiquer le point de départ de l’appareil s’il viendrait d’un pays voisin. Donc la liste se réduit à nos voisins géographiques, mais lequel ? Deuxièmement, il y a des forces étrangères disposant des appareils de ce type sur le sol malien. On peut légitimement se demander les motivations pour ces forces, qui sont souvent victimes des terroristes, à apporter un soutien à ces derniers.

Opérations en lien avec les otages ?

Il y a la possibilité d’une négociation avec les groupes terroristes sur le sort des otages encore retenus. On se souviendra que, par le passé, des hélicoptères burkinabè ont souvent fait la navette entre les deux pays sur cette question. Dans ce cas, vu le caractère secret des opérations, les services de renseignements n’auraient pas été informés. Il peut s’agir aussi de la remise d’un terroriste de haute valeur en échange des otages, même si pour le moment aucun indice n’indique cette possibilité. Il n’est pas à exclure la remise de médicaments pour certains otages malades même si d’habitude cette opération est menée par des médiateurs locaux qui prennent contact avec leurs propres moyens.

En attendant plus de détails sur cette affaire, on peut dire que cette information vient donner du grain à moudre pour bon nombre de Maliens qui dénoncent depuis des années un complot de pays étrangers pour la déstabilisation du Mali.

Publié par Mohamed Ag ASSORY

Diplômé en Relations Internationales et Diplomatie.

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