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Moumouni Guindo, président de l’A.DE.SE.BA, l’a dit lors de la cérémonie du lancement de l’action « Solidarité avec les populations du cercle de Bankass » : « Notre souhait le plus ardent est de voir chacun de nos parents, tous nos parents chez eux, dans leur terroir, vivant paisiblement »
Publié le lundi 20 mai 2019  |  Le Pays
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Les populations du cercle de Bankass forcées à quitter le terroir n’ont pas été oubliées par les leurs. En effet, l’Association pour le Développement du Séno Bankass (ADESEBA) a décidé de leur venir en aide à travers des dons de vivres de plusieurs tonnes. Ladite cérémonie a eu lieu hier, dimanche 19 mai 2019, au Garbal de Faladié. C’était sous la présidence du président de l’ADESEBA, Moumouni Guindo, qui a exprimé le souhait ardent de son association de voir tous les déplacés du cercle de Bankass retourner chez eux et vivre paisiblement comme avant.

Comme tous les cercles de la partie exondée de la région de Mopti, le cercle de Bankass a beaucoup souffert de l’insécurité. Enlèvements et assassinats de personnes, destructions d’habitations et de céréales, vols d’animaux, … il en a été victime de tous ces maux. Face à cette situation, l’association des ressortissants du cercle basés à Bamako a décidé de venir en aide ses parents déplacés qui sont installés partout à travers le Mali. C’est dans ce cadre qu’entre ce don de vivres.

Le triste bilan de l’insécurité dans le cercle de Bankass

Dans une déclaration de l’ADESEBA lue par son président, Moumouni Guindo, elle a déploré la gravité de la crise que connait le cercle « paisible » de Bankass. Sans détour, Moumouni Guindo affirme que les populations de son cercle ont, depuis le début de cette crise, été victimes d’entre autres : Enlèvements et assassinats de personnes, destructions d’habitations et de céréales, vols d’animaux, poses de mines, embuscades. « Le bilan est triste dans le cercle de Bankass », regrette-t-il. Selon cette association, le triste bilan de l’insécurité dans le cercle de Bankass est : des centaines de morts ; plus de 15 000 déplacés ; plus de 100 villages ont subi des dommages ; des dizaines de villages et hameaux rayés de la carte du cercle ; des milliers de personnes sans abri ; la plupart des écoles fermées ; la majorité des centres de santé mis au ralenti ; des milliers de têtes de bétail enlevées ; d’inestimables pertes en biens matériels ; l’arrêt de la vie économique ; l’arrêt des foires hebdomadaires ; la compromission des travaux champêtres et les activités pastorales ; … « Les évènements malheureux qui surviennent à longueur de journée dans le cercle de Bankass interpellent chacun de nous et nous commandent de nous transcender », a laissé entendre le président de l’ADESEBA, Moumouni Guindo.

L’Association a salué, dans sa déclaration, les efforts de l’État dans la lutte contre l’insécurité même si elle lui demande de faire mieux encore.

Moumouni Guindo invite les Bankassois à véhiculer les messages de paix

Le président de l’ADESEBA, non moins président de l’OCEI, appelle à combattre l’amalgame, les invectives et la violence sous toutes ses formes. L’association prêche pour la paix et la cohésion sociale. « Elle (ADESEBA) invite l’ensemble de la population et les ressortissants du cercle de Bankass à la retenue, au dialogue ; elle les invite à véhiculer les messages de paix et non des messages de haine », a déclaré Moumouni Guindo devant des dizaines de ressortissants et des déplacés de Bankass.

Comme plusieurs associations de la région de Mopti, ADESEBA a demandé la dissolution et le désarmement de toutes les milices dans le cercle de Bankass, et a invité l’État à sécuriser la zone.

Présent sur le lieu, le président du CAREM, Adama Samassekou, a salué l’initiative de l’Association dirigée par Moumouni Guindo.

Quant aux représentants des communautés Dogon, Peul, et Mandenka, ils ont salué la solidarité de l’ADESEBA envers tous les déplacés du cercle. Aussi, ont-ils exprimé leur ferme volonté de vivre en paix chez eux.

« La famine guette les populations .L’insécurité perturbe gravement les activités économiques et agropastorales. L’hivernage qui s’annonce est celui de tous les dangers .L’agriculture et l’élevage sont menacés », déplore le président de l’ADESEBA dans son discours avant d’ajouter : « d’ores et déjà, les troubles engendrés perturbent le vivre ensemble multiséculaire et jettent de milliers de personnes dans la précarité, sur le chemin d’un exil difficile et douloureux aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du cercle ».

Des vivres achetés à plus de 7 000 000 Francs CFA mis à la disposition des déplacés du cercle de Bankass installés partout à travers le pays

Selon le président de l’ADESEBA, ils ont lancé un appel à contributions volontaires auprès des membres et sympathisants de l’Association et ont pu rassembler plus de 7 millions. Selon lui, l’association a acheté des vivres avec cette somme pour venir en aide aux déplacés du cercle de Bankass. Pour M. Guindo, son association œuvrera pour le retour de ces déplacés dans leurs familles respectives. « Notre souhait le plus ardent est de voir chacun de nos parents, tous nos parents chez eux, dans leur terroir, vivant paisiblement », a-t-il martelé.

La cérémonie a pris fin par la remise symbolique des sacs de riz aux déplacés par le président de l’ADESEBA, Moumouni Guindo.

Boureima Guindo
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