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Fourniture d’énergie électrique au Mali : « La production de nos barrages hydroélectriques et centrales thermiques est déficitaire », Malick Almouzer Diallo, Chef de la Cellule de Communication de l’EDM
Publié le mardi 28 mai 2019  |  Le Combat
EDM-SA
© Autre presse par DR
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Tous les ans, en cette période d’avant l’hivernage caractérisée par la forte chaleur, les besoins des ménages en énergie électrique augmentent considérablement. Or, hélas! C’est aussi le moment où Énergie Du Mali, EDM- SA qui détient l’exclusivité de la fourniture d’énergie électrique au Mali peine à nous procurer cette denrée essentielle. L’année 2019 ne déroge pas à la règle. Ainsi, depuis les mois de mars et avril, la fourniture d’électricité a connu de nombreuses turbulences dont des délestages et interruptions sauvages. Cette problématique de la fourniture d’électricité a conduit votre serviteur à rencontrer les Responsables de l’EDM-SA, notamment le Chef de la Cellule de Communication, Malick Almouzer Diallo. Édifiant !
« Avant tous propos, je tiens d’abord à présenter les excuses de la société EDM-SA, le Département de tutelle et l’ensemble du personnel pour les désagréments subis suite aux perturbations dans la fourniture de l’électricité », déclare le Chef de la Cellule de Communication. Il révèleque le réseau de distribution de la société Énergie du Mali-SA dessert chaque année 50.000 nouveaux clients environ, soit un taux de croissance de 10% par an. La satisfaction de cette demande largement supérieure à l’offre nécessite pour EDM-SA un besoin de puissance additionnelle de 30 mégas dont le coût peut être estimé à 30 milliards de nos francs sans le réseau d’évacuation.
Ensuite, il nous explique qu’en saison chaude, les besoins en énergie doublent alors que les barrages hydroélectriques (Sélingué et Sotuba) d’EDM-SA ne peuvent pas fournir la pleine mesure de leurs puissances par faute de vider la retenue. Aussi, Malick Almouzer Diallo évoquera le cas du barrage de Sélingué qui a une puissance installée de 44 mégawatts. Malheureusement, d’après lui, en période de fortes chaleurs, ses turbines ne peuvent pas tourner à plein régime et à plein temps pour ne pas assécher le lac artificiel de retenue d’eau, également utilisé par les Agriculteurs, les Pêcheurs, l’Office du Niger et tous les autres acteurs tout au long du fleuve. C’est précisément pour cela qu’une commission nationale de gestion est mise en place.

« Les coupures observées en mars et avril 2019 ont été engendrées par l’arrêt de quatre centrales appartenant à nos fournisseurs d’énergie indépendants et qui sont heureusement revenues aujourd’hui sur le réseau avec l’appui de l’État malien et des partenaires techniques et financiers », nous rapporte-t-il.Puis, selon ses dires,les perturbations dans la fourniture de l’électricité se sont aggravées avec l’incident survenu sur le réseau de haute tension en territoire ivoirien sur la période du 07 au 10 avril 2019. Les équipes ivoiriennes ont travaillé d’arrache-pied à réparer la ligne. Et que cette ligne ivoirienne va connaitre encore un arrêt entre le 6 et le 9 juin prochain à cause des travaux de réparations définitives et pourra engendrer des perturbations dans la fourniture du courant électrique. Néanmoins, il nous rassure que pour le moment, la ligne est disponible, tout en précisant aussi que les travaux ne sont pas totalement achevés.

Toute coupure n’est pas délestage

Malick Almouzer Diallo nous fait comprendre que les délestages s’opèrent de manière volontaire et organisée suivant un programme de coupures quand l’offre de fourniture d’électricité devient largement inférieure à la demande. À cet effet, EDM-SA rationalise la distribution de l’électricité en la fournissant de façon alternée aux différents quartiers. C’était le cas récemment en mars et avril 2019.

« Les actions entamées en 2018 pour le passage de la pointe en 2019 et dont certaines ont abouti seulement en début mai 2019, grâce à l’accompagnement de l’État, une amélioration notoire constatée dans la fourniture de l’électricité. Donc, on peut dire que le délestage est derrière nous depuis fin avril» tient à rassurer le premier Responsable de la Cellule de Communication de l’EDM-SA. À l’en croire, les coupures d’électricité auxquelles nous assistons actuellement ne sont pas des délestages, mais résultent plutôt :

Des travaux programmés pour des besoins de maintenance du réseau, pour éviter que les vents violents ne causent des dégâts aux installations en cette période précédant l’hivernage (par exemple avec l’élagage des arbres). Dans ces cas, la Cellule de communication informe l’aimable clientèle de la société soixante-douze heures à l’avance ;
Des incidents qui peuvent être provoqués par l’intrusion d’une simple souris ou d’un serpent par exemple dans un poste électrique et provoquer un court-circuit électrique pouvant occasionner la coupure de l’électricité dans le secteur.Un besoin en puissance pendant la pointe de 400 mégawatts
« Actuellement, la puissance en pointe de notre pays est d’environ 400 mégawatts en période de grandes chaleurs sur le réseau interconnecté. La satisfaction de ce besoin nécessite le recours à la fois aux moyens propres de l’EDM-SA, à ceux de l’OMVS, aux achats d’énergie avec la Côte-d’Ivoire et la Mauritanie à travers le réseau interconnecté et à des locations de centrales thermiques.Les barrages propres à l’EDM-SA sont Sélingué et Sotuba. La puissance installée de ces barrages et de nos centrales thermiques propres à EDM-SA s’élève à 120 MW environ. Il est évident que ces 120 mégawatts fournis par nos barrages et centrales s’avèrent insuffisants pour couvrir entièrement le besoin », poursuit Diallo.

Ainsi, il diraqu’une partie du déficit est, donc, absorbée par la quote-part du Mali dans l’électricité produite par les barrages de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS) de Manantali (200 mégawatts), Félou (60 mégawatts) et bientôt Gouïna (140 mégawatts attendus en 2020) en territoire malien. Et que le Mali comme chacun des autres pays membres de cette organisation (Mauritanie, Sénégal et bientôt la Guinée) possède sa part dans l’électricité produite.

Une autre partie du déficit selon luiest comblée grâce à un contrat entre le Mali et la Côte-d’Ivoire par lequel ce pays fournit à EDM-SA, à travers le réseau interconnecté, 60 mégawatts. Donc,ainsi le gap manquant, près de 54% de l’électricité consommée, provient des centrales thermiques. C’est pourquoi l’EDM-SA possède des dizaines de centrales thermiques sur le territoire national et les plus importantes sont à Bamako (Balingué, Darsalam et Sirakoro).

L’autre aspect qui suscite des incompréhensions chez les Abonnés d’EDM-SA, c’est la facturation.

Malgré les coupures, elle ne baisse pas.

À cela, notre interlocuteur répondra qu’en réalité, il y a toujours un décalage de deux mois entre la période de consommation et la livraison de la facture. Il arrive à des consommateurs de penser que la facture reste toujours élevée même en période de délestages où il y a moins de consommation. Mais, c’est tout simplement parce qu’ils ne se rendent pas compte que c’est une facture antérieure à la période en question .

De l’énergie solaire pour renforcer les capacités d’EDM-SA ?

Du côté de la Cellule de communication, nous aurons des éclaircissements : « Il existe des centrales hybrides où les champs solaires cohabitent avec des centrales thermiques pour produire l’électricité. Ce sont les centrales hybrides de Ouélessebougou, Tominian, Ansongo, Diéma, Siby, Nara, Koro et Bankass. Celles de Kita (50 mégawatts) et Ségou (33 mégawatts), issues du partenariat public-privé, sont en chantier.

Recueilli par Seydou Konaté
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