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KARIM KEITA : Et s’il se taisait !
Publié le vendredi 14 juin 2019  |  La Sirène
Contrôle
© aBamako.com par Androuicha
Contrôle démocratique du secteur de la sécurité
Bamako, le 23 juin 2015 à l`hôtel Salam. Sur initiative de l`Institut National Démocratique (NDI), les parlementaires venus du Burkina-Faso et du Niger ont échangé avec leurs homologues maliens sur la bonne gouvernance du secteur de la sécurité. (Photo honorable Karim Keita, pdt de la commission defense à l`AN)
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Depuis le déclenchement de l’affaire du journaliste disparu en janvier 2016, Karim Kéita n’avait jusque-là officiellement réagi à aucune des innombrables accusations formulées à son encontre malgré leur extrême gravité. C’est à travers une plainte récemment déposée contre le Journal ‘’Le Sphinx’’ et la Radio RFM que le fils du Président sortira enfin de son mystérieux silence. Pourquoi Karim Kéita a-t-il forcément attendu toute une éternité avant de réagir sachant qu’il y eût près de 200 articles de presse faisant allusion à sa présumée responsabilité dans la disparition de Birama Touré ?
En effet, depuis la disparition de Birama Touré, un irrépressible tintamarre s’est emparé du microcosme médiatique national avec comme toile de fond, l’aspiration acharnée des partisans de la liberté de presse, à la manifestation de la vérité. Et dans ce tintamarre médiatique, peu après qu’il eût été déclenché, les soupçons se sont progressivement orientés vers la personne de Karim Kéita, fils du Chef de l’Etat et Président de la Commission-Défense de l’Assemblée nationale.
En dépit de la récurrence des articles de presse indexant la présumée responsabilité de Karim Kéita dans l’assassinat supposé de Birama Touré et dont certains sont même allés jusqu’à affirmer avec certitude et clarté, le rôle de premier plan qu’aurait joué le fils du Président dans la disparition du journaliste, l’accusé n’avait jusqu’ici pipé mot. Malgré, également, les nombreuses manifestations tenues par des associations de médias, notamment, celles crées exclusivement pour la cause de Birama Touré, la justice malienne n’a point daigné interpeller Karim Kéita. Mais cette même Justice s’est bien offerte le luxe d’interpeller certains parmi ceux ayant cité Karim Kéita comme « principal accusé » dans la disparition de leur confrère.
Sommes-nous face à une Justice à géométrie variable ? Karim Kéita serait-il « intouchable » ou serait-ce parce que sa famille est aux affaires qu’aucune juridiction nationale n’a osé l’interpeller pour l’interroger sur les accusations qui lui eussent été portées ? N’aurions-nous pas certainement avancé dans ce dossier si Karim Kéita était un citoyen ordinaire ou si l’actuel régime n’était pas aux affaires ? En voici des questions clés posées par une bonne frange des maliens à propos de l’affaire Birama.
Si Karim Kéita, contre vents et marrées, s’est tu face à l’inédite tonitruance des pressions qui ont été exercées sur lui par la presse aussi bien qu’une bonne partie de la population civile, pourquoi est-ce maintenant qu’il eût décidé de réagir ? Cela pourrait-il changer quelque chose aux graves accusations formulées contre lui ?
Pour n’avoir plus continué à se taire, Karim Kéita devra désormais s’assumer face à l’opinion nationale et la Justice d’Etat techniquement chargée de le blanchir ou confirmer sa responsabilité dans la disparition de Birama Touré et lui faire subir, dans toute la rigueur de la loi, la sentence pénitentiaire qu’il devrait encourir.
Modibo Kane Diallo
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