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Prorogation du mandat des députés jusqu’au 2 mai 2020 : Les Fare jugent cette mesure unilatérale et illégitime en dehors de tout processus consensuel de sortie de crise…
Publié le dimanche 16 juin 2019  |  Aujourd`hui
Cérémonie
© aBamako.com par FS
Cérémonie d`investiture de Modibo SIDIBE comme candidat à l`élection présidentielle de Juillet 2018
Les FARE et le NPP ont investi, Modibo SIDIBE comme leur candidat à l`élection présidentielle de Juillet 2018, le Dimanche 13 Mai 2018 au Palais de la Culture de Bamako.
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Dans une déclaration dont nous avons pu nous procurer une copie, les Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (Fare) se sont prononcées sur l’adoption en conseil des ministres du projet de loi organique portant prorogation du mandat des députés jusqu’au 2 mai prochain. Une mesure que le parti juge unilatérale et illégitime en dehors de tout processus consensuel de sortie de crise durable.
Selon le parti des Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (Fare), dans la situation actuelle du pays, les Maliens sont convaincus que l’expression démocratique, source de légitimité et de stabilité, constitue le socle de la paix à venir et du redressement de notre pays.

Et de rappeler que c’est pour cela que les cadres du parti avaient indiqué en août dernier que tenir les prochaines élections notamment législatives libres, transparentes et équitables est non seulement une nécessité, mais un impératif pour tous ceux qui veulent effectivement un avenir de paix et de stabilité pour le Mali.

Ainsi, les Fare estiment que les grandes réformes que le suffrage du peuple invitait dès 2013, à conduire avec diligence et légitimité ne l’ont pas été et notre système démocratique en paie le prix aujourd’hui.

Dans cette optique, poursuit le document, par une déclaration en date du 15 octobre 2018, le parti Fare recommandait d’éviter certains pièges dont celui de tenir les élections législatives dans un contexte d’insécurité persistante, de crispation politique, d’exacerbation du front social, de paupérisation générale des populations et de défiance des Maliens à l’égard des Institutions étatiques, comme les reporter unilatéralement en dehors de tout processus consensuel de sortie de crise durable, serait une fuite en avant désastreuse pour notre pays.

Les Fare invitaient le gouvernement et les forces politiques et sociales à avoir la lucidité de poser les jalons d’une véritable sortie de crise structurelle de notre pays. Ils devraient, en Conférence des forces politiques et sociales : convenir de la tenue d’un Dialogue national Refondateur, devant arrêter les orientations majeures dont les Maliens conviendront quant à l’avenir du pays, l’infrastructure institutionnelle de notre Etat, nos réponses aux exigences de l’intérêt général et aux frustrations dont souffrent les populations au quotidien.

Et de poursuivre que ladite conférence décidera du report des élections législatives pour une durée en cohérence avec la conduite des réformes institutionnelles et structurelles dont le pays a besoin.

En dépit des mises en garde du parti et de celles de bien d’autres acteurs, le Gouvernement et l’Assemblée nationale avaient unilatéralement prorogé le mandat des députés de six mois, donc au 30 juin 2019 en se donnant des objectifs et tâches qu’ils n’ont pas tenus. “Une telle violation de la Constitution et sans gain pour l’intérêt général et la stabilité du pays, est une faute politique grave. Et pourtant, le gouvernement, suite à un conseil de ministre extraordinaire tenu le vendredi 07 juin 2019, a adopté un projet de loi organique portant prorogation une seconde fois du mandat des députés à l’Assemblée nationale jusqu’au 02 mai 2020, afin semble-t-il de réunir les conditions optimales à la bonne organisation des élections”, peut-on lire dans la déclaration.

De l’avis des Fare, cette nouvelle prorogation est donc unilatérale et illégitime en dehors de tout processus consensuel de sortie de crise durable et c’est une autre fuite en avant désastreuse pour notre pays parce que cet entre soi de l’exécutif et du législatif est mortifère pour notre démocratie.

“Sans agenda stratégique politique du mandat présidentiel en cours, les errements viennent de nous faire perdre dix mois, au cours desquels notre pays a davantage sombré au plan social, sécuritaire, le pays s’est enfoncé à des niveaux insoupçonnés de violences et d’atrocités, Koulongo, Ogossagou pour ne citer que ceux-là et aujourd’hui Sobane Da… de conflits intercommunautaires, l’économie criminelle qui s’étend, la détresse des déplacés de plus en plus nombreux, les menaces d’insécurité alimentaire, l’extension au sahel occidental et dans la sous- région”, ont-elles déploré.

Et d’ajouter que dans une telle situation dramatique du pays, sans avoir atteint les résultats escomptés de la prorogation, le Gouvernement veut proroger le mandat des députés de 10 autres mois. “Non, ce chèque en blanc, le peuple malien ne le donnera pas. Il n’est pas question de dilapider le temps, ce temps qui joue contre le Mali et le Sahel, de dilapider les ressources et donc de compromettre notre avenir”.

Partant de tous ses constats, le parti Fare rejette fermement une telle prorogation illégale et illégitime au moment où notre peuple veut refonder sa démocratie, se doter d’institutions appropriées et solides. “Soyons clair, Il n’y a pas de Dialogue national en soi, ni de prorogation de mandat des députés en soi… ils doivent relever d’une démarche articulée en processus ouvrant une vraie perspective de redressement du Mali singulièrement au plan sécuritaire”.

Le parti invite les Maliens de sortir des tranchées pour faire prévaloir l’intérêt général, pour faire émerger et conduire un projet commun pour le redressement du Mali à partir d’une Conférence des Forces Politiques et Sociales, porteuse d’un vrai accord politique, étape importante dans la construction d’un agenda malien de sortie de crise solide et durable. “La gouvernance, la bonne, c’est aussi avoir le courage de repartir du bon pied au lieu de s’enfoncer dans l’impasse”, a conclu le document.

Boubacar PAÏTAO
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