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Processus de sortie de crise au Mali : Le Fsd rejette toute révision constitutionnelle sans la libération de Kidal
Publié le samedi 22 juin 2019  |  Aujourd`hui
Meeting
© aBamako.com par A S
Meeting du collectif des Candidats de l`opposition
Bamako, le 7 Aout 2018 le collectif des Candidats de l`opposition a tenu un meeting au palais de la culture
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A la faveur d’une conférence de presse le jeudi 13 juin 2019 à la Maison de presse, les responsables du front se sont prononcés sur l’Accord politique de gouvernance, la prorogation du mandat des députés, la révision de la constitution du 25 février 1992 et le dialogue national inclusif. Cela fait suite à l’annonce de la prorogation du mandat des députés lors du Conseil des ministres extraordinaire. Ladite conférence état animée par le président du Fsd et non moins chef de file de l’opposition malienne, l’Honorable Soumaïla Cissé, en présence de plusieurs figures emblématiques de l’opposition malienne, en l’occurrence le président du Mouvement patriotique pour le renouveau (Mpr), Choguel Kokala Maïga, celui du Cnid-Fyt, Me Mountaga Tall.

A l’entame de ses propos, sans une autre forme de transition, le chef de file de l’opposition démocratique et républicaine du Mali, l’Honorable Soumaïla Cissé, a déploré l’attaque barbare contre le village de Sobane Da qui a fait des dizaines de victimes. Et d’inviter le gouvernement à sortir des incantations pour faire face à la sécurité des Maliens et leurs biens.

Pour le président de l’Urd, les populations du centre de notre pays sont victimes d’un conflit imposé par des forces obscurantistes. “Depuis notre dernière rencontre, l’actualité s’est accélérée avec la nouvelle reconfiguration politique qui a abouti à la formation de l’actuel gouvernement et surtout la reprise avec une accélération incroyable des actes de violence qui endeuillent les populations et sèment le désespoir. Oui, désespoir des populations innocentes qui se trouvent victimes d’un conflit qui leur est totalement étranger”, déplore-t-il.



A le croire, la détérioration de la situation sécuritaire dans le centre du pays a atteint son paroxysme. Et d’ajouter que le mal a atteint un seuil intolérable qui menace la survie voire l’existence même du pays de Soundjata Keita, Da Monzon Diarra… “La vie est devenue presque impossible sur les trois quarts de notre pays. Malgré les efforts de nos Forces armées et de nos partenaires, l’insécurité s’amplifie au point où la sécurité des personnes et de leurs biens est devenue la priorité des priorités. Face à cette insécurité grandissante, le gouvernement doit faire de la sécurité des personnes et de leurs biens sa priorité”, a-t-il déclaré.

S’agissant de la signature de l’accord politique de gouvernance par certains membres du Front pour la sauvegarde de la démocratie qui a créé une véritable confusion au sein de l’opinion, le conférencier a levé toute équivoque en se prononçant sur la question. A ses dires, le Fsd, en tant qu’entité, n’a pas signé le document. Cependant, il a précisé que ceux qui ont signé, l’ont fait au nom de leur parti politique.

Evoquant les raisons du refus de son organisation de signer l’Accord, le chef de file de l’opposition a affirmé que le document que son front a proposé a été vidé de sa substance dans une partie importante de la feuille de route. Aussi, précise-t-il, le nouveau texte proposé par le chef du gouvernement comporte, dans son préambule, des affirmations inexactes. “Nous avons refusé de signer l’Accord parce qu’au lieu de prendre comme priorité la sécurité des personnes et leurs biens et le dialogue national inclusif, le chef de l’Etat met au-devant la révision constitutionnelle. Au total, ce texte se ramenait substantiellement à la révision constitutionnelle et à la prorogation du mandat des députés qui en étaient les préalables, alors que le Fsd souhaitait une approche plus globale et plus ambitieuse pour le Mali”, a expliqué l’Honorable Soumaïla Cissé.

En réponse à la question de la prorogation du mandat, il dira que le Fsd s’y oppose avec la dernière rigueur. Selon lui, ce rejet s’explique par plusieurs raisons. D’abord, le gouvernement viole ses propres engagements pris dans l’Accord politique de gouvernance, notamment en son article 2, alinéa 5. En effet, cette disposition stipule : “L’organisation de consultations référendaires, des élections législatives, locales et régionales dans les délais convenus lors du dialogue politique inclusif”. Et de poursuivre que la deuxième raison résulte de la violation flagrante de la Constitution malienne de 1992 précisément en son article 118 de la constitution malienne qui stipule en son alinéa 3 : “Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire”.

Pour le Fsd, avant toute consultation référendaire pour la révision de la Constitution, l’Etat doit d’abord restaurer l’intégrité du territoire à travers la libération effective de Kidal.

Selon le chef de file de l’opposition, le gouvernement a violé, plusieurs fois, les dispositions réglementaires, entre autres l’initiative “illégale” de la Commission Lois de l’Assemblée nationale qui a organisé des écoutes en usurpant les prérogatives d’une éventuelle commission spéciale qui, aux termes du règlement intérieur du Parlement, est présidée par un député de l’opposition ; la désignation unilatérale par le président de la République des personnalités chargées de conduire le processus du dialogue politique inclusif et du président du Comité d’organisation, au mépris de toutes les mesures inclusives. “La plus urgente des mesures de sortie de crise était la tenue indispensable d’un dialogue politique national inclusif pour permettre à tous les Maliens de se parler afin de sauvegarder l’essentiel, aujourd’hui, dangereusement menacé par une crise multidimensionnelle sans précédent”, a-t-il laissé entendre.

A sa suite, l’ancien ministre Choguel Kokalla Maiga a estimé que l’accord politique de gouvernance qui a été signé est une véritable escroquerie politique car il a été dévié de son sens initial.

Pour sa part, le président Cnid-Fyt, Me Mountaga Tall, a souligné que pour la première prorogation du mandat des députés, le gouvernement a demandé l’avis de la Cour constitutionnelle. Cependant, cette fois-ci, il a procédé à cette prorogation de façon unilatérale a déploré Me Mountaga Tall.

Boubacar PAÏTAO

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