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Un pouvoir aux bottes du culte : Le Cherif de Nioro fait faux-bond à IBK
Publié le mardi 16 juillet 2019  |  Le Témoin
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© aBamako.com par A S
Campagne électorale: IBK à Nioro et Diema
Le candidat du RPM, Ibrahim Boubacar Keita est en campagne du 13 au 14 juillet 2013 en 1ère région
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Alors qu’on croyait en avoir définitivement le cœur net, une soudaine sortie médiatique du leader Hamalliste est venue totalement remettre en cause la paix des braves que le locataire de Koulouba pensait avoir obtenue à Nioro, lors de sa visite dans cette ville, il y a deux semaines environ. Les génuflexions et révérences du pouvoir devant le vénéré Chérif n’auront pas suffi pour éteindre l’incendie ni apaiser la «colère des Dieux» qui coupe le sommeil à IBK.

Ce n’est sans doute pas pour être perçu comme un visiteur anodin – au passage sans conséquence – que le président de la République a récemment mobilisé le ban et l’arrière-ban pour relayer abondamment (sur les réseaux sociaux) sa présence à Nioro aux côtés du leader spirituel de cette cité mythique. L’illustre convive en a même relevé fièrement la tête pour jubiler un événement présenté comme la consécration de la fumée de calumet tant espérée et au nom de laquelle les pouvoirs dont il est investi devaient être ravalés, traînés aux pieds de son hôte et troqués contre ses bonnes grâces. Sauf que la délectation d’IBK n’aura pas duré plus qu’un feu de pailles.

Au bout de deux vendredis après la poignée de mains historique, une autre version en a été livrée par le chef spirituel des Hammalistes. À la faveur de son traditionnel message devant ses ouailles, celui-ci s’est en effet soudainement fendu de clarifications sur le déroulé de la visite d’IBK. «Quand il est venu ici, l’entretien n’a pas duré», a lancé le Chérif à ses adeptes en leur confiant qu’IBK a dit être venu le voir en tant que fils tout soumis à son pouvoir.

Tout en défiant Koulouba de nier la véracité de ses propos, le leader spirituel poursuit en indiquant que sa réplique n’a duré sue 5 minutes au cours desquelles il lui a été clairement signifié le manque de respect dont il a fait preuve à son égard. <<(…) tu ne m’as pas respecté et tu ne peux pas me respecter, toi tu es un politicien, tu cherches des bénédictions avec beaucoup de religieux et autres Marabouts en leur donnant, bien-sûr, des fortunes, mais avec moi, c’est tout le contraire, je t’ai toujours béni et donné des fortunes», a-t-il rapporté, non sans évoquer l’amertume qu’il ressent d’avoir été assimilé à un terroriste lors de la marche du 5 avril, ainsi que de l’épisode de la Zawia de Niaréla gazée par les forces de l’ordre avec la bénédiction et les encouragements d’IBK en personne. «Qu’a-t-on à voir avec une personne qui te traite de terroriste et qui attaque ton lieu de culte ?», s’est-il interrogé, en assurant que sa posture demeure inchangée vis-à-vis du régime qu’il juge incompétent et inapte à gérer les affaires publiques. «Hier, j’étais contre le pouvoir et je demeure dans cette même posture à présent.

Je suis contre ce pouvoir, je l’ai dit et je le maintiens», a martelé le Cherif tout en réitérant par ailleurs son rejet des réformes institutionnelles en ces termes : «En ce qui concerne le texte sur l’Éducation sexuelle complète et la révision de la constitution, nous sommes vendredi, aujourd’hui, 1er jour du mois et 11ème mois de l’année, je jure devant Dieu et les hommes que ces textes demeureront intouchables. Nous allons nous mobiliser contre le tripatouillage de nos textes. Le président veut se cacher derrière son incompétence pour réviser notre constitution sous prétexte que c’est l’une des conditionnalités de l’Accord d’Alger».

En plus de couper le sommeil à IBK et de jeter un nouveau coup de froid sur les relations entre Nioro et Koulouba, le faux-bord du Chérif ampute le dialogue politique inclusif d’un important maillon que les pouvoirs croyaient avoir déjà embarqué dans le train. Et dire que sa défection pourrait en entraîner d’autres, notamment dans les rangs de nombreuses entités politiques qui se sont annoncées par crainte d’isolement.

A KEÏTA
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