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Koulouba sous pression : Et si IBK n’avait pas de choix ?
Publié le mardi 16 juillet 2019  |  MIDI
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© aBamako.com
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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Si la pression des leaders religieux sur le pouvoir d’IBK s’est considérablement amenuisée depuis la démission de l’ancien premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga, celle de la société civile, de l’opposition, des groupes armés et de la communauté internationale ne faiblit toujours pas. Les attentes de chacune de ces parties du pouvoir sont tellement nombreuses et pesantes que le chef de l’État et son gouvernement semblent être à bout de force. Mais ce qui est encore plus difficile à supporter ce n’est pas la multiplicité des attentes, mais plutôt l’antagonisme, la divergence qui sépare les intérêts des différentes parties. Les tiraillements au sujet du projet de révision constitutionnelle, de la prolongation du mandat des députés et de la loi d’entente nationale illustrent parfaitement cette situation.

Le projet de révision constitutionnelle

Après l’échec très lamentable d’une première tentative de révision constitutionnelle en 2017, le projet n’est toujours pas abandonné par les tenants du pouvoir. Et cette question, comme en 2017, continue toujours de diviser le peuple malien en deux camps. D’un côté ceux qui estiment que cette révision est une nécessité, et même une condition sine qua non pour sortir de la crise ; de l’autre, d’autres soutiennent que toute tentative de réviser la loi fondamentale actuellement est une violation de la constitution, notamment dans son article 118 qui interdit carrément sa révision quand l’intégrité du territoire est atteinte ou menacée.

Quant à IBK et son gouvernement, à ce sujet, ils tentent cahin-caha de convaincre le peuple malien de la légitimité de cette révision en cherchant par terre et par mer les arguments valables pouvant justifier cette initiative. Mais la vérité est qu’ils n’ont pas d’autre choix car ils subissent d’un côté la pression des groupes armés signataires de l’Accord de paix d’Alger, et de l’autre, celle de la communauté internationale qui veille au respect dudit accord.

La prolongation du mandat des députés

Pour la deuxième fois, le mandat des députés maliens a été prorogé jusqu’au 02 mai 2020. Et tandis que certains applaudissent cette prorogation, elle a suscité l’indignation et la vive critique d’une partie du peuple, y compris certains députés, qui pensent qu’elle est une violation flagrante de la loi fondamentale. Et là aussi, si nous regardons près, nous nous rendons compte que le pouvoir n’est pas libre dans son choix car cette prolongation n’est qu’une préparation de terrain pour un référendum visant la révision constitutionnelle. Avant tout, peut-on procéder à un référendum et une révision constitutionnelle sans l’Assemblée nationale ? Non, cela n’est pas possible. Donc, la meilleure option pour le pouvoir, puisqu’il faut satisfaire les groupes armés qui nous regardent méchamment, est de réviser la loi fondamentale pour échapper à leur courroux.

Enfin la loi d’entente nationale

Le 27 juin dernier, le projet de loi d’entente nationale a été adopté par l’Assemblée nationale. Cette loi, tout comme les deux initiatives précédentes, a suscité un véritable tollé, notamment au sujet de l’exonération des poursuites pénales engagées ou envisagées contre les personnes ayant commis ou ayant été complices des faits visés à l’article 3 qui stipule : « les dispositions de la présente loi s’appliquent aux faits pouvant être qualifiés de crimes ou délits, prévus et punis par le code pénal malien, les autres lois pénales et les conventions et textes internationaux ratifiés par le Mali en matière de protection et de promotion des droits de l’homme, survenus dans le cadre des événements liés à la crise de 2012 et qui ont gravement porté atteinte à l’unité nationale, à l’intégrité territoriale et la cohésion sociale ». Selon une partie de la société civile et certaines ONG qui défendent les droits humains, cette nouvelle loi est une manifestation choquante de l’injustice car elle vise à exonérer des criminels.

Par contre, d’autres pensent que cette loi est une nécessité car ce serait une voie princière qui mènerait à la paix, au pardon. Et quant au pouvoir, qui semble avoir les pieds et les mains liés, nous pouvons croire qu’il s’agit seulement d’une manière de satisfaire les attentes capricieuses des « chouchous » du nord.

Souleymane TANGARA
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