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L’Essor N° 17475 du 12/7/2013

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Commission dialogue réconciliation : les premières prises de contact
Publié le lundi 15 juillet 2013  |  L’Essor


© Primature par S.A
Primature : le premier ministre reçoit une délégation commission dialogue réconciliation (CDR)
Lundi 27 mai 2013. Bamako. Le premier ministre Diango Sissoko échange avec la commission dialogue réconciliation (CDR) au cours d’une visite de courtoisie.


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Mohamed Salia Sokona a rencontré la société civile des régions de Gao, et de Tombouctou ainsi que des personnes déplacées de Mopti qui lui ont fait part de leurs attentes et de leurs suggestions.
Le président de la Commission Dialogue et Réconciliation (CDR), Mohamed Salia Sokona, à la tête d’une délégation d’une dizaine de personnes dont des commissaires pour la plupart s’est rendu à Gao, Tombouctou et Mopti du 11 au 12 juillet dernier pour informer et sensibiliser les populations de ces localités sur les missions de la structure qu’il dirige. Deux autres délégations de la CDR, conduites respectivement par la première vice-présidente Mme Traoré Oumou Touré et le 2ème vice président Mety Mohamed Ag Rhissa se sont rendues concomitamment à Sikasso et Ségou et à Koulikoro et Kayes.

A Gao, première étape de cette visite, la délégation conduite par Mohamed Salia Sokona a été accueillie à l’aéroport par le gouverneur de région le général Adama Diallo et le maire de la ville, Sadou Harouna Diallo.

La délégation a été aussitôt conduite par les autorités régionales dans la salle de conférence de la mairie, une bâtisse qui a servi de « Palais de justice » aux islamistes sous l’occupation en 2012. C’est dans cette même salle que les décisions d’amputation, de flagellations se prenaient. Les derniers juges étaient une vingtaine d’Égyptiens et le suivi et l’application de la sentence étaient assurés par Aliou Touré, le redouté commissaire islamique.

À Gao, la CDR a déjà une idée du travail qui l’attend. Car le premier responsable de la ville, Sadou Harouna Diallo n’est pas allé par quatre chemins. Avec le franc-parler qu’on lui connait il a insisté sur la nécessité de panser les plaies en rendant justice aux victimes et en punissant les bourreaux. C’est de cette manière seulement que l’on rendra service à ce peuple martyr et c’est aussi par là que passe le chemin de la réconciliation a-t-il lancé en substance.

« Tant que justice n’est pas faite et que les victimes dédommagées, je ne pardonnerai jamais » a dit haut et fort Sadou Diallo. La CDR doit s’atteler à ménager le Collectif des sédentaires de Gao qui conteste la présence d’un certain nombre de gens dans la Commission Dialogue et de Réconciliation. « Mettez les gens légitimes sinon vous allez échouer », a prévenu Abderahmane Oumarou Maïga, un membre du collectif.

Avant de quitter Gao la délégation a rendu une visite de courtoisie au chef coutumier Arma de Gao Mohomodou Ibrahim dit Arougaya, également membre de la commission auquel elle a expliqué l’objet de sa visite et ses attentes dans la région de Gao.

La délégation s’est ensuite envolée pour Tombouctou où elle a rencontré la société civile au Centre de documentation et de recherches Ahmed Baba (CEDRAB). Au cours de ces échanges le président de la CDR, a expliqué les objectifs et les attentes de la commission dialogue et réconciliation. « C’est avec une grande joie que nous avons appris la création de la CDR. Ce qui veut dire que nous sommes prêts au dialogue. C’est avec beaucoup de plaisirs que nous accueillons la commission » a enchaîné Diadié Touré de la société civile.

La délégation n’est restée à Tombouctou que quelques heures en raison des insuffisances techniques actuelles de l’aérodrome de cette localité du Nord du pays. Mais avant de quitter la « Mystérieuse », la délégation est passée demander la baraka du grand Imam de Tombouctou. Des premières ont été dites devant de la mosquée « Djingareyber avant que la délégation ne quitte Tombouctou pour Mopti où Mohamed Salia Sokona et sa suite ont rencontré des personnes déplacées du nord du pays. Ces populations apprécient elles aussi la création de la CDR, mais demandent réparation et justice d’abord.

Le président de la Commission Dialogue et Réconciliation a pris bonne note des attentes, des récriminations et des suggestions de ces interlocuteurs tout au long de sa tournée. Il a promis d’y travailler à tête reposée pour réconcilier notre pays pour qu’enfin commence le seul combat qui vaille d’être mené, celui contre le sous-développement.

Rappelons que c’est le 6 mars 2013 que le Conseil des ministres a adopté un projet de décret portant création, organisation et modalités de fonctionnement de la Commission dans le cadre de la recherche d’une paix durable et de la réconciliation nationale.

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