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Le Mali à une semaine d’une présidentielle déjà contestée
Publié le dimanche 21 juillet 2013  |  AFP


© AFP par DR
43ème Session Ordinaire du Sommet d`ECOWAS à Abuja
Mercredi 17 juillet 2013. Abuja, Nigeria. la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) prend part à la 43ème Session Ordinaire du sommet d`ECOWAS. Photo : le Président intérimaire Malien, Dioncounda Traoré.


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BAMAKO, Eprouvés par 18 mois de crise politique et une
guerre contre les jihadistes menée aux côtés d'armées étrangères, près de sept
millions de Maliens sont appelés à élire dans une semaine leur nouveau
président, un scrutin censé ramener paix et stabilité, mais déjà contesté.
Le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, et même le secrétaire
général de l'ONU, Ban Ki-moon, ont prévenu d'avance que cette élection
présidentielle dont le premier tour a lieu dimanche prochain, serait
"imparfaite", mais qu'il faudrait néanmoins en "accepter" les résultats.
Les violences de jeudi et vendredi qui ont fait quatre morts à Kidal (1.500
km de Bamako) et les enlèvements samedi d'agents électoraux et d'un élu plus
au nord, à Tessalit, font planer de très sérieux doutes sur la tenue du
scrutin dans cette région du nord-est du Mali, berceau des Touareg et de leur
rébellion.
Déjà mauvaises avant le début du conflit au Mali dont tout le Nord a été
occupé en 2012 par des jihadistes un temps alliés à la rébellion touareg du
Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), les relations entre
communautés noires, majoritaires, et les "peaux claires", essentiellement
Arabes et Touareg, se sont depuis considérablement dégradées.
Les "peaux claires" sont assimilés aux groupes jihadistes et au MNLA,
considérés comme les responsables des malheurs du pays. Et l'arrivée de
soldats maliens à Kidal début juillet a attisé les haines.
Si le vote n'avait pas lieu à Kidal, l'impact serait presque insignifiant
sur les résultats, vu le peu d'électeurs dans la zone. "Mais cela exposera
l'incohérence de l'approche qui consistait à faire de la participation de
toutes les régions du Mali une condition sine qua non de la tenue du scrutin
présidentiel" sans se donner le temps d'une "organisation sereine dans la
région de Kidal", a déclaré à l'AFP Gilles Yabi, d'International Crisis Group
(ICG).
La tenue de cette élection - six mois après le début d'une intervention
armée internationale initiée par la France pour chasser les jihadistes qui
occupaient le Nord et menaçaient d'avancer vers le Sud - est prévue pour
mettre fin à la plus grave crise de l'histoire récente du pays.
Mais des analystes, dont Gilles Yabi, et un des 28 présidentiables, Tiébilé
Dramé, qui a décidé de retirer sa candidature, ont vainement demandé le report
d'un scrutin "bâclé" et dont les résultats risquent d'être "contestés".
ICG a listé fin juin les obstacles au bon déroulement du scrutin: la
distribution à temps de nouvelles cartes à 6,9 millions d'électeurs, le
redéploiement inachevé de l'administration centrale dans le Nord, l'absence de
retour chez eux de 500.000 réfugiés et déplacés ayant fui le conflit et dont
la plupart risquent de ne pas pouvoir voter.

Un scrutin préparé "à la hâte"

Quant à Tiébilé Dramé, artisan d'un accord de paix signé en juin à
Ouagadougou avec la rébellion touareg, il s'est retiré parce que, selon lui,
"les conditions d'une élection régulière ne sont pas réunies". Il a mis en
avant le cas de Kidal où le scrutin est préparé "à la hâte" par le gouverneur
rentré dans sa région il y a moins d'une semaine.
Il s'est aussi montré très critique à l'égard de la France qui a exercé une
forte pression pour que la présidentielle ait lieu en juillet. Dès avril, le
président français François Hollande avait dit qu'il serait "intraitable" sur
le respect d'un calendrier qu'il a lui-même fixé.
"Nous sommes reconnaissants à la France pour ce qu'elle a fait pour nous,
mais on peut aider un pays à se libérer sans toucher à sa dignité", a affirmé
Tiébilé Dramé.
La présidentielle doit sceller la "réconciliation" d'un Mali divisé et
rétablir l'ordre constitutionnel interrompu par le coup d'Etat militaire du 22
mars 2012 qui avait renversé le président élu Amadou Toumani Touré.
Le putsch avait précipité la chute du nord du Mali aux mains du MNLA et de
jihadistes qui y ont commis pendant neuf mois d'innombrables exactions, qui
ont pris fin grâce à l'intervention de l'armée française à partir du 11
janvier, aux côtés d'une armée malienne humiliée par sa débâcle de 2012 et
d'autres armées africaines.
Ces troupes africaines ont été intégrées depuis le 1er juillet à une
mission de stabilisation de l'ONU au Mali, la Minusma, actuellement composée
de 6.300 hommes qui assureront la sécurité du scrutin, avec l'éventuel soutien
des 3.200 soldats français toujours présents au Mali. Des éléments jihadistes
dits "résiduels" restent actifs et pourraient saisir l'occasion pour commettre
un coup d'éclat, en particulier dans le Nord.
Vingt-sept candidats, dont une seule femme, demeurent en lice pour le
premier tour après le retrait de Tiébilé Dramé. Ibrahim Boubacar Keïta, 69
ans, cacique de la vie politique, et Soumaïla Cissé, ingénieur de 63 ans,
ancien responsable de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa),
sont considérés comme favoris.
Un second tour aura lieu le 11 août si aucun candidat n'obtient la majorité
absolue le 28 juillet. Le scrutin sera surveillé par de nombreux observateurs
internationaux, dont 90 de l'Union européenne (UE).
sd-stb/cs/aub/sd

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