Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Reporter N° 041 du

Voir la Titrologie

  Sondage


 Autres articles


Comment

Politique

«Mali Horizon 2030»de Modibo Sidibé : «Il nous faut changer de modèle»
Publié le jeudi 25 juillet 2013  |  Le Reporter


© aBamako.com par Mousnabi
Koro, Bankass, Bandiagara assurent leur soutien à Modibo
Jeudi 17 juillet 2013. Mali. Région de Mopti (centre du Mali). Le candidat Modibo Sidibé en campagne dans cercles de KORO (frontière du Burkina), Bankass, Bandiagara (ville mystique) pour convaincre les populations.


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Après sa tournée à Mopti dont la dernière étape a été les cercles de Koro, Bankass et Bandiagara, le candidat des Fare est rentré à Bamako le vendredi 19 juillet 2013 aux environs de 4 heures du matin. Le même vendredi à 9 heures, il était au Palais de la culture de Bamako. Et cela, afin de présenter son projet de société intitulé «Mali Horizon 2030». En plus du staff de campagne que dirige Hamadaou Sylla et des responsables des partis politiques, il y a eu une grande mobilisation des femmes de Bamako et Kati, qui ont pris d’assaut le Palais de la culture de Bamako. Seul intervenant lors de cette cérémonie, Modibo Sidibé a présenté de long en large son projet en 20 minutes. Voici l’intégralité de son intervention au Palais de la culture.



Le Mali vit des évènements qui marqueront à jamais notre histoire. L’unité du pays a été menacée, la cohésion nationale fortement ébranlée et nos institutions républicaines remises en question. Le Mali, pourtant, était souvent présentée comme un modèle de démocratie et de stabilité. Cette crise est une alerte pour notre pays et pour nos voisins. Beaucoup d’observateurs disent que l’Afrique peut être le continent du XXIe siècle. C’est vrai, nous le pouvons. Pourtant, le pire est possible. Pendant plusieurs mois, le Nord du Mali a été la proie de bandes armées et de chefs de guerre financés par le trafic de drogue et les réseaux terroristes. Des situations analogues se sont développées ou peuvent surgir dans d’autres régions d’Afrique. Pour empêcher cet effondrement, l’accumulation des bonnes mesures techniques ne suffira pas. L’appel au patriotisme ou à la sévérité de l’Etat ne suffira pas. La condamnation amère du passé ne suffira pas. La vérité, c’est que les modèles institutionnels et économiques nés avec les indépendances, ne sont plus en mesure de donner efficacité et cohérence même aux programmes les plus judicieux. Il nous faut changer de modèle.

Cette transition vers un nouveau modèle efficace, propre, solidaire, je la juge historique, aussi importante que notre accession à la souveraineté, il y a un demi siècle. Je l’ai nommée «Mali horizon 2030» parce que ces grands changements demandent du temps et n’engagent pas qu’une seule génération. Je veux l’enraciner dans nos valeurs communes, au premier rang desquelles, la dignité, cette vertu que les Bamanans nomment danbé, et qui ne supporte ni le mensonge, ni le vol, ni la trahison. Il s’agit pour moi d’un pacte d’avenir avec le peuple et les générations futures.



Ensemble, an ka wuli !



J’engagerai la transition institutionnelle



(En Bamanan : Je vais vous expliquer le sens que je mets derrière ces mots. D’un Malien honnête, ponctuel, travailleur, beaucoup disent : Toubabou do ! Je n’accepte pas ça. Quand je suis honnête, quand j’arrive à l’heure au bureau, quand je mène mon travail à bien, je ne suis pas un Toubab, je suis un Malien. La grande majorité d’entre nous sont des paysans. Avec la pluie, pas de yuruguyurugu possible. Avec les semences, tu dois être à l’heure. Avec la terre, tu ne peux pas ménager ta peine. Ce Mali-là, ce Mali qui travaille, il est la pluie, la terre et la semence de notre avenir.)

Ensemble, an ka wuli !

Je veux construire l’Etat de ce Mali-là. Oui, nous le savons tous, la corruption, le laisser-aller, l’égoïsme, les petits arrangements, la religion de l’argent, les tentations de séparatisme tuent la confiance. La confiance en nous. La confiance entre nous. La confiance dans notre Etat. Nous allons changer ça !

La première raison pour laquelle nous allons ensemble mener cette transition, c’est pour que plus jamais notre armée et notre Etat ne fléchissent devant l’ennemi. La défense de la Nation doit être efficacement assurée par une armée formée à répondre aux défis concrets d’aujourd’hui. L’unité de la Nation n’est pas négociable. Il nous faut en rétablir la solidité, par la force militaire si nécessaire, par la fraternité qui la rendra durable. La liberté de la Nation doit être protégée par une armée républicaine portant fièrement nos idéaux démocratiques.

Ensemble, an ka wuli !

Je donnerai tout son sens à notre démocratie.

(En Bamanan : Le bâton de la démocratie, c’est la parole : tu me suis parce que tu m’écoutes et que tu me comprends. Nous ne sommes pas du bétail, nous sommes des humains. La démocratie, c’est le vrai gouvernement des humains.)

Ensemble, an ka wuli

J’engagerai la transition vers une économie diversifiée.

Ce n’est pas la magie, ce n’est pas la corruption qui nous feront sortir ensemble de la pauvreté. C’est le travail. Je veux construire une économie qui multiplie l’efficacité de notre travail.

(En Bamanan : Une «économie diversifiée», c’est quoi ? Je vais expliquer. La vache que le berger conduit en Côte d’Ivoire paiera le travail du berger. La vache dont la peau devient cuir, dont le cuir devient sac, dont le sac est vendu en Côte d’Ivoire, paiera le travail du boucher, du tanneur, du cordonnier, du transporteur, du commerçant. Cette transformation de nos richesses, nous allons la faire ici au Mali pour notre bétail. Nous allons la faire ici au Mali pour notre coton. Nous allons la faire ici au Mali pour notre karité, pour le produit de nos mines, pour toutes les richesses du pays.)



Ensemble, an ka wuli !



Que faire si nous produisons plus, si nous produisons mieux, mais que nous ne disposons pas des routes, des aéroports, des trains, des entrepôts pour les écouler ? Comment réussir la transition économique sans une distribution d’électricité de qualité, sans une connexion au cyberespace de qualité. Cette transition-là aussi, nous l’avons commencée, je vais la mener à bien.

J’engagerai la transition sociale, sanitaire et éducative.

(En Bamanan : Dieu a donné une tête à l’enfant du riche, il a donné une tête à l’enfant du pauvre. Dieu a mis un esprit dans la tête de l’enfant du riche, Il a mis un esprit dans la tête de l’enfant du pauvre. Les esprits de nos enfants sont des champs. La semence, c’est l’école. Je veux la même semence pour tous les esprits de tous nos enfants, famadenw ani fantandenw).

D’ici 2030, tous les enfants du Mali iront à l’école jusqu’à la neuvième année et cette transition commence demain. D’ici 2030, nos universités et notre recherche scientifique seront en mesure de participer à notre développement et cette transition commence demain.

Ensemble, an ka wuli.

(En Bamanan : Quand nous nous saluons, nous prenons d’abord des nouvelles de notre santé : i ka kènè, ça va ? Quand nous appelons la bénédiction de Dieu sur ceux que nous aimons, c’est d’abord pour leur souhaitez la bonne santé : Ala ka shi ni keneya d’aw bèè ma !)

De toute mon action au gouvernement, la réalisation dont je suis le plus fier, ce sont les Cscom. Je veux les doter d’équipes plus fournies comportant un médecin et en construire quatre-cents de plus. J’ai conduit la réforme des hôpitaux. Je veux aller plus loin. Je veux qu’on puisse au Mali opérer un cœur malade ou soigner un cancer compliqué.



Ensemble, an ka wuli !



(En Bamanan : Des Maliennes et des Maliens instruits, ça ne suffit pas. Des Maliennes et des Maliens en bonne santé, ça ne suffit pas. Les Bamanans disent «ben ka di». La connaissance, la santé, la richesse sans le «bèn», c’est le contraire de ce que nous sommes et de nos valeurs.)

Nous allons mettre en place un système de solidarité sociale qui donnera une forme efficace et moderne aux vertus de soutien mutuel inscrites dans nos coutumes et nos religions.

(En Bamanan : Si une fille pleine de talent est arrêtée dans ses études simplement parce qu’elle est une fille, est-ce que c’est normal ? Si une fonctionnaire capable est écartée d’un poste de responsabilité simplement parce qu’elle est une femme, est-ce que c’est normal ? Si une cultivatrice double sa journée de travail pour aller chercher de l’eau alors qu’il est possible d’installer un robinet, est-ce que c’est normal ?)

Nous inventerons ensemble, à la malienne, l’égalité des chances entre les garçons et les filles de ce pays, entre les hommes et les femmes de ce pays.

Ensemble, an ka wuli !

Je veux engager la transition générationnelle

Mali horizon 2030, j’y crois d’abord parce que je crois en notre jeunesse. Deux millions de jeunes, c’est deux millions d’opportunités de création de richesses et d’emplois, deux millions de concitoyens pleins de créativité, d’appétit de la vie, d’ouverture à la modernité.

(En Bamanan : L’enfant est debout sur les épaules de ses parents. Ce qu’il voit les parents ne le voient pas. Ce que les parents savent de la route où ils marchent, l’enfant ne le sait pas. Enfants du Mali, pour voir loin, j’ai besoin de vous !)

Ensemble, an ka wuli !

Maliennes, Maliens,

J’ai pris 76 engagements concrets et précis dont l’esprit vous est expliqué dans le document qui vous a été remis. Vous pourrez trouver ces engagements sur mon site de campagne modibo2013.com ou vous les procurer à partir de lundi auprès des militants du Fare, ainsi que des associations et partis qui me soutiennent. Pourquoi ces engagements ?

(En Bamanan : Nous avons l’habitude de dire : le temps est trois, le temps de dire, le temps de faire et le temps de voir. Beaucoup dans cette campagne vous affirment : je l’ai dit, je le ferai ! C’est une belle parole. Moi aussi je vous le dis. Mais je n’oublie pas le temps de voir. Ma parole et mon action sont sous votre regard, parce que si je suis président, c’est vous, le peuple, qui l’aurez fait. Le regard du peuple, c’est ça que la langue française nomme «citoyenneté».)

Chers concitoyens

Si vous me confiez la conduite de l’Etat, je serais l’homme de cette transition décisive. J’en fais ici le serment, aucun intérêt particulier, aucune solidarité de famille, de parti, de clan ne m’en détourneront. Aucune bonne volonté, aucune compétence ne sera écartée pour des raisons d’appartenance politique. D’où qu’ils viennent, l’effort, le labeur, le mérite recevront le soutien de l’Etat. À la fin de la mission que vous me confierez, je veux laisser un Etat propre, un Etat juste, un Etat respecté, un Etat au service d’un Mali citoyen.



Notre pays sera alors redevenu ce modèle qu’il a été si souvent dans l’histoire, depuis la charte de Kurukanfuga, il y a huit-cents ans, jusqu’à la révolution démocratique de 1991 encore si proche de nous, depuis la gloire des savants de Tombouctou jusqu’à la créativité dont notre jeunesse nous donne chaque jour des exemples.

Ensemble, an ka wuli !

 Commentaires